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Technologies liées à la protection de la vie privée partie deux : introduction au chiffrement homomorphe

par Zachary Zanussi, Statistique Canada

Avez-vous déjà souhaité qu'il soit possible d'accéder à des données pour effectuer une analyse tout en préservant leur confidentialité? Le chiffrement homomorphe est une technique émergente de protection de la vie privée présentant d'éventuelles applications qui permettent un plus grand accès, tout en maintenant les données chiffrées et sécurisées.

Le premier article de la série, Une brève enquête sur les technologies liées à la protection de la vie privée, a présenté les technologies liées à la protection de la vie privée (TPVP) et la façon dont elles peuvent permettre une analyse tout en protégeant la confidentialité des données. Le présent article élabore sur le sujet en examinant plus en détail l'une de ces techniques, le chiffrement homomorphique, notamment pour discuter de quoi il s'agit, son fonctionnement et ce qu'il peut faire pour vous.

Le présent article commence par un aperçu du chiffrement homomorphe et de certains cas d'utilisation courants. Il fournit une évaluation équilibrée des avantages et des inconvénients du chiffrement homomorphe. Il couvre ensuite certains détails plus techniques pour vous préparer à explorer ces techniques vous-mêmes. À l'issue de cet article, nous espérons que vous souhaiterez poursuivre cet apprentissage en choisissant une bibliothèque de chiffrements homomorphes et en créant vos propres circuits chiffrés.

Des groupes internationaux envisagent actuellement la normalisation du chiffrement homomorphe. Le gouvernement du Canada ne recommande pas d'utiliser le chiffrement homomorphe en pratique, ni toute technique cryptographique, avant sa normalisation par des experts. Même si le chiffrement homomorphe n'est pas encore prêt à être utilisé sur des données de nature délicate, c'est le moment idéal pour explorer ses fonctionnalités ainsi que d'éventuels cas d'utilisation. Un article ultérieur portera sur les activités de normalisation relatives au chiffrement homomorphe, notamment les délais et les procédés attendus.

Qu'est-ce que le chiffrement homomorphe?

Un procédé traditionnel de chiffrement associe du texte en clair lisible par une personne à des cryptogrammes masqués, afin de protéger les données de regards indiscrets. Une fois masqués, ces cryptogrammes sont inaltérables; la modification même d'un seul bit de texte chiffré peut créer un message en texte en clair méconnaissable après déchiffrage. Cela rend le chiffrement traditionnel relativement statique. En revanche, un procédé de chiffrement homomorphe est dynamique; dans le cas de deux textes chiffrés, vous pouvez effectuer des opérations sur les textes en clair sous-jacents. Une opération d'« ajout » homomorphe fournit, par exemple, un texte chiffré qui fournit la somme des deux messages d'origine en texte en clair après déchiffrage. Cela permet de déléguer le traitement informatique à une autre partie, de sorte qu'elle puisse manipuler les données sans y accéder directement.

Un protocole typique d'infonuagique comprend un client qui envoie ses données dans le nuage. Puisque les connexions Internet sont intrinsèquement peu sûres, ce transfert est facilité par une forme de protocole de sécurité des transferts faisant intervenir le chiffrement, comme HTTPS. À la réception, le nuage procède au déchiffrage et au traitement informatique. Pourtant, que faire si vous souhaitez que vos données demeurent secrètes dans le nuage? Grâce à un chiffrement par procédé homomorphe, non seulement les données sont protégées au cours du transfert, mais elles le sont également tout au long du processus de traitement informatique. À l'issue de ce dernier, le nuage retransmet les résultats chiffrés au client, qui peut les déchiffrer et consulter les résultats à sa guise.

Le terme « homomorphe » vient du grec et se traduit approximativement par de « forme similaire ». En mathématiques, un homomorphisme est une application entre une structure mathématique et une autre qui préserve les opérations de la première structure. Pour créer un procédé de chiffrement homomorphe, une carte de chiffrement brouillant suffisamment les données est nécessaire, de sorte que personne ne puisse savoir ce qu'elles sont, tout en protégeant simultanément la structure des données, afin que des opérations sur les textes chiffrés entraînent des résultats prévisibles sur les textes en clair. Ces objectifs paradoxaux soulignent la difficulté de créer de tels procédés.

Figure 1 : Illustration des avantages du chiffrement homomorphe

Figure 1 : Illustration des avantages du chiffrement homomorphe. La série de figures de gauche représente un chiffrement ordinaire; pour appliquer l'analyse souhaitée, les données doivent d'abord être déchiffrées à l'aide de la clé privée. Pour que le transfert des résultats soit sécurisé, les données doivent être chiffrées à nouveau. Les données sont en outre vulnérables pendant toute la durée du traitement informatique. La série de figures de droite représente le chiffrement homomorphe; la partie effectuant le traitement informatique n'a besoin d'aucun renseignement de nature délicate pour procéder aux calculs, et les données ainsi que les résultats sont protégés par chiffrement.

Description - Figure 1

Illustration de la différence entre des traitements informatiques avec chiffrements ordinaire et homomorphe. Dans le cas du chiffrement ordinaire, les données (une boîte de lignes dotée d'un cadenas) doivent d'abord être déchiffrées à l'aide d'une clé; ce qui donne la même boîte marquée d'un cadenas ouvert. Si les résultats doivent être communiqués à une autre partie, ils doivent alors être à nouveau chiffrés à l'aide d'une autre clé. Dans le cas d'un chiffrement homomorphe, le traitement informatique peut être effectué directement, sans l'intervention de renseignements secrets tels que des clés.

Que pouvez-vous faire avec le chiffrement homomorphe?

Plusieurs paradigmes informatiques distincts peuvent être améliorés grâce au chiffrement homomorphe, notamment l'informatique déléguée, le partage de données et la diffusion de données. Ces différents paradigmes s'articulent tous autour du fait que le détenteur des données, l'analyste et les plateformes informatiques sont souvent des parties totalement distinctes; le but étant de réduire ou d'éliminer les préoccupations en matière de protection de la vie privée soulevées lorsque l'une de ces parties ne devrait pas accéder aux données. Il est important de noter que le chiffrement homomorphe utilise un modèle de sécurité plus faible qu'une cryptographie traditionnelle et que des précautions doivent être prises pour veiller à ce qu'il soit utilisé en pratique en toute sécurité.Note de bas de page 1

L'application probablement la plus simple fait intervenir un détenteur de données délégant le traitement informatique à une autre partie, comme le nuage. Dans ce scénario, un client chiffre ses données et les envoie dans le nuage avec des instructions. Le nuage peut suivre ces instructions de manière homomorphe et retourner le résultat chiffré, en n'apprenant rien sur les valeurs d'entrée, de sortie ni intermédiaires. Ces instructions suivent le modèle de circuits, qui sont des séquences d'opérations arithmétiques appliquées à des extrants. Il convient de souligner que créer des circuits corrects et efficaces avec chiffrement homomorphe n'est pas toujours évident, mais il n'y a théoriquement pas de limite aux calculs pouvant être exécutés. Statistique Canada a, par exemple, terminé des validations de principeNote de bas de page 2 en appliquant une analyse statistique et un entraînement de réseau neuronal sur des données chiffrées.

Pour reprendre le scénario d'informatique déléguée, envisagez un cas faisant intervenir de multiples détenteurs de données. Ces sources de données souhaitent partager leurs données, mais des enjeux de confidentialité les en empêchent. Le procédé exact dépend du modèle de confiance; toutefois, le chiffrement homomorphe peut permettre à ces différentes parties de chiffrer leurs données et de les partager avec une autorité centrale ayant le pouvoir de procéder à un traitement informatique de manière homomorphe. Ces applications de partage de données peuvent permettre de meilleures analyses dans des scénarios où les données sont limitées et protégées. Un exemple est un oncologue qui souhaite tester ses hypothèses; les données sur les patients sont généralement limitées aux hôpitaux traitants et combiner ces ensembles non seulement accroît la force du modèle, mais élimine les biais géographiques en matière de données. Par conséquent, permettre à plusieurs hôpitaux de partager leurs données chiffrées et aux oncologues de procéder à des traitements informatiques sur cet ensemble de données conjoint chiffré permet de meilleurs recherches et résultats en matière de soins de santé.

Envisagez également des scénarios faisant intervenir un détenteur de données central et plusieurs parties souhaitant analyser ces données. Les centres de données de recherche de Statistique Canada sont un tel exemple, puisqu'ils sont hébergés dans des installations sécurisées que gère l'organisme dans l'ensemble du Canada. Des chercheurs agréés peuvent obtenir une autorisation spéciale d'accéder à des microdonnées au sein de ces sites sécurisés. Même s'il est sécurisé, ce processus d'autorisation prend du temps et les chercheurs doivent pouvoir se rendre physiquement sur ces sites. Avec le chiffrement homomorphe, les centres de données pourraient peut-être héberger les données chiffrées et en fournir l'accès à toute partie le demandant. Cela réduirait les coûts administratifs d'ajouter de nouveaux chercheurs et étendrait l'accès aux données conformément à l'initiative de données ouvertes du Canada.

Figure 2 : Illustrations de ces trois paradigmes

Figure 2 : Illustrations de ces trois paradigmes. Tout d'abord, le traitement informatique délégué; le détenteur de données chiffre et envoie les données au nuage, qui retourne les résultats chiffrés après avoir procédé à des calculs homomorphes. Ensuite, plusieurs parties chiffrent et envoient leur part d'un ensemble de données distribué que le nuage peut utiliser pour procéder à une analyse, sans compromettre les principes de confidentialité de chaque détenteur de données. Enfin, un détenteur de données central peut donner accès à un ensemble de données chiffré à des analystes. Ces derniers peuvent ainsi faire l'objet d'une surveillance et de restrictions moindres, car ils n'ont jamais un accès direct aux données.

Description - Figure 2

Illustrations des trois paradigmes. Dans le cadre du paradigme de traitement informatique délégué, le détenteur de données envoie ses données chiffrées au nuage, qui lui retourne les résultats chiffrés. Dans le paradigme de multiples détenteurs de données, ces derniers peuvent individuellement envoyer leurs données chiffrées, permettant au serveur infonuagique d'effectuer un traitement informatique conjoint sur l'union de leurs ensembles de données, fournissant ainsi un résultat analytique plus robuste. Dans le paradigme de « banque de données », le nuage héberge les données et peut envoyer des données chiffrées à tout analyste choisi, sans crainte d'une mauvaise utilisation des données.

Le chiffrement homomorphe peut être utile au-delà de calculs numériques. Par exemple, pour un client en possession d'un ensemble de données de nature délicate, l'intersection d'ensembles privés (PSI) permet l'apprentissage de l'intersection de cet ensemble avec un ensemble de données sur un serveur, sans que ce serveur n'apprenne l'ensemble de données du client et sans que le client n'apprenne quoi que ce soit sur les données du serveur au-delà de l'intersection. La mise en correspondance de chaînes privées (PSM) est un protocole similaire permettant au client d'interroger une base de données textuelle pour une sous-chaîne correspondante. À l'aide de ces primitives cryptographiques et d'autres, vous pouvez imaginer une vaste suite protégeant la vie privée et couplant des données entre divers ministères et établissements publics. Même si un tel système est ambitieux et que les modes de mise en œuvre exacts ne sont pas encore clairs, cela permet d'envisager les types de systèmes auxquels nous pouvons aspirer à mesure que des tâches plus complexes sont effectuées à l'aide du chiffrement homomorphe et d'autres technologies liées à la protection de la vie privée.

Inconvénients du chiffrement homomorphe

Malgré les nombreux avantages de l'utilisation du chiffrement homomorphe, comme pour toute technologie, il présente de potentiels inconvénients. Le prix de la sécurité cryptographique est le coût computationnel; selon l'analyse, le calcul chiffré peut être plus dispendieux de plusieurs ordres de grandeur que le calcul non chiffré. Il existe également un coût de décompression des données qui peut être assez important. Ce coût de décompression des données est aggravé par le fait que la plupart des protocoles de chiffrement homomorphe font intervenir un transfert de données chiffrées. Alors que le stockage infonuagique est relativement peu coûteux, le transfert de données peut être coûteux et complexe.

Le chiffrement homomorphe autorise en outre un ensemble limité de calculs en mode natif. Seules l'addition, la soustraction et la multiplication sont natives à la plupart des procédés arithmétiques et tous les autres calculs (exponentiels, fonctions d'activation, etc.) doivent être exprimés approximativement par un polynôme. Il convient de souligner que cela est généralement le cas avec tous les ordinateurs, mais lorsqu'un ordinateur moderne cache ce fait à l'utilisateur, les bibliothèques de chiffrements homomorphes exigent actuellement de l'utilisateur qu'il précise comment calculer ces fonctions non insignifiantes.Note de bas de page 3 Dans certains procédés, il convient également de se préoccuper de la profondeur des calculs tentés. En effet, ces procédés introduisent du bruit dans les données chiffrées pour les protéger.

Ce bruit est aggravé par des calculs successifs et, à moins d'être réduit,Note de bas de page 4 dépasserait éventuellement le signal; le déchiffrage ne fournirait alors plus les résultats attendus. Le choix des paramètres de chiffrement est important dans ce cas. Pour un circuit donné, il existe un ensemble de paramètres suffisamment grand pour être adapté; toutefois, gérer des paramètres plus importants accroît le coût de calcul du protocole.

Les coûts supplémentaires en termes de calcul et de création de circuits peuvent-ils être justifiés? Le chiffrement homomorphe permet des calculs potentiellement impossibles autrement. Cela concerne des ensembles de données de nature délicate en particulier, comme les données sur la santé. Le coût auquel fait face un analyste pour obtenir les autorisations de travailler sur de telles données est énorme, tout comme d'autres complications, comme des environnements informatiques contrôlés. Une fois les données partagées, comment vérifier que les analystes respectent les règles? Certains détenteurs de données peuvent rechigner à permettre à quiconque d'accéder à leurs données; sans des mesures supplémentaires, comme le chiffrement homomorphe, cette analyse est peut-être impossible. La décision entre un « calcul coûteux » et « aucun calcul » est bien plus facile à prendre.

De plus, divers procédés et leur mise en œuvre sont un domaine actif de recherche et les mises en œuvre de bibliothèques permettent régulièrement des améliorations de leurs algorithmes de calcul homomorphe et de compression de données. D'importants investissements en accélération matérielle pour le chiffrement homomorphe ont récemment été faits. Cela est similaire au matériel installé sur la plupart des ordinateurs, qui comprend des circuits électroniques particuliers conçus pour effectuer des opérations de chiffrement et de déchiffrage aussi rapidement que possible. Cela pourrait permettre aux ordinateurs infonuagiques qui utilisent cette accélération du chiffrement homomorphe d'effectuer des analyses sur des données chiffrées à des vitesses plus proches de celles s'appliquant à des données non chiffrées.

Malgré ces inconvénients, il y a lieu de penser que le chiffrement homomorphe deviendra un important outil de protection de la vie privée. C'est par conséquent le moment idéal de commencer à examiner ce que ces techniques peuvent permettre de faire.

Mathématiques du chiffrement homomorphe

Nous allons maintenant plonger dans les rouages mathématiques internes du chiffrement homomorphe, notamment des détails cryptographiques. Nous espérons que même les lecteurs non férus de mathématiques pourront saisir les bases du fonctionnement de ces procédés. Il convient de souligner que le reste de cette section fournit des détails découlant du procédé de Cheon, Kim, Kim et Song, intitulé chiffrement homomorphe pour l'arithmétique de nombres approximatifs (le contenu de cette page est en anglais), mais la communauté cryptographique l'appelle généralement CKKS. Cela dit, la majeure partie de ce qui est mentionné ici s'applique également à d'autres procédés avec seulement de légères modifications.

