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Un certain nombre de seuils de faible revenu sont publiés régulièrement au Canada. Conjugués à plusieurs indices agrégés, tels que la prévalence du faible revenu et le ratio de l'écart de faible revenu, ils peuvent être utilisés pour mettre en relief l'évolution du faible revenu au Canada sous divers angles. Cependant, le discours sur les politiques publiques et même la recherche sur la pauvreté s'appuient souvent sur un seul seuil et un seul indice de faible revenu. Or on ne sait pas vraiment si ces pratiques sont susceptibles d'induire en erreur. Une simple question est celle de savoir si nous arrivons à la même conclusion en utilisant plusieurs seuils et indices au lieu d'un seul.

Dans la présente étude, nous avons examiné les tendances du faible revenu au Canada au cours de la période allant de 1976 à 2007 en appliquant divers seuils de faible revenu conjugués à un certain nombre d'indices sensibles à la répartition du revenu de la famille des indices Foster-Greer-Thorbecke. Nous avons également étudié comment ces seuils interagissent entre eux en examinant les personnes qui sont décelées par un seuil, mais non par les autres. Nous avons également cherché à évaluer dans quelle mesure les divers seuils reflètent bien la contribution des groupes à haut risque d'exclusion sociale à la prévalence du faible revenu.

Les résultats indiquent que, quel que soit le seuil utilisé, les indices de faible revenu évoluent dans le même sens dans le long terme et qu'ils sont sensibles aux variations des indicateurs économiques, tels que le taux de chômage. Nous constatons que les indices agrégés de faible revenu basés sur une mesure de faible revenu (MFR) fixe suivent très bien les trajectoires de ceux basés sur le seuil de faible revenu (SFR) et sur la mesure du panier de consommation (MPC). Par contre, dans le court terme, les indices agrégés basés sur la MFR variable se comportent différemment de ceux basés sur les trois autres seuils de faible revenu, suggérant que la MFR variable arrive à fournir des renseignements supplémentaires sur le bien-être des personnes se situant dans la queue inférieure de la distribution du revenu.

De même, nous avons constaté que, sous un même seuil de faible revenu, les différents indices agrégés évoluaient dans le même sens dans le long terme, tandis que dans le court terme, ils variaient parfois en sens opposé ou dans le même sens, mais avec des amplitudes différentes. Afin de surveiller et d'élaborer les politiques, il pourrait être nécessaire d'examiner simultanément divers indices. En comparant les seuils, nous avons constaté que les personnes classées comme ayant un faible revenu selon la MPC avaient assez bien de chances de ne pas être identifiées comme ayant un faible revenu au moyen des autres seuils, tandis que celles se situant au-dessus de la MPC avaient peu de chances d'être considérées comme des personnes à faible revenu en se basant sur les autres seuils. Par contre, les personnes se situant au-dessus de la MFR fixe avaient des chances non négligeables d'être considérées comme ayant un faible revenu selon les autres seuils. Il semble que la MPC courante décèle un plus grand nombre de personnes que la MFR fixe ayant pour année de base 1992, ce qui donne à penser qu'une MFR fixe doit faire périodiquement l'objet d'un changement d'année de base afin qu'elle demeure pertinente.

Les résultats de notre décomposition laissent entendre que, dans l'ensemble, les personnes défavorisées contribuaient davantage à la prévalence du faible revenu selon la MFR fixe que selon la MPC et que la capacité de la MFR fixe à déceler les personnes exposées à des risques multiples d'exclusion sociale était plus importante que celles des autres seuils. Cependant, les MFR fixe et variable étaient toutes deux relativement moins capables de déceler les personnes appartenant à une famille dirigée par deux nouveaux immigrants, le plus vraisemblablement parce que les nouveaux immigrants ont tendance à s'établir dans les grandes villes où le coût de la vie est élevé. Il semble donc que les différences régionales de coût de la vie devraient être prises en considération dans les futurs travaux d'élaboration des MFR.

Enfin, puisque tous les indices agrégés de faible revenu sont basés sur des données d'enquête par sondage, une des meilleures pratiques consiste à estimer les erreurs-types d'échantillonnage des statistiques sur le faible revenu afin de déterminer quand les variations de ces indicateurs sont statistiquement significatives.

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