Section 1
Introduction

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Plusieurs seuils de faible revenu sont publiés régulièrement au Canada1. Ils comprennent le seuil de faible revenu (SFR) sous lequel on peut considérer que les personnes vivent dans des conditions précaires, la mesure de faible revenu (MFR) qui représente la moitié du revenu familial rajusté médian contemporain, et plus récemment, la mesure du panier de consommation (MPC), qui reflète le coût d'un panier de biens et services jugés essentiels pour maintenir la santé physique et participer raisonnablement aux activités communautaires2.

La coexistence de plusieurs seuils de faible revenu permet d'étudier le bien-être des Canadiens sous divers angles, mais les chercheurs et les analystes choisissent souvent de se concentrer sur un seul d'entre-eux. Cette pratique consistant à adopter un seuil de faible revenu de référence soulève certaines questions essentielles. Observons-nous la même tendance quand un seuil différent est employé, dans le court ainsi que dans le long terme? Quelles personnes sont considérées comme ayant un faible revenu en vertu d'un seuil mais non selon les autres? Obtenons-nous les mêmes renseignements concernant les groupes défavorisés sous divers seuils?

Par ailleurs, même si les chercheurs de premier plan qui s'intéressent à la pauvreté ont proposé de nombreux indices agrégés au moyen desquels il est possible de répondre à des questions telles que celles de savoir combien de personnes ont un faible revenu, quel est leur déficit de revenu et comment les déficits de revenu sont répartis, en pratique, les débats au sujet de la pauvreté sont souvent axés sur un seul indice, à savoir le taux de prévalence du faible revenu (headcount), et ont tendance à comparer des indices agrégés, au cours du temps ou entre individus, sans vérifier si une variation de, disons, un demi-point du taux de faible revenu est statistiquement significative. Ces pratiques pourraient-elles induire en erreur?

La présente étude a pour objectif de tâcher de résoudre ces questions. En particulier, nous évaluerons les effets du choix de divers seuils, conjugués à plusieurs indices agrégés sensibles à la distribution du revenu, sur la prévalence du faible revenu pour le pays dans son ensemble et pour les groupes défavorisés. En plus de la MFR existante, que nous appellerons dans la suite MFR variable, ou flottante, nous introduisons la MFR fixe, ou ancrée, afin d'élargir le champ des comparaisons. Cela nous permettra aussi d'aligner notre méthode de mesure du faible revenu avec celle adoptée par plusieurs pays européens où des mesures du type MFR variable ainsi que fixe sont employées.

La présentation de l'article est la suivante. À la section 2, nous présentons la MFR fixe et résumons les principales caractéristiques des divers seuils. À la section 3, nous décrivons les variations de plusieurs indices agrégés, y compris la prévalence du faible revenu, l'écart de faible revenu et la gravité du faible revenu pour la période de 1976 à 2007. À la section 4, nous examinons les interactions entre les divers seuils de revenu. Cet examen est suivi, à la section 5, par une analyse de décomposition afin de déterminer comment divers groupes de personnes contribuent au faible revenu au Canada. Enfin, à la section 6, nous donnons un résumé et nos conclusions.


Notes

  1. Les autres incluent les recommandations concernant le faible revenu du Conseil canadien de développement social (CCDS), l'indice des besoins essentiels du professeur Chris Sarlo au Fraser Institute et le seuil de pauvreté du Comité sénatorial. Au niveau régional, mentionnons les recommandations budgétaires du Dispensaire diététique de Montréal, les recommandations budgétaires du Conseil de planification sociale du Grand Toronto, les lignes directrices sur le coût de la vie élaborées par le Social Planning and Research Council de la Colombie-Britannique, ainsi que le niveau de vie acceptable établi par le Social Planning Council de Winnipeg.
  2. Voir l'annexe 1 pour une brève revue méthodologique du SFR, de la MFR et de la MPC.
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