Au cœur de tout cryptosystème à clé publique se trouve un problème mathématique jugé difficile à résoudre, sauf en ayant accès à un renseignement particulier appelé une clé secrète (ou privée). Une clé publique associée peut être utilisée pour chiffrer des données en texte clair pour produire un texte chiffré, mais seule la connaissance de cette clé secrète permet de rétablir le texte en clair initial à partir de ce texte chiffré. Puisque la clé publique ne peut pas servir au déchiffrage, elle peut être partagée avec toute personne souhaitant chiffrer des données avec la confiance que seul le détenteur de la clé secrète peut déchiffrer le texte chiffré pour accéder au texte en clair.

La plupart des procédés de chiffrement homomorphe ont recours à des variantes de l'hypothèse de difficulté d'apprentissage avec erreurs (LWE). Cela décrit la variante annulaire appelée apprentissage annulaire avec erreurs (RLWE). Au lieu de traiter de nombres entiers, ce procédé traite de polynômes dotés de coefficients entiers. Vous pouvez, par exemple, utiliser l'espace de polynômes avec coefficients entiers modulo q ordres de grandeur inférieur à N; exprimé sous la forme Rq=Zq[X]/XN-1. Vous pouvez considérer cet espace simplement comme des listes de nombres entiers N, chacun inférieur à q. Généralement, ces valeurs devraient être relativement grandes; par exemple N=215=16,384 et q ~ 2800. Cela rend Rq suffisamment grand pour y cacher des secrets! La figure 3 fournit un petit exemple du type d'espace avec lequel nous travaillerions.

Figure 3 : Petit exemple d'anneau d'un type pouvant être utilisé pour le chiffrement homomorphe, ainsi que quelques-uns de ses éléments

Figure 3 : Petit exemple d'anneau d'un type pouvant être utilisé pour le chiffrement homomorphe, ainsi que quelques-uns de ses éléments. Remarquez que la somme ou le produit de ces éléments est un autre élément de l'anneau.

Description - Figure 3

Exemple d'anneau pouvant être intéressant pour un travail avec le chiffrement homomorphe.

R17=Z17[X]/X16-1
X15+11X14+X12+5X7+2X6+4X2+X+16
X4+13X3+5X2+X+8
X10+16X8+X6+16X4+X2+16

Ici, la valeur de q est 17 et la valeur de N est 16. Des exemples de polynômes de l'anneau sont également indiqués; un exemple est le polynôme x4+13x3+5x2+x+8.

Dans le cas de deux polynômes, par exemple, vous pouvez les ajouter ou les multiplier. Le résultat de ces opérations est toujours un autre polynôme.Note de bas de page 5 Rq devient ainsi un type de bac à sable au sein duquel vous pouvez évoluer librement. Les mathématiciens appellent un ensemble présentant cette propriété un anneau; la façon dont ces opérations influent sur les éléments de l'anneau est ce que l'on appelle la structure. La propriété spéciale du chiffrement homomorphe est qu'il existe des opérations dans l'espace du texte chiffré qui correspondent de façon homomorphe aux opérations de l'espace de texte en clair sous-jacent. On préfère l'utilisation d'anneaux polynomiaux, car les opérations sont efficaces et on juge le problème RLWE difficile.

Comment cache-t-on un secret dans un espace mathématique? Supposez que vous disposez de quatre polynômes aléatoiresNote de bas de page 6 dans Rq, appelés a, s, e, et b. L'hypothèse de difficulté RLWE énonce qu'il est très difficile de distinguer une série de paires de la forme (a,as+e) ou de la forme (a,b). Ici, « très difficile de distinguer » signifie que « les paramètres peuvent être définis de telle sorte que tous les ordinateurs les plus puissants du monde fonctionnant ensemble avec les meilleurs algorithmes connus ne pourraient pas résoudre le problème ». Les polynômes a et b peuvent être échantillonnés de façon aléatoire uniformément au sein de tous les Rq, mais les autres ont une forme spéciale. Dans le cadre du procédé CKKS, s a les coefficients ±1  ou 0 et nous échantillonnons les coefficients de e dans une répartition gaussienne discrète sur Zq centrée autour de 0. Dans le reste de cet article, nous allons simplement qualifier ces polynômes de « petits », car, dans les deux cas, leurs coefficients sont proches de 0.

La difficulté du problème RLWE permet de garder un secret comme suit : remarquez que la première paire est corrélée; il existe un facteur de a dans les deux polynômes, alors que dans la deuxième, il n'existe aucune corrélation entre les a et b sélectionnés aléatoirement. Imaginez maintenant qu'une personne vous remette de nombreuses paires toutes de la forme (a,as+e) pour de nombreuses valeurs différentes de e et une constante s, ou toutes des paires complètement aléatoires. Selon la difficulté de RLWE, non seulement vous ne pourriez pas trouver s de façon fiable en fonction des paires (a,as+e), mais vous ne pourriez pas non plus déterminer de façon fiable la paire vous ayant été donnée! La figure 4 fournit un petit exemple de ce problème pour que vous vous y exerciez chez vous.

Figure 4 : Quatre paires de polynômes

Figure 4 : Quatre paires de polynômes dans R17=Z17[X]/X16-1 • réparties en deux groupes. Un groupe est distribué comme (a,as+e) pour certains « petits » s fixes et deux « petits » e aléatoires différents et l'autre groupe est de la forme (a,b). Savez-vous lequel est lequel? Qu'en est-il si 17 devient 2800 et 16 devient 16,384? Imaginez maintenant d'essayer de trouver s. Veuillez noter que dans l'hypothèse de RLWE, un seul de ces groupes vous serait fourni et non les deux.

Description - Figure 4

Quatre paires de polynômes. Cela est supposé être un petit exemple du problème RLWE pour que vous vous y exerciez chez vous. Les paires polynomiales sont réparties en deux groupes. Un groupe est réparti sous forme (a,as+e)  pour un « petit » polynôme s et l'autre est de la forme (a,b) pour a et b aléatoires. Savez-vous lequel est lequel? Les polynômes de la figure sont reproduits ci-dessous :

(x4+4x3+10x+1,x8+6x7+x6+8x5+12x4+4x3+10x2+8x+14)
(x4+12x3+2x2+5x+11, x8+14x7+14x6+12x5+9x4+13x3+8x2+6x+7)
(x4+5x3+3x2+8, x8+4x7+12x6+16x5+15x4+3x3+6x2+9x+8)
(x4+9x3+7x2+14x+1, x8+413x7+9x6+14x5+2x4+8x3+x2+13x+12)

La sécurité des procédés fondés sur RLWE découle du fait que si a, s et e sont donnés, il est facile de calculer a*s + e, mais il est pratiquement impossible de trouver s à partir de a et a*s + e. Vous pouvez créer un système de chiffrement de clé publique comme suit :

  • Fixez votre espace Rq en choisissant un coefficient modulus q et un polynôme modulus de degré N.
  • Choisissez une « petite » clé secrète s aléatoire, un a uniformément aléatoire, et un « petit » e aléatoire pour créer votre clé publique (a, -as+e,a). Remarquez la valeur négative dans cette paire; cela rend le processus de chiffrement plus simple, mais n'influe pas sur la sécurité de RLWE.
  • Partagez votre clé publique avec le monde entier et personne ne pourra trouver votre clé secrète! Ainsi, toutes les personnes possédant cette clé publique peuvent chiffrer les données et les envoyer à une partie pour y appliquer des calculs, de façon homomorphe. À la fin, les résultats peuvent également uniquement être déchiffrés et affichés à l'aide de la clé secrète.

Pour chiffrer les données, celles-ci doivent d'abord être codées comme vecteur de v nombres réels. Cela est simple lorsque vous travaillez avec des données numériques et la pratique courante lors d'un travail avec des données textuelles et autres. Pour ce chiffrement, le vecteur de v données est d'abord codé comme polynômeNote de bas de page 7 m dans Rq et combiné avec la clé publique, afin d'obtenir un texte chiffré, désigné par [v]. Maintenant, envoyez cela à la partie informatique effectuant les additions et multiplications homomorphes pour mettre en œuvre le calcul souhaité. La figure 5 représente un circuit simple calculant une fonction polynomiale. Une fois les calculs effectués et les textes chiffrés résultants obtenus, vous pouvez utiliser votre clé secrète pour déchiffrer et afficher les résultats.

Figure 5 : Visualisation d'un circuit homomorphe

Figure 5 : Visualisation d'un circuit homomorphe. Un vecteur de valeurs peut être chiffré en un simple texte chiffré et faire simultanément l'objet de calculs. La figure représente seulement une réalisation d'un circuit pour calculer le polynôme f(x). Les valeurs avec cadenas sont chiffrées et donc illisibles pour la partie effectuant les calculs.

Description - Figure 5

Circuit homomorphe évaluant la fonction nf(x)=x3+4x2+2x+1 sur un vecteur de valeurs. Les cadenas représentent les valeurs chiffrées et donc illisibles pour la partie effectuant les calculs. Les flèches et les opérations indiquent la façon dont il est possible de coder en fait le circuit dans une bibliothèque de chiffrements homomorphes.

Même si le présent article n'a pas exploré tous les détails de la mise en œuvre mathématique de ces opérations, la description du chiffrement homomorphe jusqu'à présent fournit le contexte nécessaire pour en apprendre plus en la matière.

Comment commencer à utiliser le chiffrement homomorphe

Pour vous lancer en chiffrement homomorphe, explorez certaines des bibliothèques de chiffrements homomorphes en source ouverte disponibles; vous pouvez essayer Microsoft SEAL, PALISADE Homomorphic Encryption Software Library, TFHE: Fast Fully Homomorphic Encryption over the Torus, voire Concrete: Open-source Homomorphic Encryption Library si vous êtes utilisateur de Rustacean also know as someone who uses Rust (le contenu de ces pages est en anglais). Ces diverses bibliothèques mettent en œuvre de multiples procédés de chiffrement homomorphe; vous pouvez choisir celui qui convient le mieux à votre cas d'utilisation. Nous soulignons que, jusqu'à la fin du processus de normalisation, le gouvernement du Canada ne recommande pas d'utiliser le chiffrement homomorphe avec tout type de données de nature délicate.

Même si tous ces procédés de chiffrement homomorphe différents permettent de mettre en œuvre la plupart des cas d'utilisation, certains seront plus performants que d'autres sur certains problèmes. Le procédé CKKS est conçu pour fonctionner sur des nombres réels; si les statistiques ou l'apprentissage automatique vous intéressent, c'est là que vous devriez probablement commencer! Brakerski/Fan-Vercauteren et Brakerski-Gentry-Vaikuntanathan sont parfaits pour l'arithmétique de nombres entiers et mettre en œuvre les primitives informatiques comme l'intersection d'ensemble privé ou la correspondance de chaînes. TFHE met en œuvre des fonctions logiques en mode natif et actualise le bruit de texte chiffré à chaque opération, ce qui permet d'améliorer l'efficacité lorsque les profondeurs de circuit sont plus longues. Nous encourageons les lecteurs intéressés à essayer des circuits simples en utilisant chaque procédé et à en comparer les résultats et les performances!

Si vous souhaitez de plus amples renseignements sur les aspects de cybersécurité du chiffrement homomorphe, notamment les activités de normalisation, communiquez avec le Centre canadien pour la cybersécurité par courriel à l'adresse contact@cyber.gc.ca et par téléphone au 613-949-7048 ou 1-833-CYBER-88.

Conclusion

Le présent article a exploré en détail le chiffrement homomorphe, de ses applications jusqu'au problème RLWE. Cette série sur les technologies liées à la protection de la vie privée se penchera ensuite sur des validations de principe effectuées en appliquant le chiffrement homomorphe à Statistique Canada! Elle couvrira également certains des aspects plus avancés de l'interface CKKS, notamment les rotations, le choix des paramètres, la mise en paquet, le bootstrap, la mise à l'échelle et les niveaux.

Souhaitez-vous être tenu au courant de ces nouvelles technologies? Voulez-vous faire état de vos travaux dans le domaine de la protection de la vie privée? Consultez la page GCConnex de notre communauté de pratique sur les technologies de protection de la vie privée (réservée aux employés du gouvernement du Canada), afin de discuter de cette série d'articles sur la protection de la vie privée, d'interagir avec des pairs qui s'intéressent à la protection de la vie privée, et de partager des ressources et des idées avec la communauté. Vous pouvez également commenter ce sujet ou fournir des suggestions d'articles futurs pour cette série.

Note : Nous souhaitons remercier le Centre canadien pour la cybersécurité et l'Institut Tutte pour les mathématiques et le calcul, faisant tous deux partie du Centre de la sécurité des télécommunications, pour leur participation au présent article.

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Le bulletin d'information du Réseau de la science des données a un an!

Par : Allie MacIsaac, Claudia Mokbel et Kathleen Carson, Statistique Canada

Qui n'aime pas célébrer un anniversaire? Notre bulletin d'information du Réseau de la science des données pour la fonction publique fédérale (RSDFPF) – le Méli-mélo de la science des données – a eu un an! Pour célébrer notre premier anniversaire, nous vous communiquons certaines de nos réalisations de l'année écoulée.

Figure 1 – Anniversaire du Réseau de la science des données

Figure 1 – Anniversaire du Réseau de la science des données

Description - Figure 1

Image d'une bougie d'anniversaire ayant la forme du chiffre « 1 ». Les mots « Réseau de la science des données » figurent au-dessus, avec le logo du réseau en arrière-plan.

L'année a été passionnante et s'est écoulée à toute vitesse – la communauté du RSDFPF a connu une croissance rapide, et cet enthousiasme nous encourage à mesure que nous continuons de croître et de nous adapter pour répondre aux besoins de la communauté de la science des données.

Votre opinion nous importe!

À mesure que le RSDFPF continue de croître, nous espérons continuer de répondre à vos besoins et de fournir le contenu qui sera le plus utile à notre lectorat. Nous vous invitons à prendre un moment pour répondre à notre enquête : Sondage sur le bulletin d'information du Réseau de la science des données, et nous faire part de votre avis concernant le réseau – notamment ce qui fonctionne et ce que nous pourrions améliorer. Nous vous remercions pour votre rétroaction!

Figure 2 – Frise chronologique indiquant les étapes clés du RSDFPF

Description - Figure 2

Frise chronologique indiquant les étapes clés du RSDFPF. Une barre traversant la partie inférieure de l'image indique les années 2020, 2021 et 2022. Voici les points figurant dans la chronologie de 2020 : Naissance de l'idée du réseau lors de la Conférence sur les données 2020 – février; Lancement du module Web du Centre de la science des données – septembre; Première réunion du comité des directeurs du RSDFPF – novembre; Création du wiki du RSDFPF – décembre. Voici les points figurant dans la chronologie de 2021 : Annonce du nom du bulletin d'information – janvier; Participation du RSDFPF à la Conférence sur les données 2021 – février; Première publication d'offres d'emploi dans le bulletin d'information – février; Première réunion du groupe de travail sur la gestion des talents en science des données – avril; Atelier sur les robots conversationnels (à venir) – décembre. Voici les points figurant dans la chronologie de 2022 : Conférence sur les données 2022 (à venir) – février.

Tout ce qu'il faut savoir sur le Réseau de la science des données

Figure 3 Tableau des membres du Réseau de la science des données pour la fonction publique fédérale

Figure 3 Tableau des membres du RSDFPF

Description - Figure 3

Graphique circulaire des membres du RSDFPF montrant le pourcentage de membres qui appartiennent aux catégories qui suivent : administrations publiques fédérales (70 %), secteur privé (18 %), milieu universitaire (8 %), administrations publiques provinciales (2 %), municipalités (1 %) et administrations publiques étrangères (1 %).

En chiffres

  • Plus de 2 200 membres
  • Dont des représentants de :
    • plus de 70 organismes et ministères,
    • 69 établissements d'enseignement,
    • 15 administrations publiques et organismes provinciaux ou territoriaux;
  • 22 articles publiés;
  • 11 éditions du bulletin d'information.

La première édition du bulletin d'information a été publiée en octobre 2020. Elle a servi de point de lancement du RSDFPF, dont l'objectif était de renforcer les capacités de la science des données et de mettre en commun les méthodes de la science des données au sein du gouvernement du Canada et au-delà. La communauté du RSDFPF comprend des personnes provenant de tous les secteurs, notamment des employé(e)s des administrations publiques fédérale et provinciales, des employé(e)s du secteur privé et des membres du milieu universitaire. Consulter la page À propos du Réseau de la science des données pour la fonction publique fédérale pour obtenir plus de renseignements.

La communauté du RSDFPF accueille par ailleurs des membres de tous les niveaux d'expérience et de compétence – elle n'est pas réservée qu'aux scientifiques des données! La communauté comprend des personnes qui collaborent avec des scientifiques des données, les supervisent ou les embauchent et même des personnes qui sont simplement curieuses et veulent en savoir plus sur ce domaine en expansion permanente.

L'objectif principal du RSDFPF est d'établir les bases d'un écosystème de la science des données, à l'échelle du service public et organisé autour de cinq domaines d'intérêt : la gestion des talents, la formation et l'apprentissage, le partage de l'information, la collaboration et les services communs.

Figure 4 – Les cinq domaines d'intérêt du Réseau de la science des données pour la fonction publique fédérale

Figure 4 – Les cinq domaines d'intérêt du RSDFPF

Description - Figure 4

Image comprenant cinq cercles liés et alignés de gauche à droite. Chaque cercle comprend un domaine d'intérêt. De gauche à droite, les cinq domaines sont la gestion des talents, la formation et l'apprentissage, le partage de l’information, la collaboration et les services conjoints.

L'idée d'un réseau de la science des données a été présentée pour la première fois lors de la Conférence sur les données 2020, qui a eu lieu à Ottawa les 13 et 14 février. Les employé(e)s du gouvernement du Canada ont exprimé leur enthousiasme à l'égard de cette initiative, car ils cherchaient une plateforme centrale à visiter pour obtenir les derniers renseignements sur la science des données.

Un espace réservé au RSDFPF

Figure 5 – Un espace réservé au Réseau de la science des données pour la fonction publique

Figure 5 – Un espace réservé au RSDFPF

Description - Figure 5

Le logo du Réseau de la science des données est composé des mots « Réseau de la science des données » en bleu marine et bleu ciel qui figurent dans la partie supérieure et de deux images vectorielles de personnes à l'intérieur d'un cercle, représentant le noyau du logo (et du réseau). Ce cercle est relié par des lignes à d'autres cercles, à l'intérieur desquels figurent des images de graphiques, d'horizons et autres symboles. Ces images représentent les différentes manières d'utiliser ou d'exprimer les résultats de la science des données.

C'est de cet enthousiasme qu'est né le RSDFPF! Les premières étapes ont notamment compris le lancement du module Web — Réseau de la science des données pour la fonction publique fédérale. Ce module fait partie du Centre de la science des données de Statistique Canada et présente tous les articles du réseau, la page d'abonnement au bulletin du Réseau de la science des données pour la fonction publique fédérale et d'autres ressources en science des données.

Un méli-mélo plaisant

Le bulletin d'information, intitulé Méli-mélo de la science des données, est en constante évolution. Jusqu'à présent, nous y avons présenté une grande variété d'articles sur des sujets de pointe. Cela comprend les projets de Statistique Canada et des présentations d'autres organismes et ministères. Jetez un coup d'œil à nos dix articles les plus lus – vous y trouverez certainement quelque chose d'intéressant!

Découvrez les 10 articles les plus lus de l'année

  1. La plateforme infonuagique d'analyse avancée liée à la COVID-19
  2. Une brève enquête sur les technologies liées à la protection de la vie privée
  3. Utilisation responsable des systèmes décisionnels automatisés du gouvernement fédéral
  4. De l'exploration à l'élaboration de modèles d'apprentissage automatique interprétables et précis pour la prise de décision : privilégiez la simplicité et non la complexité
  5. Charges de travail protégées dans le nuage public
  6. Utiliser la science des données et les outils infonuagiques pour évaluer les répercussions économiques de la COVID-19
  7. Modélisation thématique et modélisation thématique dynamique : Une revue technique
  8. Contrôle de version avec Git pour les professionnels de l'analyse
  9. Classification des commentaires sur le Recensement de 2021
  10. Un étudiant coop explore la puissance des mégadonnées

Au RSDFPF, nous accueillons toujours avec plaisir vos propositions. Vous pouvez envoyer vos idées ou vos articles à l'équipe par courriel : statcan.dsnfps-RSDFPF.statcan@statcan.gc.ca et nous faire part de vos commentaires! C'est avec grand plaisir que nous traiterons de votre projet ou d'un sujet qui vous intéresse.

La première réunion du comité des directeurs du RSDFPF

Pour répondre aux besoins croissants du réseau, la première rencontre du comité des directeurs du Réseau de la science des données a eu lieu le 25 novembre 2020. La réunion a été très suivie, avec des représentants venus de 17 organismes et ministères et des partenaires désireux de faire progresser les capacités en matière de science des données. Après une présentation de l'objet et des buts du RSDFPF, nous avons eu une discussion animée sur les priorités du réseau – nous avons déjà progressé sur beaucoup d'entre elles à l'occasion de réunions ultérieures.

Cette première discussion et les suivantes ont porté notamment sur : la création d'un groupe de travail chargé de définir les compétences pour les descriptions des emplois en science des données au sein du gouvernement du Canada et d'améliorer les processus d'embauche et de maintien en poste du personnel; les contributions potentielles à la Conférence sur les données 2022 (qui sera co-organisée par Statistique Canada et l'École de la fonction publique du Canada); le projet d'organiser plusieurs séances de discussion sur les sujets pressants pour la communauté du RSDFPF, notamment les agents conversationnels et les entrepôts de données. Restez à l'affût pour plus en savoir plus sur ces événements à venir!

Les contributions clés à la 2021 Conférence sur les données

Les membres de tout le RSDFPF ont participé à plusieurs séances lors de la Conférence sur les données 2021, organisée en ligne en février. Le thème de la conférence était « Une communauté des données intégrée pour rebâtir en mieux », en réponse à la priorité du gouvernement du Canada d'œuvrer au rétablissement et à sa volonté d'apporter des changements systémiques positifs en utilisant des données de qualité.

Le RSDFPF a participé aux séances qui suivent :

  • le groupe d'experts sur l'évaluation des données saisies et l'exactitude du modèle résultant – la manière dont les scientifiques des données mettent la théorie en pratique lorsqu'ils évaluent des données pour des projets et la manière dont ils collaborent avec les clients pour obtenir la qualité de sortie souhaitée;
  • l'atelier sur l'Espace de travail d'analyse avancée – une discussion sur la conception de ce guichet unique pour la science des données et les analyses, une démonstration de la plateforme et une explication sur la manière dont cet espace de travail permet de réaliser des analyses à une échelle qu'il était auparavant impossible d'atteindre;
  • l'atelier sur les outils de gestion des talents pour les scientifiques des données – la manière dont les rôles sont définis dans d'autres organismes et les moyens de mettre à profit ces méthodes pour aider à combler les lacunes dans les profils de compétences des scientifiques des données au sein du gouvernement du Canada, afin d'attirer et de maintenir en poste les talents.

Compétences et collaboration

En misant sur le succès de l'atelier sur la gestion des talents lors de la Conférence sur les données, ainsi que sur les besoins définis lors des discussions de la réunion du comité des directeurs, le RSDFPF a créé un groupe de travail sur les compétences pour la gestion des talents en science des données. L'objectif de ce groupe de travail est de définir les rôles attendus dans une équipe de science des données et les compétences techniques et comportementales nécessaires pour chacun de ces rôles. Le groupe de travail s'appuie sur ces renseignements pour élaborer des profils de compétences qui permettront ensuite de rédiger des descriptions de postes fonctionnels, afin d'aider à maintenir en poste les scientifiques des données au sein de la fonction publique fédérale. Par ailleurs, le groupe de travail collabore étroitement avec le Secrétariat du Conseil du Trésor et la communauté des données du gouvernement du Canada, pour garantir une cohérence avec les autres initiatives en matière de ressources humaines et avec les compétences en numérique du gouvernement du Canada. Les ébauches de définition des rôles et des compétences sont prêtes. Le groupe a commencé à travailler sur l'attribution des niveaux de compétence. Les membres se réunissent toutes les deux semaines. Consultez la page du groupe de travail sur GCcollab pour obtenir plus de renseignements.

Regard vers l'avenir

D'autres nouveautés passionnantes sont prévues pour les prochains mois. Gardez un œil sur le bulletin d'information pour en savoir plus.

Le RSDFPF se réjouit :

  • de continuer d'encourager les projets de collaboration entre Statistique Canada et d'autres organismes et ministères fédéraux;
  • d'organiser de nouveaux événements, tels que l'atelier sur les agents conversationnels à venir en décembre;
  • d'organiser un atelier sur les entrepôts de données en 2022;
  • de publier plus d'articles et de contenu dans le bulletin d'information, avec les dernières nouvelles sur les projets et les ressources en science des données;
  • de participer à la Conférence sur les données 2022;
  • et plus encore!

Nous vous remercions de votre soutien, de votre intérêt et de votre enthousiasme constants, tandis que nous nous efforçons toutes et tous d'accroître les capacités de la science des données au sein du gouvernement du Canada et au-delà.

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Un nouvel indicateur des mouvements hebdomadaires d'aéronefs

Par : Krishna Chaitanya Gopaluni, Statistique Canada

L'an dernier, lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé le Canada, le gouvernement fédéral a imposé des restrictions concernant les voyages non essentiels dans l'ensemble du pays pour aider à limiter la propagation du virus. Des restrictions frontalières sont également entrées en vigueur le 18 mars 2020 pour les voyages transfrontaliers entre le Canada et les États-Unis de même que pour les autres voyages internationaux. L'équipe de l'aviation du Centre canadien de la statistique du tourisme et du transport (CCSTT) de Statistique Canada publie des statistiques mensuelles détaillées sur les mouvements d'aéronefs deux mois après la période de référence, mais ces statistiques n'étaient pas suffisamment actuelles pour mesurer l'évolution rapide de la situation.

Parmi les nombreuses sources de données utilisées par le CCSTT pour produire ces statistiques mensuelles figurent les données qu'il reçoit des tours de contrôle de la circulation aérienne de NAV CANADA. L'équipe de la CCSTT connaissait le potentiel des données, mais elle n'avait ni les compétences ni le temps nécessaires pour produire efficacement des estimations préliminaires de qualité. Par conséquent, elle a collaboré avec l'équipe de l'opérationnalisation de la science des données (OSD), qui fait partie de la Division de la science des données de Statistique Canada. Ensemble, les équipes ont entrepris un projet visant à produire un nouvel indicateur des mouvements hebdomadaires d'aéronefs au Canada afin d'évaluer l'incidence des restrictions sur les aéroports canadiens dotés de tours de contrôle de la circulation aérienne de NAV CANADA.

L'équipe de l'OSD a travaillé avec le CCSTT pour produire une application sur mesure et simple, qui produit des estimations des mouvements d'aéronefs à partir de fichiers de données brutes déclarées dans le cadre du programme mensuel sur les statistiques relatives aux mouvements des aéronefs. Cette application est utilisée par les analystes de l'équipe de l'aviation pour produire des fichiers de sortie de données hebdomadaires, qui sont ensuite chargés dans le tableau Mouvements itinérants intérieurs et internationaux d'aéronefs pour diffusion au public. Les données sont mises à jour chaque semaine et publiées 12 jours après la semaine de référence.

Les estimations hebdomadaires permettent à Statistique Canada de fournir un indicateur avancé du niveau de circulation aérienne dans l'ensemble du pays en temps très opportun. Cette mesure s'est révélée utile, car la circulation aérienne a été durement touchée par la pandémie.

Automatisation du déroulement des opérations

Étant donné qu'il s'agissait d'une nouvelle initiative entreprise pendant la pandémie, il a fallu la mettre en œuvre d'une manière qui nécessitait peu de temps et d'efforts afin de suivre l'évolution de la situation dans l'aviation. Les analystes de l'équipe de l'aviation du CCSTT n'étaient pas certains de la façon optimale de produire des estimations hebdomadaires. Bien qu'ils aient accès aux fichiers bruts de NAV CANADA, il n'est pas facile de les traiter pour obtenir les bons renseignements, car les données sont semi-structurées. En vue d'accélérer ce processus, l'équipe de l'OSD a mis au point une approche automatisée pour estimer les mouvements hebdomadaires des aéronefs, afin que les analystes puissent facilement publier les chiffres.

Les renseignements extraits Mouvements itinérants intérieurs et internationaux d'aéronefs, total de tous les aéroports dotés d'une tour de contrôle de NAV CANADA, hebdomadaire, ont été agrégés chaque semaine pour les voyages intérieurs, transfrontaliers et internationaux.

Une représentation des étapes que franchissent les données pendant leur traitement

Figure 1 – Étapes du réseau de données

Description - Figure 1

Une représentation des étapes que franchissent les données pendant leur traitement. Progression de l'appariement du modèle vers l'extraction de la position du texte apparié, l'identification des aéroports intérieurs et la conversion en table de données. La table de données structurée est ensuite classée en catégories et des agrégats hebdomadaires sont créés.

À première vue, l'automatisation de ce processus semblait difficile; toutefois, l'équipe de l'OSD a mis en place une solution fondée sur Python, qui s'est révélée utile. Elle a utilisé une technique simple d'appariement de formes utilisant des expressions régulières et la bibliothèque intégrée de traitement de chaînes de caractères de Python pour extraire du texte à partir d'une position donnée dans les données semi-structurées. Pour ce faire, l'équipe a d'abord recueilli les données de NAV CANADA auprès des intervenants et a utilisé des techniques de reconnaissance des motifs pour récupérer les entrées liées à 41 aéroports intérieurs et des renseignements sur les mouvements intérieurs, les mouvements transfrontaliers et les autres mouvements internationaux. Ensuite, les données ont été transformées en données structurées et stockées dans une table de données. À l'étape suivante de l'exécution, l'application a classé chaque entrée selon les catégories « voyages intérieurs », « voyages transfrontaliers » ou « autres voyages internationaux », en fonction des métadonnées. Enfin, les chiffres correspondant à chaque catégorie ont été regroupés en mouvements hebdomadaires. La bibliothèque Python d'analyse de données Pandas a également été utilisée pour créer des agrégations hebdomadaires complexes. L'agrégation hebdomadaire dépend de la date de début fournie par l'utilisateur.

Résultats après l'automatisation du déroulement des opérations

Lors de la première diffusion du 18 mars 2020, les analystes ont utilisé l'approche automatisée pour diffuser les estimations agrégées des mouvements d'aéronefs. Les résultats ont montré une diminution du nombre de vols provenant de ces 41 aéroports. Pendant l'analyse des résultats d'un processus automatisé , il est souvent difficile de connaître la qualité de ces résultats. Toutefois, dans ce cas, les données diffusées précédemment comportaient beaucoup de données validées sur le terrain. L'exactitude des résultats de l'application a été vérifiée en recréant les chiffres mensuels déjà diffusés de l'année précédente. La validation était un processus itératif, car la majorité des résultats de la nouvelle application Python se rapprochaient des valeurs diffusées. Certaines données aberrantes ont dû être examinées par les experts du CCSTT. Une fois cette étape terminée, le code a été mis à jour jusqu'à ce que les estimations préliminaires de la nouvelle application Python et les résultats diffusés soient raisonnablement exacts. Depuis le déploiement de l'application en production, une seule modification a été nécessaire : un aéroport a été ajouté aux données de NAV CANADA.

Incidence sur les utilisateurs de l'application

Les analystes du CCSTT utilisent le format de l'Entrepôt commun des données de sortie (ECDS) pour diffuser tous les résultats sur le site Web de Statistique Canada. L'ECDS est un format de base de données précis qui aide à visualiser les données exportées. L'application Python développée par l'équipe de l'OSD produit également les résultats au format de l'ECDS, ce qui facilite l'intégration avec le déroulement des opérations déjà en place des analystes pour la diffusion des estimations. De plus, l'application a été simplifiée pour les utilisateurs non techniques en permettant la saisie de paramètres d'entrée à partir de fichiers Excel.

Si les analystes avaient choisi de recueillir et d'agréger les renseignements manuellement au moyen d'Excel, cela aurait pris beaucoup de temps et aurait été particulièrement laborieux. Il aurait fallu répéter ce processus chaque fois que de nouvelles données arrivaient. Toute nouvelle exigence relativement au déroulement des opérations aurait également augmenté les frais généraux. Compte tenu de cela, il était nécessaire d'établir un programme extensible et réutilisable pouvant estimer les nombres agrégés de mouvements d'aéronefs. Ce simple programme Python a satisfait à cette exigence et a permis d'économiser de nombreuses heures d'efforts manuels.

L'équipe de l'OSD et le CCSTT étudient actuellement la possibilité d'élargir les données diffusées, par exemple pour inclure une ventilation par aéroport principal.

Renseignements supplémentaires

Pour obtenir de plus amples renseignements sur ce projet, veuillez consulter :

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Modélisation de la dynamique du SRAS-CoV-2 pour prévoir la demande d'EPI

Par : Jihoon Choi, Deirdre Hennessy et Joel Barnes, Statistique Canada

L'équipement de protection individuelle (EPI) est devenu un aspect important de la vie de tous les Canadiens, la pandémie ayant modifié notre façon d'agir les uns avec les autres et de nous protéger. La progression rapide du nouveau coronavirus, le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), aussi désigné par le nom COVID-19, a exercé des pressions sans précédent sur le gouvernement du Canada pour qu'il fournisse des informations actuelles, exactes et pertinentes en vue d'éclairer la prise de décisions relatives à de nombreux enjeux de santé publique, notamment l'approvisionnement en EPI et le déploiement de l'EPI vers les provinces et territoires.

La pandémie mondiale attribuable au SRAS-CoV-2 pose un problème grave en matière de santé publique pour les Canadiens.Note de bas de page 1 En octobre 2021, plus de 1,71 million de cas diagnostiqués avaient été signalés au Canada. Cela signifie qu'il est essentiel que les Canadiens aient accès à de l'EPI lorsqu'ils en ont besoin.

Par EPI, on entend des produits comme des masques, des gants et des blouses qui sont portés pour se protéger d'une exposition potentielle à des agents pathogènes infectieux. La pandémie a exercé des pressions considérables sur les chaînes d'approvisionnement de l'EPI au Canada, ce qui a entraîné des perturbations importantes de l'approvisionnement dans des secteurs où les stocks d'EPI sont essentiels (comme les hôpitaux, les établissements de soins de longue durée).Note de bas de page 2 C'est pourquoi les prévisions relatives à la trajectoire de la pandémie et à ses effets sur l'approvisionnement, la demande et les stocks d'EPI sont devenues un aspect crucial du processus décisionnel.Note de bas de page 3Note de bas de page 4

Les modèles épidémiologiques peuvent fournir des données précieuses lors du processus décisionnel en matière de santé publique, en produisant un certain nombre de scénarios de simulation tenant compte de différentes hypothèses. De plus, ils peuvent aider à évaluer les répercussions de différentes mesures d'intervention en santé publique sur le résultat de l'épidémie (c.-à-d. lorsqu'on doit décider du moment critique pour adopter des mesures de confinement ou de réouverture dans chaque province).Note de bas de page 5 Il existe différentes variations des modèles épidémiologiques. Plusieurs d'entre elles sont des modèles à compartiments dans lesquels la population est divisée en de multiples compartiments et passe d'un compartiment à un autre selon un taux établi.Note de bas de page 6

Le modèle Susceptible-Infecté-Rétabli (SIR) fait partie des formes les plus fondamentales du modèle à compartiments (figure 1). Ce modèle comporte trois compartiments, où S représente le nombre de personnes susceptibles, I, le nombre de personnes infectées et R, le nombre de personnes rétablies (et immunisées).

Figure 1 – Structure d’un modèle épidémiologique de base

Figure 1 – Structure d'un modèle épidémiologique de base.

Description - Figure 1

La structure de base du modèle SIR. La population initiale se trouve, au départ, dans le compartiment « susceptible » et passe au compartiment « infecté » à un taux d'infection β, avant de passer au compartiment « rétabli » à un taux de rétablissement λ.

La figure 1 montre la structure de base du modèle SIR. La population initiale se trouve, au départ, dans le compartiment « susceptible » et passe au compartiment « infecté » à un taux d'infection β, avant de passer au compartiment « rétabli » à un taux de rétablissement λ.

Les modèles à compartiments ont commencé à être utilisés en épidémiologie au début du XXe siècle. Plus précisément, les fondements reposaient sur le théorème décrit par Ronald Ross, William Hamer, Anderson McKendrick et William Kermack, ainsi que la grande influence de John Brownlee et ses perspectives statistiques.Note de bas de page 7 Depuis leur création, les modèles à compartiments se sont avérés utiles pour modéliser de nombreuses maladies transmissibles, comme la malaria et la peste.Note de bas de page 8Note de bas de page 9

Alors que l'éclosion de SRAS-CoV-2 est devenue une grande préoccupation des Canadiens en matière de santé publique, Santé Canada a demandé à la Division de la science des données (DScD) et à la Division de l'analyse de la santé (DAS) de Statistique Canada de créer un modèle épidémiologique qui pourrait prévoir les trajectoires de l'éclosion dans les provinces canadiennes. Les prévisions relatives aux cas et aux hospitalisations produites à partir du modèle épidémiologique sont utilisées dans le cadre du projet sur l'EPI afin d'évaluer la demande d'EPI dans différents secteurs de chacune des provinces. Le projet sur l'EPI cherche à permettre de prendre des décisions éclairées relatives à l'approvisionnement, à l'affectation et aux investissements pour la production nationale d'EPI, au moyen de rapports fondés sur des données probantes qui portent sur la situation actuelle et les projections de l'offre et de la demande d'EPI, dans le cadre de différents scénarios épidémiologiques.

Création du modèle initial pour la demande d'EPI : modèle Susceptible – Infecté – Rétabli – Décédé (SIRD)

Le modèle SIRD initial utilisait des méthodes bayésiennes pour évaluer le nombre d'infections actives dans les collectivités canadiennes, en fonction de la mortalité attribuable au SRAS-CoV-2. Le nombre total d'infections au SRAS-CoV-2 (diagnostiquées ou non) a été estimé, de manière inversée, à partir des décès attribuables au SRAS-CoV-2 par province et territoire, au moyen d'une méthode semblable à celle utilisée par Flaxman et coll.Note de bas de page 10 Le nombre estimé d'infections, de décès et de cas rétablis a été ajouté à un modèle à compartiments simple, composé de quatre compartiments. Les trois premiers compartiments sont équivalents à ceux du modèle SIR de base (Susceptible, Infecté et Rétabli). Cependant, ce modèle dispose d'un compartiment additionnel, D, qui représente la population décédée (figure 2).

Figure 2 – Structure d’un modèle épidémiologique SIRD

Figure 2 – Structure d'un modèle épidémiologique SIRD.

Description - Figure 2

La structure de base du modèle SIRD (Susceptible – Infecté – Rétabli – Décédé). La population initiale se trouve, au départ, dans le compartiment « susceptible » et passe au compartiment « infecté » à un taux d'infection β, avant de passer au compartiment « rétabli » à un taux de rétablissement λ, ou au compartiment « décédé » à un taux de mortalité γ.

La figure 2 illustre la structure de base du modèle SIRD (Susceptible – Infecté – Rétabli – Décédé). La population initiale se trouve, au départ, dans le compartiment « susceptible » et passe au compartiment « infecté » à un taux d'infection β, avant de passer au compartiment « rétabli » à un taux de rétablissement λ, ou au compartiment « décédé » à un taux de mortalité γ.

Ce modèle produit également un nombre de reproduction historique dynamique, R(t). Le concept R(t) est important dans le cadre de l'épidémiologie des maladies infectieuses, fournissant de l'information sur le potentiel de transmission d'un agent infectieux. Autrement dit, il montre à quel point une maladie infectieuse est contagieuse à un moment t au sein de la population à l'étude. De manière générale, si R(t) est supérieur à 1, la maladie commencera à se propager au sein de la population. Si R(t) est inférieur à 1, le nombre de nouveaux cas diminuera.

On évalue souvent R(t) en observant le nombre de nouvelles infections pendant une période. Cependant, le nombre de cas de SRAS-CoV-2 n'a pas été retracé avec exactitude au début de la pandémie, en raison des ressources limitées, par exemple le manque de trousses d'analyse.Note de bas de page 11 En tant que solution de rechange, le modèle SIRD a estimé le R(t) historique à partir du nombre de décès attribuables au SRAS-CoV-2, une mesure beaucoup plus fiable que le nombre réel de cas pendant la période initiale de l'éclosion. Un taux de mortalité par infection (TMI) pour le SRAS-CoV-2 tiré de la littérature de recherche a servi à calculer, de manière inversée, le R(t) historique.

Pour prévoir le R(t) futur, l'équipe a produit différents scénarios de pandémie. Chacun comportait diverses hypothèses au sujet des mesures d'intervention en santé publique adoptées :

  • Le scénario de confinement en raison du SRAS-CoV-2 – cherche à modéliser une situation lors de laquelle des mesures d'intervention en santé publique sont en place (comme le confinement). Selon ce scénario, R(t) est toujours inférieur à 1.
  • Le scénario de la meilleure estimation de la recrudescence – permet à l'épidémie de reprendre, en conjonction avec la réouverture de l'économie, ce qui fait en sorte que le R(t) demeure élevé.
  • Le scénario des sommets et des creux – permet à l'épidémie de reprendre, en conjonction avec la réouverture de l'économie, jusqu'à ce que le taux d'occupation dans les unités de soins intensifs (USI) des hôpitaux atteigne 30 % du maximum provincial. Un plan d'intervention est ensuite mis en application pour que le R(t) retrouve le niveau observé pendant le confinement.

Le modèle SIRD a servi de principal modèle épidémiologique dans le cadre du projet sur l'EPI jusqu'au début de 2021. Ce modèle a fait preuve d'un degré raisonnable d'exactitude pour prévoir la pandémie, au cours du stade initial d'éclosion. Cependant, ce modèle comporte un certain nombre de limitations. Tout particulièrement, il ne considérait pas la structure par âge de la population. Ces limitations ont entraîné la création d'une autre version du modèle épidémiologique, doté de compartiments additionnels, qui peut prendre en considération des caractéristiques plus complexes de la pandémie.

Le modèle courant : modèle Susceptible – Exposé – Infecté – Rétabli – Décédé – Vacciné (SEIRDV)

Au début de la pandémie, la DScD et la DAS de Statistique Canada ont collaboré avec l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) pour créer un modèle SIR à compartiments multiples structuré selon l'âge. Cette collaboration a permis de créer le modèle SEIRDV, adapté par l'équipe épidémiologique chargée de l'EPI au sein de Statistique Canada, en conjonction avec Santé Canada, afin qu'il soit utilisé dans le modèle principal d'offre et de demande d'EPI. Le modèle sert de principal modèle épidémiologique dans le cadre du projet sur l'EPI depuis janvier 2021 (figure 3).

Figure 3 – Structure simplifiée d’un modèle épidémiologique SEIRDV

Figure 3 – Structure simplifiée d'un modèle épidémiologique SEIRDV.

Description - Figure 3

Une structure simplifiée du modèle SEIRDV (Susceptible – Exposé – Infecté – Rétabli – Décédé – Vacciné). La population se trouve, au départ, dans le compartiment « susceptible », avant de passer au compartiment « exposé » et « infecté » après avoir contracté la maladie. Les personnes dont l'infection a été dépistée sont mises en quarantaine. La probabilité qu'elles propagent la maladie aux autres est réduite. Au moment de l'infection, les personnes qui ont des symptômes sévères consultent un médecin. La population ayant des symptômes sévères peut avoir deux résultats finaux : le décès ou le rétablissement.

La figure 3 illustre une structure simplifiée du modèle SEIRDV (Susceptible – Exposé – Infecté – Rétabli – Décédé – Vacciné). La population se trouve, au départ, dans le compartiment « susceptible », avant de passer au compartiment « exposé » et « infecté » après avoir contracté la maladie. Certaines de ces infections sont décelées à la suite de la recherche de contacts ou de tests de dépistage pour le SRAS-CoV-2. Les personnes dont l'infection a été dépistée sont mises en quarantaine. La probabilité qu'elles propagent la maladie est réduite. Au moment de l'infection, les personnes qui ont des symptômes sévères consultent un médecin. La population ayant des symptômes sévères peut avoir deux résultats finaux : le décès ou le rétablissement. Les personnes qui n'ont que des symptômes légers ou qui n'ont aucun symptôme passeront, au fil du temps, au compartiment « rétabli ». De plus, dans ce modèle, la population peut être vaccinée. Si une personne est vaccinée, la probabilité qu'elle passe au compartiment « infecté » est réduite en raison du taux de protection du vaccin. Dans le même ordre d'idées, la population vaccinée affiche un taux de probabilité réduit quand vient le temps d'avoir la forme sévère de la maladie et donc d'être prise en charge par le système de soins de santé (comme les hôpitaux ou les USI).

Voici les quatre modifications principales apportées en raison de l'adoption du modèle SEIRDV :

1. Le modèle permet à la population à l'étude d'être stratifiée selon l'âge

Dans le modèle SEIRDV, la population est divisée en six groupes d'âge distincts (de 0 à 9 ans, de 10 à 19 ans, de 20 à 39 ans, de 40 à 59 ans, de 60 à 74 ans et de 75 ans et plus), ce qui permet de configurer différents paramètres pour chaque groupe d'âge et de tenir compte des différences en fonction de l'âge.

Par exemple, les rapports démontrent que les groupes d'âge plus jeunes affichent une probabilité réduite d'hospitalisation et de mortalité par rapport aux groupes d'âge plus âgésNote de bas de page 12. Puisque le modèle SEIRDV permet aux utilisateurs d'établir différents taux de flux pour chaque groupe d'âge, il peut modéliser cet effet.

Dans le même ordre d'idées, nous savons que certains groupes d'âge ont des interactions plus fréquentes que d'autres (comme les parents avec leurs enfants). La probabilité qu'ils se transmettent la maladie est donc supérieure. Dans le modèle SEIRDV, cet effet peut être pris en compte en utilisant une matrice des interactions qui modélise le taux de contacts moyen entre deux groupes d'âge.

2. Amélioration de l'estimation du taux de transmission (β)

Au lieu de se fonder sur une seule mesure, comme R(t), afin d'évaluer le taux de transmission, le modèle utilise désormais trois paramètres différents pour calculer le taux de transmission.

Tout d'abord, il y a β qui, dans ce modèle, représente la probabilité de transmission lors d'un contact. Ce chiffre est évalué à partir de la littérature et ajusté en fonction de la souche dominante de SRAS-CoV-2 dans chaque province. Cette mesure est multipliée par une matrice de contacts, c'est-à-dire une matrice numérique qui illustre le nombre moyen de contacts que les personnes de chaque groupe d'âge ont avec un autre groupe d'âge. Enfin, un multiplicateur de contacts est appliqué afin de tenir compte des variances en ce qui concerne les taux de contacts. Lorsque différentes mesures d'intervention en santé publique sont imposées (comme un confinement), le taux de contacts au sein de la population évolue en conséquence. Ces variations sont obtenues en étalonnant le multiplicateur de contacts en fonction du nombre signalé de cas actifs quotidiens dans chaque province, toutes les semaines.

3. L'effet de la vaccination est pris en compte

Parmi les principaux effets de la vaccination, il y a une réduction des pressions exercées sur le système de santé (en évitant que les personnes infectées soient si gravement malades qu'elles doivent être hospitalisées) et de la transmission de la maladie dans la collectivité (en évitant que les gens soient infectés, ce qui finalement favorise l'immunité collective). La conception actuelle du modèle SEIRDV tient compte de ces deux effets, comprenant une voie distincte réservée à la vaccination. La population vaccinée passera à cette voie, où la chance qu'elle contracte la maladie est réduite et la probabilité qu'elle ait des symptômes sévères exigeant une hospitalisation est réduite.

Le modèle tient aussi compte du plan de vaccination à deux doses établi par le Comité consultatif national de l'immunisation. Les données sur la vaccination ont été obtenues auprès de l'ASPC et du COVID-19 Canada Open Data Working Group (CCODWG), afin d'évaluer le nombre de doses qui peuvent être injectées chaque jour par province. De plus, les différents taux de protection assurés par le plan de vaccination à deux doses ont été modélisés en divisant la voie de vaccination en quatre compartiments distincts. La figure 4 résume ce processus.

Figure 4 – Conception du compartiment réservé à la vaccination

Figure 4 – Conception du compartiment réservé à la vaccination

Description - Figure 4

Montre la division des groupes d’âges au sein d’une population ainsi que la distribution des vaccins injectés aux personnes plus âgées et plus jeunes, en tenant compte de certains groupes de risque élevé de tout âge. Les groupes passent de la première à la deuxième dose pour être pleinement vaccinés.

La population à l'étude est divisée en six groupes d'âge distincts (de 0 à 9 ans, de 10 à 19 ans, de 20 à 39 ans, de 40 à 59 ans, de 60 à 74 ans et de 75 ans et plus). Les vaccins sont injectés aux personnes des groupes d'âge les plus âgés avant de l'être aux personnes des groupes d'âge les plus jeunes. Un petit nombre de doses a été injecté à un groupe d'âge qui représente les professionnels de la santé, au premier stade. Lorsqu'elle reçoit la première dose, la population qui vient d'être vaccinée passe au premier compartiment de vaccination, représentant la population qui a reçu un vaccin, mais qui n'est pas encore immunisée. Cette population passe ensuite au deuxième compartiment de vaccination après une période établie. À ce moment, elle acquiert une protection partielle contre le SRAS-CoV-2. La population demeure dans ce compartiment jusqu'à ce que le stade 1 (lorsque la distribution de la première dose) soit terminé. Lorsque le stade 2 du plan de vaccination commence, la population passe au troisième compartiment de vaccination, au moment où elle reçoit sa deuxième dose, avant de passer au dernier compartiment de vaccination, lorsqu'elle a le degré d'immunité maximal qu'offre la vaccination.

4. Il est possible de modéliser les répercussions des variants préoccupants (VP)

La séquence d'un certain nombre de souches différentes de SRAS-CoV-2 a été établie partout dans le monde en raison de mutations virales, dont certaines affichent des taux de transmission ou de mortalité supérieursNote de bas de page 13. Il s'agit de variants préoccupants (VP) qui sont un facteur crucial à prendre en considération dans la modélisation épidémiologique du SRAS-CoV-2. Le modèle SEIRDV peut les modéliser en modifiant la probabilité de transmission (β) pour obtenir le taux de transmission accru, en plus de modifier le passage vers le compartiment réservé à l'hospitalisation ou au décès pour obtenir l'effet d'une gravité accrue des symptômes associés au variant. Au moyen de ce mécanisme, l'équipe a réussi à modéliser l'effet du variant B.1.1.7 (Alpha) dans le modèle.

Conclusion

En raison des efforts déployés pour assurer un développement, une amélioration et un étalonnage continus, le modèle épidémiologique a contribué de manière utile à la modélisation de la tendance en ce qui concerne la pandémie de SRAS-CoV-2 au Canada. Plus précisément, les résultats de ce modèle ont permis au projet sur l'EPI d'évaluer la demande d'EPI à l'échelle des provinces canadiennes, afin de veiller à ce que tous les secteurs se procurent suffisamment de stocks d'EPI avant les éclosions d'envergure.

De plus, cet article démontre comment l'application de la science des données, jumelée à des statistiques, à l'informatique et à l'épidémiologie, peut servir à assurer une planification en santé publique, en plus de prendre des décisions relatives aux besoins en ressources pendant la pandémie de COVID-19.

Comment cela a-t-il été rendu possible?

Domaines pouvant faire l'objet d'autres études

Puisque la pandémie de SRAS-CoV-2 est toujours active, d'autres travaux devront peut-être être réalisés. Voici quelques domaines qui pourraient faire l'objet d'autres études :

  • Nouveaux variants
    En raison du taux de mutation élevé observé en ce qui concerne la souche SRAS-CoV-2, la séquence de nouveaux variants est constamment établie partout dans le monde. Alors que le modèle tenait compte de l'effet du variant B.1.1.7, il existe plusieurs autres VP dont il faut tenir compte (comme le variant Delta). L'équipe surveille étroitement la propagation des VP à l'échelle du pays afin de déterminer si le modèle doit tenir compte d'autres variants.
  • Déclin de l'immunité
    Des études ont démontré que l'immunité acquise grâce à la vaccination (ou à l'infection) ne dure pas de manière indéfinie. L'immunité diminuera au fil du temps, ce qui entraînera une perte progressive des anticorps conférant une protection. On désigne ce phénomène par le nom « déclin de l'immunité ». Le modèle devra en tenir compte pour préparer un scénario futur, notamment lorsqu'une grande proportion de la population aura besoin d'une autre dose de vaccin pour maintenir son immunité.

Équipe de modélisation épidémiologique chargée de l'EPI :
Jihoon Choi (DScD), Deirdre Hennessy (DAS), Joel Barnes (DAS).

Équipe du projet et collaborateurs :
Rubab Arim, Statistique Canada ; Kayle Hatt, Santé Canada

Date de modification :

Enquête sur la rémunération auprès des entreprises - Secteur public : Guide de déclaration

Veuillez lire ce guide de déclaration avant d'inscrire les renseignements sur le questionnaire. Vous pourrez ainsi mieux comprendre les exigences de la présente enquête. Veuillez conserver ce guide pour référence future.

Introduction

But de l'enquête

L'Enquête sur la rémunération auprès des entreprises mesure les tendances mensuelles de l'ensemble des salariés inscrits sur la liste de paye, des heures rémunérées, et des gains. Cette enquête ainsi que l'information provenant des formules PD7A des versements des retenues de l'Agence du revenu du Canada fournissent les données de base pour produire les estimations du programme de l'Enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH). Votre participation est essentielle à l'obtention de résultats qui reflèteront correctement votre industrie, région et taille d'entreprise. En vertu de la Loi sur la statistique, vous êtes tenu de répondre à cette enquête.

Ce guide contient des définitions et des directives sur la manière de remplir le questionnaire d'enquête.

Pour cette enquête, la définition d'un employé est toute personne qui reçoit une rémunération pour services rendus au Canada ou pour un congé payé et pour laquelle l'employeur est tenu de remplir une déclaration État de la rémunération payée de l'Agence du revenu du Canada (Feuillet T-4). Le terme salarié englobe les salariés à temps plein, à temps partiel et occasionnels ou temporaires.

Veuillez noter que la Question 1 couvre le nombre total de salariés de la dernière période de paye du mois de référence, pour l'ensemble des catégories de salariés. Pour les Questions 2 à 15, le nombre de salarié, la rémunération brute régulière et les heures se rapportent tous à la dernière période de paye du mois de référence, pour chacune des catégories de salariés. Les questions sur les paiements spéciaux recueillent l'information sur les paiements faits en tout temps durant le mois de référence, et les périodes que le montant couvre.

Confidentialité

La loi interdit à Statistique Canada de divulguer toute information recueillie qui pourrait dévoiler l'identité d'une personne, d'une entreprise ou d'un organisme sans leur permission ou sans en être autorisé par la loi. Statistique Canada utilisera les données de cette enquête à des fins statistiques.

Période de déclaration

Le mois de référence est indiqué sur l'invitation électronique.

Tous les salariés incluant les membres du conseil (Question 1)

Toute personne rémunérée pour les services rendus au Canada ou pour des congés payés par l'employeur et pour laquelle l'employeur est tenu de remplir une déclaration T-4 de l'Agence du revenu du Canada. Le terme salarié englobe les salariés à temps plein, à temps partiel, et les salariés occasionnels ou temporaires.

Indiquez le nombre total de salariés rémunérés pour les services rendus ou pour des congés payés par l'employeur au cours de la dernière période de paye, du mois de référence. Inclure les salariés à temps partiel et les membres du conseil, s'il y a lieu.

Tous les salariés incluant les membres du conseil (Questions 2 15)

Les questions suivantes concernent le nombre de salariés, les dates, la rémunération régulière brute et le nombre d'heures qui se réfèrent à la dernière période de paye payable, du mois de référence. Il importe peu que les chèques de paye aient été émis ou non pour cette période. Veuillez noter que la question sur les paiements spéciaux fait référence à des paiements faits en tout temps durant le mois de référence. Les dates que vous devez déclarer sont les dates de la période visée par les paiements.

Déclarez vos données par catégorie de salariés. S'il y a seulement un registre de paye pour une catégorie de salariés, inscrivez vos renseignements dans la première colonne. Utilisez les colonnes additionnelles si vous avez plus d'un registre de paye par catégorie de salariés.

Catégorie de salariés :

Salariés rémunérés à l'heure :
Tout salarié dont la rémunération de base est calculée selon un taux horaire.
Employés à salaire fixe :
Tout salarié dont la rémunération de base constitue une somme fixe versée pour une période d'au moins une semaine.
Autres salariés :
Tout salarié n'ayant pas été déclaré dans les catégories précédentes – par exemple, les membres du conseil.

Exemple:

Les employés à salaire fixe d'une compagnie sont payés à différents intervalles, certains employés à salaire fixe reçoivent leur paye toutes les semaines tandis qu'un autre groupe est payé aux deux semaines. Pour déclarer ces renseignements pour la dernière période de paye, utilisez la première colonne pour déclarer les employés payés toutes les semaines, avec des dates correspondant à une période hebdomadaire, et la deuxième colonne pour les employés payés toutes les deux semaines, avec des dates correspondant à deux semaines.

Nombre de salariés (Questions 2, 7 et 12)

Choisissez la catégorie de salariés appropriée et déclarez le nombre de salariés ayant été rémunérés au cours de la dernière période de paye du mois de référence. Cette rémunération peut être pour les services rendus ou pour des congés payés par l'employeur tels que des jours fériés, des jours de vacances, etc. Déclarez un employé dans une catégorie de salariés seulement.

Dates concernant la dernière période régulière de paye

Dates du premier et dernier jour (Questions 3, 8 et 13)

La dernière période de paye du mois correspond à la dernière période de paye consignée dans les livres comptables comme une charge courue. Il importe peu que les chèques de paye aient été émis ou non pour cette période.

Indiquez les dates du premier et du dernier jour de la dernière période de paye complète du mois de référence pour chaque catégorie de salariés applicable. Si votre dernière période de paye inclut trois jours ou moins du mois suivant, vous pouvez inscrire cette période de paye.

Rémunération régulière brute (Questions 4a, 9a et 14)

Déclarez la rémunération régulière brute payable pour la dernière période de paye du mois de référence. Il faut inclure la rémunération payable pour les heures supplémentaires travaillées durant la même période.

La rémunération régulière brute payable, avant les retenues, inclut :

  • les salaires normaux ;
  • les paiements habituels prévus ou imprévus pour les heures supplémentaires versées spécifiquement pour la dernière période de paye du mois ;
  • les gratifications versées régulièrement pour la dernière période de paye du mois (par exemple, les primes à la production, à l'initiative, d'éloignement) ; et
  • les congés payés par l'employeur pour la dernière période de paye du mois.

La rémunération régulière brute payable, avant les retenues, exclut :

  • tous les paiements qui ne portent pas sur la dernière période de paye visée ;
  • les avances d'indemnisation des accidents de travail faites aux salariés pendant la résolution d'une réclamation ;
  • les paiements en espèce ;
  • les avantages imposables et non imposables ;
  • les frais de déplacement ; et
  • les cachets des administrateurs qui ne sont pas des salariés de l'entreprise.

Rémunération des heures supplémentaires (Questions 4b et 9b)

Rémunération versée pour toutes les heures de travail effectuées en sus de la journée ou de la semaine normale de travail durant la dernière période de paye du mois de référence. La rémunération pour les heures supplémentaires représente le paiement versé au salarié après que le taux a été majoré. (Se reporter à la section sur la « Rémunération régulière brute » et les « Paiements spéciaux » pour obtenir d'autres détails).

Nombre total d'heures payables (pour salariés à l'heure seulement) (Question 5a)

Déclarez toutes les heures payables pour les services rendus et pour les congés payés pour la dernière période de paye du mois de référence. Il faut inclure les heures supplémentaires et les autres heures payées, telles que les heures de congé payées, les jours fériés, les vacances, les congés de maladie, et les congés pour fonctions de jury. Arrondissez les chiffres à une heure près.

Exemple :

Une compagnie compte 7 salariés rémunérés à l'heure qui sont payés toutes les semaines :

  • 2 salariés travaillent à temps plein 40 heures par semaine ;
  • 3 salariés travaillent à temps plein 37 1/2 heures par semaine ; et
  • 2 salariés travaillent à temps partiel 24 heures par semaine.

Pour la dernière période de paye du mois, les salariés ont travaillé le nombre d'heures normales, sauf que :

  • 1 salarié a pris une journée de congé de maladie payé ; et
  • 1 salarié à temps partiel a pris un congé sans solde de 4 heures.
  • Il y avait également trois heures supplémentaires travaillées.

Le nombre total d'heures payables pour du travail accompli et des congés payés de la dernière période de paye du mois de référence, serait de 240 heures.

(Voir l'exemple du calcul)

Calcul:

2 temps plein x 40.0 heures

= 80,0

3 temps plein x 37.5 heures

= 112,5

2 temps partiel x 24.0 heures (moins 4 heures sans rémunération)

= 44,0

3 heures supplémentaires (avant majoration)

= 3,0

Total 239,5
Arrondi à 240

Nombre total d'heures supplémentaires travaillées (Salariés rémunérés à l'heure seulement) (Question 5b)

Déclarez le nombre d'heures supplémentaires travaillées durant la dernière période de paye du mois de référence avant que le taux de majoration soit appliqué. Seul le nombre réel d'heures supplémentaires travaillées est requis.

Exemple:

Si un salarié a travaillé deux heures supplémentaires à un taux majoré de moitié, le nombre réel d'heures supplémentaires travaillées est de 2 heures.

Nombre moyen d'heures de travail prévues dans une semaine (Employés à salaire fixe seulement) (Question 10)

Déclarez le nombre moyen d'heures prévues dans une semaine de travail normale au cours de la dernière période de paye du mois de référence. Il est important que ce nombre soit pour une seule semaine.

Si tous vos employés à salaire fixe comptent le même nombre d'heures prévues dans une semaine normale de travail, déclarez ce nombre. Exprimez les fractions sous forme de décimales.

Si le nombre moyen d'heures de travail prévues diffère pour vos employés à salaire fixe, indiquez le nombre moyen d'heures travaillées par ces employés. (Voir exemple ci-dessous)

Exemple:

Si 4 employés à salaire fixe à temps plein travaillent 40 heures par semaine et 2 employés à salaire fixe à temps partiel travaillent 24 heures par semaine, alors la moyenne pour ces employés est calculée de la façon suivante :

((4x40) + (2x24)) ÷ (4+2) = 34,66 heures en moyenne

Paiements spéciaux versés n'importe quand durant le mois (Questions 6, 11 et 15)

Les paiements spéciaux sont les sommes versées aux salariés pour le travail accompli ou pour d'autres versements :

  • qui ne portent pas exclusivement sur la dernière période de paye du mois ;
  • qui sont effectués à un moment quelconque au cours du mois ;
  • qui ne font pas partie des salaires normaux ;
  • qui sont habituellement inscrits aux livres selon la méthode de comptabilité de « aisse ». (La comptabilité de caisse est une méthode qui consiste à ne comptabiliser les produits et charges qu'au moment où les opérations en cause donnent lieu à des rentrées ou des sorties de fonds).

Les paiements spéciaux ne comprennent pas la rémunération comptabilisée comme une rémunération régulière ainsi que les allocations et les avantages non imposables. Il ne faut pas inclure dans la dernière période de paye les paiements spéciaux, car cela donnerait une image inexacte des gains moyens.

Si les paiements sont effectués sur une base régulière (par exemple, à chacune des périodes de paye), ils peuvent être inclus avec la rémunération régulière brute. Toutefois, si les paiements sont faits sur une base irrégulière (par exemple, s'ils ne sont pas versés à chaque période de paye), ils doivent être rapportés avec les paiements spéciaux.

Les exemples suivants constituent une liste partielle de paiements spéciaux possibles. Il peut exister d'autres paiements qui soient uniques à votre entreprise. Les intervieweurs des bureaux régionaux sont disponibles pour répondre à toutes vos questions et vous renseigner en ce qui concerne les paiements spéciaux.

  • les primes : annuelles, contractuelles, de Noël, incitatives, mensuelles, de rendement, de recrutement et de maintien en poste ;
  • les indemnités de vie chère ou de subsistance ;
  • les paiements cumulatifs au titre des heures supplémentaires portant sur une période plus longue que la période de paye visée ;
  • les congés réguliers (fériés, maladie) qui portent sur une période autre que la dernière période de paye ;
  • les paiements de participation aux bénéfices ;
  • les indemnités de cessation d'emploi, de départ et de retraite ;
  • les paiements rétroactifs ;
  • la rémunération cumulative de vacances qui porte sur une période plus longue que la période de paye visée ;
  • les salaires versés aux membres du conseil portant sur une période autre que la dernière période de paye.

Dates de début et de fin de la couverture des paiements spéciaux (Questions 6, 11 et 15)

Indiquez les dates du premier et du dernier jour de la période visée par les paiements spéciaux pour une catégorie d'employé. Il est essentiel que les dates des paiements spéciaux correspondent aux périodes couvertes et non pas le mois dans lequel les paiements ont été versés. Ne pas déclarer les dates auxquelles ces paiements ont été versés aux salariés.

Exemple:

Le 24 mars, les salariés rémunérés à l'heure ont reçu une prime de rendement de l'ordre de 2 200 $ pour le travail accompli entre le 1er janvier 2011 et le 29 février 2011. Le type de paiement serait « Prime », et les dates qu'il faudrait indiquer pour ce paiement spécial payé durant le mois de référence « mars » seraient du 01-01-2011 au 29-02-2011, et le montant serait 2 200 $.

Pour tous les paiements spéciaux versés pendant le mois de référence, indiquez le type de paiement spécial, le montant versé et la période couverte par le paiement spécial.

Renseignements generaux

Ententes de partage de données

Afin de réduire le fardeau des répondants, Statistique Canada a conclu des ententes de partage de données avec des organismes statistiques provinciaux et territoriaux et d'autres organisations gouvernementales, qui ont accepté de garder les données confidentielles et les utiliser uniquement à des fins statistiques. Statistique Canada communiquera les données de la présente enquête seulement aux organisations ayant démontré qu'elles avaient besoin de les utiliser.

L'article 11 de la Loi sur la statistique prévoit le partage de données avec des organismes statistiques provinciaux et territoriaux répondant à certaines conditions. Ces organismes doivent posséder l'autorisation légale de recueillir les mêmes données, sur une base obligatoire, et les lois en vigueur doivent contenir essentiellement les mêmes dispositions que la Loi sur la statistique en ce qui concerne la confidentialité et les sanctions imposées en cas de divulgation de renseignements confidentiels. Comme ces organismes possèdent l'autorisation légale d'obliger les entreprises à fournir les mêmes données, on ne demande pas le consentement des entreprises et celles-ci ne peuvent s'opposer au partage des données.

Pour la présente enquête, des ententes en vertu de l'article 11 ont été conclues avec les organismes statistiques provinciaux et territoriaux de Terre-Neuve-et-Labrador, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, du Québec, de l'Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l'Alberta, de la Colombie-Britannique et du Yukon.

Les données partagées seront limitées aux renseignements relatifs aux établissements commerciaux situés dans la province ou le territoire en question.

L'article 12 de la Loi sur la statistique prévoit le partage de données avec des organisations gouvernementales fédérales, provinciales ou territoriales. En vertu de cet article, vous pouvez refuser de partager vos données avec l'une ou l'autre de ces organisations en écrivant une lettre d'objection au statisticien en chef et en la retournant avec le questionnaire rempli. Veuillez préciser les organisations avec lesquelles vous ne voulez pas partager vos données.

Pour la présente enquête, des ententes en vertu de l'article 12 ont été conclues avec les organismes statistiques de l'Île-du-Prince-Édouard, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut.

Dans le cas des ententes conclues avec des organisations gouvernementales provinciales et territoriales, les données partagées seront limitées aux renseignements relatifs aux établissements commerciaux situés dans la province ou le territoire en question.

Liens d'enregistrement

Vos réponses à cette enquête seront combinées avec les fichiers mensuels de retenues sur la paie de votre entreprise reçus de l'Agence du revenu du Canada. Statistique Canada peut également combiner les informations que vous fournissez avec d'autres sources de données d'enquête ou administratives.

Merci de votre collaboration!

Demandes de renseignements — Éducation, formation et apprentissage

En vertu de la Loi sur la statistique, Statistique Canada demande par la présente les renseignements suivants, qui seront utilisés uniquement à des fins statistiques et de recherche et qui seront protégés conformément aux dispositions de la Loi sur la statistique et de toute autre loi pertinente. Veuillez noter que cette demande est à caractère obligatoire.

Études primaires et secondaires

Données sur les élèves du primaire et du secondaire (de la maternelle à la 12e année) en Colombie-Britannique

Quels sont les renseignements demandés?

Statistique Canada demande des dossiers administratifs à jour au ministère de l'Éducation de la Colombie-Britannique.

L'organisme détient les dossiers administratifs des élèves du primaire et du secondaire de la Colombie-Britannique pour les années scolaires de 1991-1992 à 2018-2019. Ces dossiers administratifs comportent des renseignements sur les caractéristiques démographiques des élèves (p. ex. l'âge, la langue parlée à la maison, si un élève avait des besoins spécifiques), des renseignements sur l'école (p. ex. le nom de l'école, le district scolaire), des renseignements sur les inscriptions (p. ex. si un élève était inscrit dans un programme d'immersion en français), les résultats des évaluations des compétences fondamentales, des renseignements sur le rendement scolaire au niveau secondaire, des renseignements sur l'obtention du diplôme (p. ex. l'année et le mois d'obtention du diplôme, le type de diplôme) et des renseignements sur le quartier des élèves selon le Recensement de la population de 2016.

Dans le cadre de cette demande, Statistique Canada recevra des dossiers administratifs mis à jour, ainsi que de nouveaux dossiers pour les années scolaires 2019-2020 et 2020-2021.

Les dossiers des élèves mis à jour comprendront des renseignements sur les notes de cours des élèves. Les dossiers administratifs déjà reçus comportaient le nombre de tentatives d'un élève pour terminer un cours et sa note finale en lettre et en pourcentage. Les dossiers administratifs à jour comprendront des notes distinctes pour la partie travail du cours et la partie examen du cours, chacune en lettre et en pourcentage. La liste des cours pour lesquels ces notes sont disponibles reste la même (33 cours au niveau secondaire). Les dossiers à jour comprendront également une variable indicatrice pour indiquer si un élève a suivi un cours à deux crédits au cours d'une année donnée.

Une variable supplémentaire indiquant l'organisation de niveau supérieur de l'école qu'un élève a fréquentée l'année où l'élève était admissible à obtenir son diplôme sera également comprise. Les organisations de niveau supérieur comprennent l'« External Schools Association' », l'« Independent Schools Association' », le « conseil scolaire » et les organisations « Inconnues ». Les données demandées viendront compléter les données déjà obtenues par Statistique Canada auprès du ministère de l'Éducation de la Colombie-Britannique sur les élèves du primaire et du secondaire.

Quels renseignements personnels sont inclus dans cette demande?

Les renseignements demandés comprennent des identifiants personnels comme le prénom, le nom, le surnom, le genre, la date de naissance, la province, l'adresse et le code postal des élèves. Ces renseignements sont nécessaires pour effectuer des couplages de données et seront utilisés à des fins statistiques uniquement. Une fois les données couplées, les identifiants personnels sont remplacés par une clé anonyme.

Quelles seront les années de données demandées?

Statistique Canada a demandé des données annuelles pour les années scolaires 2018-2019 à 2020-2021, ainsi que des variables supplémentaires sur une base annuelle.

L'organisme a aussi demandé les fichiers révisés pour les années 1991-1992 à 2018-2019, y compris les variables supplémentaires.

À qui les renseignements seront-ils demandés?

Cette demande de renseignements est présentée au ministère de l'Éducation de la Colombie-Britannique.

Pourquoi ces renseignements sont-ils demandés?

Statistique Canada a demandé les données les plus récentes afin de calculer des indicateurs clés actuels sur l'éducation et d'effectuer une analyse précise et pertinente liée à la transition aux études postsecondaires, aux programmes d'apprentissage et à la transition vers le marché du travail. Cela se fera grâce à l'intégration des données sur la scolarité de la maternelle à la 12e année de la Colombie-Britannique aux données sur les étudiants postsecondaires et sur les apprentissages dans les fichiers d'impôt sur le revenu de la Plateforme longitudinale entre l'éducation et le marché du travail.

Les renseignements supplémentaires sur les élèves du primaire et du secondaire seront utilisés par les décideurs, les chercheurs et les intervenants de l'industrie sur la programmation étudiante afin de prendre des décisions puisqu'ils auront une meilleure compréhension des cheminements scolaires des élèves de la Colombie-Britannique, y compris l'incidence de la scolarisation de la maternelle à la 12e année sur les résultats en éducation et les résultats sur le marché du travail.

Statistique Canada peut également utiliser les renseignements à d'autres fins statistiques et de recherche.

Pourquoi ces organismes ont-ils été choisis comme fournisseurs de données?

Le ministère de l'Éducation de la Colombie-Britannique est responsable de la collecte et du maintien des données sur les élèves du primaire et du secondaire (de la maternelle à la 12e année) en Colombie-Britannique.

Quand ces renseignements seront-ils demandés?

Ces renseignements seront demandés annuellement à partir de juin 2021.

Quand cette demande a-t-elle été publiée?

Le 28 juillet 2021

Données sur les élèves du secondaire (de la 9e à la 12e année) de l’Ontario

Quels sont les renseignements demandés?

L’organisme détient des dossiers administratifs sur les élèves du secondaire de l’Ontario pour les années scolaires 2009-2010 à 2015-2016. Ces dossiers administratifs comprennent des renseignements démographiques sur les élèves (p. ex. l’âge, le genre, si l’élève avait des besoins particuliers), des renseignements sur l’école (p. ex. le nom de l’école, le district scolaire), des renseignements sur l’inscription (p. ex. si l’élève était inscrit à un programme d’immersion en français, à un programme d’enseignement coopératif ou à un programme d’enseignement technique), les notes obtenues aux tests normalisés (OQRE), certains résultats scolaires au secondaire (l’inscription à un cours et la note finale), ainsi que des renseignements sur l’obtention du diplôme (p. ex. l’année et le mois de l’obtention du diplôme, le type de diplôme).

En plus des renseignements déjà détenus, Statistique Canada présente une demande officielle de renseignements démographiques supplémentaires sur les élèves (genre de visa, plan d’enseignement individualisé), de renseignements sur l’inscription (si l’étudiant était inscrit à un programme d’enseignement coopératif ou à un programme d’enseignement technique), les notes obtenues aux tests normalisés (OQRE), ainsi que des renseignements sur un plus grand nombre de cours et sur les notes obtenues au secondaire.

Quels renseignements personnels sont inclus dans cette demande?

Statistique Canada reçoit déjà des identificateurs personnels, comme le prénom, le nom de famille, le genre, la date de naissance et le code postal des élèves, qui sont nécessaires au couplage des données et qui serviront uniquement à des fins statistiques. Une fois les données couplées, les identificateurs personnels seront remplacés par une clé anonymisée.

En plus de ces renseignements, Statistique Canada demandera le genre de visa et l’année d’entrée des étudiants étrangers afin de permettre une analyse et une compréhension plus approfondies de cette sous-population.

Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le supplément à l’Évaluation générique des facteurs relatifs à la vie privée de Statistique Canada pour cette demande. Plateforme longitudinale entre l'éducation et le marché du travail – addenda.

Quelles seront les années de données demandées?

Statistique Canada détient des données pour les années scolaires 2009-2010 à 2015-2016 et demandera des années supplémentaires si nécessaire, lorsqu’elles sont disponibles.

À qui les renseignements seront-ils demandés?

Cette demande de renseignements est présentée au ministère de l’Éducation de l’Ontario.

Pourquoi ces renseignements sont-ils demandés?

Statistique Canada a besoin de ces renseignements pour créer et publier des statistiques agrégées sur l’éducation et pour effectuer des analyses précises et pertinentes au sujet de la transition des élèves du secondaire vers les études postsecondaires, les programmes d’apprentissage et le marché du travail. Cette tâche sera réalisée au moyen de l’intégration des données sur les élèves de la 9e à la 12e année du secondaire de l’Ontario aux données sur les étudiants postsecondaires et sur les apprentis ainsi qu’aux déclarations de revenus dans la Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail (PLEMT).

Les décideurs, les chercheurs et les intervenants de l’industrie utiliseront ces renseignements pour éclairer les décisions sur les programmes offerts aux élèves, puisqu’ils permettront de mieux comprendre les parcours en éducation des élèves en Ontario, y compris les répercussions des études secondaires sur les résultats clés en matière d’éducation et sur le marché du travail.

Statistique Canada pourrait également utiliser les enseignements à d’autres fins statistiques et de recherche.

Pourquoi ces organismes ont-ils été choisis comme fournisseurs de données?

Le ministère de l'Éducation de l'Ontario est responsable de la collecte et de la mise à jour des données sur les élèves du secondaire (de la 9e à la 12e année) en Ontario.

Quand ces renseignements seront-ils demandés?

Avril 2024, avec des mises à jour ad hoc lorsque les nouvelles années sont disponibles.

Quand cette demande a-t-elle été publiée?

Le 18 janvier 2024

Résumé des changements

Février 2024 - Horaire pour recevoir de nouvelles données a été mise à jour. Il n'y a pas de changement au niveau de l'information requise.

Études postsecondaires

Études postsecondaires : inscriptions d’étudiants, diplômés et programmes

Quels sont les renseignements demandés?

Statistique Canada demande des dossiers administratifs qui comprennent des détails sur les programmes et les cours offerts par les établissements, ainsi que des renseignements sur les étudiants, y compris leurs inscriptions à des programmes et à des cours, ainsi que des données sur les diplômés.

Quels renseignements personnels sont compris dans les renseignements demandés? 

Cette demande comprend des renseignements personnels, tels que le prénom, le nom, le deuxième prénom, le genre, la date de naissance, la province, l’adresse et le code postal de l’étudiant. Cette information est nécessaire pour effectuer des couplages de données à des fins statistiques seulement. Une fois les données couplées, les identificateurs personnels seront remplacés par une clé anonymisée.

De plus, la demande contient d’autres identificateurs, tels qu’un numéro de téléphone, une adresse électronique et le code postal de résidence permanente au moment de l’admission, qui sont utilisés pour améliorer les taux de couplage, réduire les biais et améliorer l’exhaustivité et la qualité des données.

Un supplément à l’évaluation générique des facteurs relatifs à la vie privée de Statistique Canada pour cette demande sera publié ici Évaluation générique des facteurs relatifs à la vie privée pour les programmes statistiques de Statistique Canada.

Quelles seront les années de données demandées?

Statistique Canada demandera des données annuelles à partir de l’année universitaire 2023-2024. 

Des fichiers révisés des années précédentes sont également demandés pour remplacer les données imputées antérieurement.

À qui les renseignements seront-ils demandés?

Ces renseignements sont demandés aux ministères provinciaux de l’Éducation ou à leurs commissions d’éducation respectives.

Pourquoi ces renseignements sont-ils demandés?

Statistique Canada a besoin de ces renseignements pour produire des statistiques sur les inscriptions d’étudiants et les diplômés postsecondaires. Ces statistiques appuieront également l’élaboration d’indicateurs sur les trajectoires des étudiants et les résultats des diplômés. Pour ce faire, on intégrera les données du Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) aux fichiers de revenu de la  (consultez la page ). Les statistiques et indicateurs descriptifs qui en résulteront aideront les décideurs, les chercheurs et les intervenants de l’industrie à prendre des décisions éclairées sur les programmes pour les étudiants. L’accès à ces données améliorera également les résultats statistiques utilisés pour comprendre les parcours en éducation et les résultats sur le marché du travail des étudiants de niveau postsecondaire au Canada. 

Statistique Canada demande les mêmes données qui sont habituellement fournies par les institutions individuelles. Cette approche vise à réduire le fardeau de réponse des institutions tout en améliorant la rapidité et la qualité de la présentation des données du SIEP.

Statistique Canada pourrait aussi utiliser ces renseignements à d’autres fins statistiques et de recherche.

Pourquoi ces organismes ont-ils été choisis comme fournisseurs de données?

De par sa conception, le SIEP recueille des données sur les inscriptions d’étudiants et les diplômés de niveau postsecondaire directement auprès des établissements d’enseignement postsecondaire publics. Cependant, dans certains secteurs de compétence, cette collecte de données est centralisée par les ministères provinciaux de l’Éducation, qui soumettent des données à Statistique Canada au nom de leurs établissements. Chaque province peut décider de centraliser la collecte des données et leur soumission au SIEP, car l’éducation relève de la compétence exclusive des provinces. Par conséquent, le SIEP recueille des données, directement et indirectement, auprès de chaque province.

Quand ces renseignements seront-ils demandés?

Ces renseignements seront demandés à partir de décembre 2025 puis de manière continue (annuellement).

Dans le cadre de quels programmes de Statistique Canada ces données seront-elles principalement utilisées?

Quand cette demande a-t-elle été publiée?

Le 9 avril 2025

Programme canadien pour l'épargne-études (PCEE)

Quels sont les renseignements demandés?

Statistique Canada détient des dossiers administratifs sur les étudiants de niveau postsecondaire qui ont reçu de l'aide financière de 1998 à 2020 dans le cadre du Programme canadien pour l'épargne-études du ministère de l'Emploi et du Développement social. Ces dossiers administratifs contiennent des renseignements sur les personnes cotisant à un régime enregistré d'épargne-études (REEE), leurs bénéficiaires et les activités liées au régime (c.-à-d. les cotisations et les retraits).

Des renseignements à jour seront demandés pour 2021 et les années suivantes, dont toute nouvelle information sur la personne responsable de l'enfant pour chaque bénéficiaire du Bon d'études canadien (BEC), des renseignements supplémentaires sur l'admissibilité des bénéficiaires et leur réception de la Subvention canadienne pour l'épargne-études, et de nouveaux renseignements sur les fournisseurs de REEE.

Quels renseignements personnels sont inclus dans cette demande?

Aucun nouveau renseignement personnel ne sera demandé. Statistique Canada reçoit du ministère de l'Emploi et du Développement social des identificateurs personnels des étudiants, comme leur prénom, leur nom, leur numéro d'assurance sociale, leur genre, leur date de naissance, leur province, leur adresse et leur code postal. Ces renseignements sont nécessaires à la réalisation de couplages de données et sont utilisés à des fins statistiques seulement. Une fois que les données sont couplées, une clé anonymisée au niveau de la personne remplace les identificateurs personnels.

Quelles seront les années de données demandées?

Statistique Canada demandera des données pour l'année 2021 et les années suivantes, sur une base annuelle, ainsi que des fichiers révisés de 1998 à 2020.

À qui les renseignements seront-ils demandés?

Ces renseignements sont demandés au ministère de l'Emploi et du Développement social.

Pourquoi ces renseignements sont-ils demandés?

Statistique Canada demande des renseignements à jour afin d'établir les principaux indicateurs actuels en ce qui concerne l'épargne-études et d'effectuer des analyses précises et pertinentes en lien avec les résultats futurs au niveau postsecondaire et ceux sur le marché du travail des personnes qui ont reçu des incitatifs à l'épargne-études dans le cadre du Programme canadien pour l'épargne-études (PCEE).

Les décideurs, les chercheurs et les intervenants de l'industrie peuvent se servir des éléments d'information supplémentaires pour obtenir des renseignements plus utiles sur les bénéficiaires des régimes d'épargne, les subventions qu'ils ont reçues et les fournisseurs de régimes d'épargne responsables de la gestion de l'investissement tout au long de son cycle de vie. Cela permettra aux administrateurs du programme de mieux comprendre la portée du PCEE et l'utilité de ses services aux Canadiens. De plus, les administrateurs pourront élaborer de nouvelles approches novatrices visant à renforcer la participation aux incitatifs à l'épargne-études proposés par le programme. Statistique Canada peut en outre utiliser ces renseignements à d'autres fins statistiques et de recherche.

Pourquoi ces organismes ont-ils été choisis comme fournisseurs de données?

Le Programme canadien pour l'épargne-études du ministère de l'Emploi et du Développement social est responsable de la collecte et de la tenue à jour des données liées aux transactions reçues de fiduciaires et de fournisseurs de régimes enregistrés d'épargne-études au Canada.

Quand ces renseignements seront-ils demandés?

Ces renseignements seront demandés en 2022 et par la suite (annuellement).

Quand cette demande a-t-elle été publiée?

Le 3 août 2022

Programme canadien d'aide financière aux étudiants (PCAFE), anciennement le Programme canadien de prêts aux étudiants (PCPE)

Quels sont les renseignements demandés?

Statistique Canada demande des dossiers administratifs à jour sur le Programme canadien d'aide financière aux étudiants (PCAEF) à Emploi et Développement social Canada (EDSC).

Statistique Canada détient des dossiers administratifs sur les étudiants du niveau postsecondaire qui ont reçu de l'aide financière dans le cadre du PCAFE de 2003-2004 à 2015-2016. Ces dossiers administratifs comprennent des renseignements sur les caractéristiques démographiques des étudiants (p. ex. l'âge, le sexe, la province de résidence), l'établissement d'enseignement postsecondaire, l'inscription (p. ex. si l'étudiant était inscrit à un programme de génie), l'évaluation du besoin d'aide, le type et le montant de l'aide reçue et les renseignements sur le remboursement des prêts étudiants.

Statistique Canada demandera les dossiers administratifs à jour, y compris les nouveaux dossiers pour les années scolaires allant de 2016-2017 à 2019-2020.

Ces dossiers d'étudiants mis à jour contiendront des renseignements sur les trois étapes du cycle d'aide financière, y compris les subventions et les prêts, l'évaluation des besoins en matière de décaissement et, dans le cas des prêts, les remboursements. Les dossiers administratifs déjà reçus comprennent des renseignements supplémentaires sur les subventions et les prêts accordés. Les dossiers administratifs mis à jour contiendront des renseignements sur la période d'études, les nouveaux types de subventions disponibles pendant la période mise à jour et des détails sur le type d'aide au remboursement fournie.

Quels renseignements personnels sont inclus dans cette demande?

Statistique Canada a déjà reçu des identificateurs personnels du PCAFE, comme le prénom, le nom de famille, le surnom, le sexe, la date de naissance, la province, l'adresse et le code postal des étudiants. Ces renseignements sont nécessaires pour effectuer des couplages de données et sont utilisés à des fins statistiques seulement. Une fois les données couplées, une clé anonymisée au niveau de la personne remplace les identificateurs personnels.

Cette nouvelle demande comprendra l'acquisition d'identificateurs personnels supplémentaires, comme un numéro de téléphone, une adresse de courriel et un autre code postal, ce qui permettra d'améliorer les taux de couplage. Ces taux plus élevés aident à réduire le biais dans les résultats et à offrir des données plus exhaustives et de meilleure qualité.

Quelles seront les années de données demandées?

Statistique Canada demandera des données annuelles pour les années scolaires allant de 2016-2017 à 2019-2020, y compris les variables supplémentaires susmentionnées.

Les fichiers révisés de 2009-2010 à 2015-2016, y compris les variables supplémentaires, seront également demandés.

À qui les renseignements seront-ils demandés? 

Ces renseignements sur le Programme canadien d'aide financière aux étudiants sont demandés à Emploi et Développement social Canada.

Pourquoi ces renseignements sont-ils demandés?

Statistique Canada demande les données administratives mises à jour sur le PCAEF afin d'obtenir des indicateurs clés opportuns sur l'aide financière et d'effectuer des analyses exactes et pertinentes liées aux études postsecondaires, aux programmes d'apprentissage et à la transition des étudiants au marché du travail.

Les renseignements sur les bénéficiaires de l'aide financière aux étudiants peuvent être utilisés par les décideurs, les chercheurs et les intervenants de l'industrie pour prendre des décisions sur les programmes destinés aux étudiants. L'accès à ces données permettra de mieux comprendre le cheminement scolaire et la situation d'emploi des bénéficiaires et des non-bénéficiaires de l'aide financière aux étudiants.

Statistique Canada peut également utiliser ces renseignements à d'autres fins statistiques et de recherche.

Pourquoi ces organisations ont-elles été sélectionnées pour fournir des données?

Le Programme canadien d'aide financière aux étudiants est chargé de recueillir et de tenir à jour des données sur l'aide financière aux étudiants dans 10 provinces et territoires (Île-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Ontario, Manitoba, Saskatchewan, Alberta, Colombie-Britannique et Yukon).

Quand ces renseignements seront-ils demandés?

Ces renseignements seront demandés en mars 2022 et par la suite (annuellement).

Quand cette demande a-t-elle été publiée?

Le 25 mars 2022

Renseignements sur le personnel d’enseignement à temps plein dans les universités canadiennes

Quels sont les renseignements demandés?

Statistique Canada demande que les renseignements suivants soient recueillis dans le cadre de l’enquête sur le Système d’information sur le personnel d’enseignement dans les universités et les collèges – Personnel enseignant à plein temps (SIPEUC-PT) : prénom, nom de famille et date de naissance.

Quels renseignements personnels sont inclus dans cette demande?

Cette demande contient des renseignements personnels comme le prénom, le nom de famille et la date de naissance du personnel d’enseignement à temps plein dans les universités canadiennes.

Ces renseignements sont nécessaires à la réalisation de couplages de données et sont utilisés à des fins statistiques seulement. Une fois les données couplées, les identificateurs personnels seront remplacés par une clé anonyme.

Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le Modernisation du Système d’information sur le personnel d’enseignement dans les universités et les collèges (SIPEUC) (projet pilote sur l’EDI et le personnel à temps partiel) – Supplément à l’Évaluation générique des facteurs relatifs à la vie privée de Statistique Canada relative à la modernisation du SIPEUC.

Quelles seront les années de données demandées?

Données annuelles à partir de 2022 et les années suivantes.

À qui les renseignements seront-ils demandés?

Ces renseignements sont demandés à tous les établissements publics décernant des diplômes (universités publiques) au Canada.

Pourquoi ces renseignements sont-ils demandés?

Statistique Canada a besoin de ces renseignements pour créer et publier des statistiques sur les diverses populations au sein du milieu universitaire canadien. Ces renseignements aideront les universités à faire un suivi de la représentation, à prendre des décisions éclairées au chapitre de la répartition équitable des fonds de recherches et à répondre aux besoins en matière de données des principales parties prenantes de l’enseignement postsecondaire, y compris Innovation, Sciences et Développement économique Canada, les trois organismes subventionnaires (le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, le Conseil de recherches en sciences humaines et les Instituts de recherche en santé du Canada) ainsi que la Fondation canadienne pour l’innovation.

Statistique Canada peut aussi utiliser les renseignements à d’autres fins statistiques et de recherche.

Pourquoi ces organismes ont-ils été choisis comme fournisseurs de données?

Les universités canadiennes ont la responsabilité de la collecte et de la tenue à jour des données sur les ressources humaines de leur établissement.

Quand ces renseignements seront-ils demandés?

Annuellement, à partir de décembre 2022.

Quand cette demande a-t-elle été publiée?

Le 29 novembre 2022

Résumé des changements

Le 4 mars 2025 - De décembre 2022 à juin 2024, Statistique Canada a collaboré avec huit universités canadiennes pour combler des lacunes statistiques dans le programme du SIPEUC. Pour cette étude de faisabilité, Statistique Canada a demandé des renseignements sur le personnel d’enseignement à temps partiel et contractuel, ainsi que des renseignements sur l’identité autochtone, les groupes racisés (minorités visibles), l’incapacité autodéclarée et l’orientation sexuelle.

Statistique Canada a déterminé que la collecte de données sur le personnel d’enseignement à temps partiel et contractuel est faisable et pourrait être envisagée dans le cadre de futurs efforts de collecte de données.

Toutefois, les établissements ont éprouvé des difficultés à fournir les données demandées portant sur la diversité. Une analyse plus approfondie serait nécessaire si Statistique Canada souhaitait intégrer ces données dans une demande de données administratives à l’avenir.

Par conséquent, la demande de renseignements mise à jour concerne l’ajout de renseignements nominaux (prénom, nom de famille et date de naissance) sur le personnel d’enseignement à temps plein uniquement. Ces informations seront couplées avec les données du recensement afin d’obtenir les caractéristiques liées à la diversité et d’estimer la représentation au sein du personnel d’enseignement.

Géographie

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Le Dictionnaire du recensement : Index pour Géographie fournit l'information sur toutes les étapes du Recensement de la population, y compris les concepts, les univers, les variables et les termes géographiques, ainsi que les renseignements historiques pour faciliter la comparaison des variables entre les années de recensement.

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Balado Hé-coutez bien!

Soyez à l'écoute du balado Hé-coutez bien! pour faire la connaissance des personnes derrière les données et découvrir les histoires qu'elles révèlent. Soyez des nôtres alors que nous rencontrons des experts de Statistique Canada ainsi que de partout au pays pour leur poser les questions qui comptent pour les Canadiens et entendre leur réponses.

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Date de diffusion : le 9 décembre 2024

Dans cet épisode, nous nous sommes entretenus avec un économiste à Statistique Canada, qui a répondu à nos questions sur l'évolution de la cybersécurité pour les entreprises et sur ce que cela signifie pour chacun et chacune d'entre nous.

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Hé-coutez bien! Épisode 2 - Au bord de l'effondrement : les répercussions de la COVID-19 sur les familles canadiennes

Date de diffusion : le 7 décembre 2021

Nº de catalogue : 45-20-0003
ISSN: 2816-2269

Hé-coutez bien balados

De maintes façons, la pandémie menace le bien-être mental et physique des enfants, des parents et des enseignants partout au pays. Pour aider à mettre fin à la pandémie et à revenir à la normale, les décideurs ont dû faire des choix difficiles, comme fermer des écoles. Avec notre invitée, la docteure Hilary Myron, pédiatre à l'hôpital Montfort, nous discutons des effets potentiels à court et à long terme de la fermeture des écoles sur les enfants et leurs parents.

Animatrice

Alexandra Bassa

Invitée

Dre Hilary Myron, pédiatre

Écoutez

Hé-coutez bien! Épisode 2 - Au bord de l'effondrement : les répercussions de la COVID-19 sur les familles canadiennes - Transcript

Témoignage - Marie-Pierre Annik : Je m'appelle Marie-Pierre et j'enseigne en maternelle-jardin. Un des aspects difficiles cette année était l'incertitude à savoir si on allait être en personne ou en ligne d'une semaine à l'autre. En maternelle-jardin, nous avons une approche basée sur l'apprentissage par le jeu, par la manipulation. En virtuel, ce mode d'apprentissage devient quasi-impossible car nous ne sommes pas près de nos élèves pour les accompagner dans leur jeu. Ça fait maintenant 2 ans que nous sommes mi-présentiel, mi-virtuel et certains enfants ont fait tout leur apprentissage préscolaire dans ce mode donc, ils n'ont pas eu la chance de développer les habiletés sociales nécessaires pour leur parcours scolaire.

Ce qui m'inquiète, c'est que certains élèves qui étaient forts en classe semblent avoir régressé en ligne, soit par manque d'attention ou à cause qu'ils ne font pas de travail à la maison. Je crains que ceci va directement affecter tous les élèves l'an prochain et que les enseignants auront beaucoup de rattrapage à faire.

Témoignage - Manon Harvey, professeure en maternelle : Bonjour, je m'appelle Manon Harvey. J'enseigne dans la province du Manitoba. J'enseigne au niveau de la prématernelle. Nous avons 16 élèves toute la journée, 5 jours/semaine. Ce que j'ai trouvé était le plus gros défi cette année, est que la division scolaire nous a demandé d'enseigner à l'extérieur pour le mois de septembre et octobre à temps plein. À ce moment-là on a dû se trouver nous-même des façons de procéder. Nous avons pu acheter des tentes pour au moins avoir un abri au-dessus de nous. Nous avons dû un peu apprendre sur le tas comment adapter nos pédagogies tout en restant à l'extérieur et en pouvant permettre aux enfants d'apprendre le français ainsi que la sociabilité et le partage et tout ça, à travers le jeu.

Générique : Vous êtes à l'écoute de Hé-coutez bien!, un balado de Statistique Canada où nous faisons la connaissance des personnes derrière les données et découvrons les histoires qu'elles révèlent. Je suis votre animatrice Alexandra.

Alexandra Bassa : En mars 2020 les choses ont changé pour le monde entier et la vie est devenue beaucoup plus compliquée. Fini les sorties en groupes, on travaille à distance lorsque c'est possible, les masques ont pris leur place dans notre quotidien et au fur et à mesure on a fini par s'habituer à ces restrictions. Mais pour les enfants d'âge scolaire, les perturbations causées par la pandémie ont été particulièrement importantes.

Quand on est enfant nos préoccupations sont simples. Aller à l'école, apprendre à lire et à écrire et surtout se faire des amis et s'amuser, sans soucis. Mais avec la pandémie les meilleurs moments de l'école ont été un peu différents. Pour certains, l'école s'est déroulée partiellement ou entièrement à distance, en ligne devant un écran. Même lorsque l'école était possible en personne, la situation n'était pas idéale. Fini les récréations passées à s'amuser en groupe, il faut plutôt penser à la distanciation physique en salle de classe, et porter des masques toute la journée. Mettez-vous à la place d'un enfant pour un moment. Les choses changent du jour au lendemain et les adultes autour de vous n'ont pas toujours toutes les réponses en ce qui concerne combien de temps les restrictions seront en place. Pour un enfant, ça peut sembler interminable.

C'est ce dont nous parlerons aujourd'hui. Comment la pandémie a-t-elle particulièrement affecté les enfants. Quelles ont été les répercussions immédiates et quelles seront les répercussions à long termes?

Vous allez entendre plusieurs voix aujourd'hui. Vous avez déjà entendu des témoignages anonymes au début de l'épisode et vous en entendrez d'autres, donnés par des éducateurs et des mentors qui ont été témoins de ces répercussions. J'aimerais d'abord vous présenter la Dre Hilary Myron, pédiatre à l'Hôpital Montfort, et CHEO, qui a nous a fait part de ce qu'elle a pu observer au cours de ses entretiens avec ses jeunes patients.

Alexandra Bassa : À quoi ressemble la profession de médecin en temps de pandémie?

Dre Hilary Myron (Médecin en pédiatrie, Hôpital Montfort, CHEO, Faculté de médecine Université d'Ottawa) : Ce temps de pandémie, c'est un temps intense. Je vois mes collègues qui sont épuisés dans les soins intensifs, mais pour moi, comme pédiatre, comme médecin pour les enfants, j'ai les mêmes problèmes, les mêmes questions qui viennent à mon bureau, mais elles sont amplifiées. Il y a plus de demandes en soins de santé mentale, mais moins de ressources qui sont disponibles pour les enfants qui ne sont pas au centre de la pandémie.

Pour moi, un autre élément qui est différent, c'est que je suis dans un temps de distanciation physique de mes patients. Dans la pédiatrie, nos patients ne sont pas toujours capables d'expliquer leur état physique en mots. Alors, je me fie sur mes interactions en personne avec les enfants, de les examiner, de jouer avec, d'agir avec eux dans une façon plus physique. Alors le médecin, avec les enfants ne s'adapte pas si bien aux distanciations. Finalement, en pédiatrie, il y a beaucoup d'incertitudes, de comment ça va affecter mes patients. On manque d'expérience dans les soins médicaux pour le COVID, et ça c'est vrai pour tous les médecins dans cette pandémie. Mais de plus que ça, on manque les évidences pour comment la distanciation sociale, les changements, l'éducation, la vie quotidienne va affecter le développement d'un enfant dans toute durée de sa vie.

Alexandra Bassa : On sait maintenant que les enfants ne font pas partie d'un groupe d'âge qui est particulièrement à risque pour le virus, donc la plus grande menace pour les enfants n'est pas nécessairement le virus, mais plutôt les mesures que nous avons dû prendre pour arrêter la propagation du virus. Donc, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ça?

Dre Hilary Myron : C'est certain qu'au début on ne savait pas comment les enfants seront affectés et que les infections respiratoires chez les enfants sont d'habitude communs, sévères, alors c'était approprié de penser que les enfants seront très affectés aussi, mais avec le temps, avec les données, on est beaucoup plus confiants que les enfants ont été relativement épargnés des effets directs de l'infection qui est fait par le virus du COVID-19.

Alors, j'ai cherché des données sur ça, selon la Société canadienne de pédiatrie, dans un document qu'ils ont publié en mai 2021. Ils ont publié les données que les enfants âgés de zéro à dix-neuf ans représentaient 19 % des cas au Canada du virus, mais la proportion d'hospitalisation était beaucoup plus basse pour les enfants, 1,8 %, et que les admissions aux soins intensifs, celui qui nous a fait peur de déborder nos institutions médicales, nos hôpitaux, étaient beaucoup plus bas, 1,3 %. Et que les décès étaient très, très rares chez les enfants, 0,04 %. Alors, ça, c'est très rassurant pour les enfants, pour les parents que les effets médicaux sont moins sévères chez les enfants. Lorsqu'on sait que les enfants vivent moins les effets physiques de COVID comme tels, mais que leurs vies sont beaucoup plus perturbées même, je te dirais que les adultes. Leur travail de chaque jour c'est d'aller à l'école, de grandir, et tout ça a été perturbé dans une façon très significative. Leurs activités de loisir, les connexions avec les réseaux de soutien sont absolument différents durant les derniers 18 mois.

Alors, je vais dire que le manque ou le changement dans leurs activités quotidiennes ont certainement des effets sur leur développement intellectuel, émotionnel et on ne sait pas s'ils sont des effets réversibles ou non. On sait qu'il y a des effets physiques aussi à cause de cette isolation, cette distanciation sociale, et on a vu que les changements, comme les pertes de poids ou les gains de poids ou les changements de comment les enfants mangent ou jouent sont cumulatifs.

Témoignage - Zoe : Bonjour je m'appelle Zoe, j'enseigne dans une classe de maternelle en Ontario, Canada. J'étais vraiment chanceuse d'enseigner pendant une pandémie. On avait plusieurs défis cette année dans la classe et dans une classe virtuelle. Un des plus grands, c'était la distanciation physique dans une classe de maternelle. Ce n'était pas toujours possible lorsque les enfants sont 4 et 5 ans. Il ne sait pas comment garder la distance entre eux. On était capable de créer des groupes. Ils jouaient avec leur groupe dans la classe dans une section juste pour eux, puis quand on était dehors, ils avaient plus de chances, d'opportunités de jouer avec leurs autres amis dehors.

Narration : Les résultats de la nouvelle Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes indiquent que 4 % des enfants et des jeunes, âgés de 1 à 17 ans avaient une santé mentale passable ou mauvaise en 2019, un an avant la pandémie, comme cela a été déclaré par leurs parents. Les résultats de l'enquête ont également permis de voir qu'une mauvaise santé mentale chez les enfants et les jeunes était liée à des résultats sociaux et à des résultats en matière de santé défavorables, y compris des résultats scolaires plus faibles et de la difficulté à se faire des amis.

Les résultats d'une analyse fondée sur des données obtenues par approche participative indiquent que la santé mentale perçue des jeunes canadiens s'est détériorée pendant la pandémie; plus de la moitié des participants âgés de 15 à 17 ans ont déclaré que leur santé mentale était un peu moins bonne ou bien moins bonne qu'avant la mise en œuvre des mesures de distanciation physique.

Comment trouver l'équilibre entre les besoins contradictoires de la pandémie? D'une part, vous devez freiner la propagation du virus et d'une autre, vous devez tenir compte du bien-être des enfants, dont le développement et l'éducation sont beaucoup plus affectés par cette nouvelle réalité que représente l'apprentissage à distance. J'ai demandé au docteur Myron si elle trouvait difficile de devoir jongler ces réalités?

Dre Hilary Myron : Certainement. Où d'une part, c'est certain que le Canada et tout le monde entier on a dû freiner la propagation du virus, mais ça fait des changements fondamentaux dans notre société et se tourner vers un apprentissage virtuel n'est pas une façon prouvée chez les enfants d'avoir une éducation. Alors on doit s'attendre, avec tous les changements en société, entiers, qu'on va avoir des conséquences imprévues, et de mon côté, je suis intéressée au sujet des conséquences imprévues chez les enfants. On ne sait pas comment les enfants des âges différentes sont capables d'apprendre en virtuel, on n'a pas encore développé des pratiques meilleures au sujet de ça. Et je me demande au sujet des enfants avec des besoins spéciaux, il y a certains qui ont eu des bénéfices avec les changements, mais il y a aussi beaucoup plus qui ont des difficultés plus aigües. C'est une contradiction un peu difficile que les enfants vivent les conséquences plus aigües pour protéger la société en entier.

Alexandra Bassa : Et quelles sont les différences marquantes que vous avez remarquées dans l'état de vos patients avant la pandémie et maintenant?

Dre Hilary Myron : Il y a plusieurs aspects de cette réponse et ma perspective est basée dans la sorte de pratique médicale que je fais, mais quelques thèmes que je vois.

Chez les familles avec les enfants avec des besoins médicaux complexes, qui font aussi une grande partie de ma pratique, comme par exemple, la paralysie cérébrale, ces familles-là ont moins d'accès aux thérapies en personne et il y a des essais de remplir ces lacunes avec des thérapies virtuelles, mais avec des impacts ou bénéfices incertains encore. Chez les enfants de l'âge scolaire, je vois ceux avec l'anxiété, les troubles comportementaux à l'école, avant la pandémie, qui se présentent peut-être avec une amélioration des symptômes. Alors, dans certains cas, j'ai vu une diminution des difficultés, mais j'ai aussi vu avec mes enfants d'âge scolaire que les enfants qui ont besoin de structures que les familles ne peuvent pas donner, qu'ils ont des difficultés plus aigües. Ils manquent leurs amis, tous les enfants, ils manquent leurs amis, les sports, les choses qui font rouler la journée.

Alexandra Bassa : Les enfants qui signalaient déjà des défis en matière de santé mentale avant la pandémie peuvent être particulièrement vulnérables. En 2019, 17 % des enfants et des jeunes âgés de 5 à 17 ans ont déclaré une santé mentale passable ou mauvaise et 5 % des enfants et jeunes âgés de 5 à 17 ans déclaraient avoir reçu un diagnostic de troubles anxieux.

Selon les résultats du questionnaire « Répercussions de la COVID-19 sur les Canadiens - votre santé mentale ». Les jeunes étaient les plus susceptibles de déclarer que leur santé mentale est moins bonne depuis l'instauration des mesures d'éloignement physique. Près des deux tiers des participants de 15 à 24 ans ont déclaré que la situation avait une incidence négative sur leur santé mentale. Les personnes faisant partie de ce groupe d'âge étaient également les plus susceptibles de déclarer des symptômes correspondant à une anxiété modérée ou sévère.

Dre Hilary Myron : Et spécifiquement chez les adolescents, on voit définitivement plus d'anxiété qui était quelque chose qu'on voyait avant la pandémie, mais qui est plus aiguë maintenant.

Alors, dans ma pratique, j'ai commencé à demander à mes familles c'est quand la dernière fois que tu es allé dehors? Et des fois la réponse, soit des jours ou même une semaine. Ceci est clairement un risque à la santé, la santé émotionnelle, physique, et pour toutes les raisons que j'ai déjà décrites, ça va empirer l'état physique et émotionnel de l'enfant. Leurs jours sont très dépendants sur leur routine : le sommeil, l'alimentation, le bien être de santé mentale et développement ne peut pas procéder dans une façon normale si on n'a pas des activités de base, comme aller dehors.

Alors, ça a l'air simple, mais ça c'est une des interventions que j'ai commencé à faire durant la pandémie, c'est de conseiller mes familles que c'est sécuritaire d'aller dehors et pas juste sécuritaire, c'est nécessaire pour leur santé. Et ça, ce n'était pas quelque chose que je devais conseiller si fréquemment avant cette pandémie

Narration : Avec la fermeture des écoles et l'arrêt de plusieurs activités, les enfants étaient plus ou moins confinés à la maison. Pour les enfants déjà à risque de violence familiale, l'école n'était plus disponible comme espace sécuritaire. En 2019, on a dénombré 69 691 enfants et jeunes (âgés de 17 ans ou moins) ayant été victimes d'affaires de violence déclarées par la police au Canada. Parmi ces victimes, 22 299, avaient été agressés par un membre de leur famille.

Alexandra Bassa : Alors, l'école n'est pas seulement un lieu où les enfants apprennent à lire et à écrire. C'est aussi tout un réseau et un système de soutien composé d'amis, d'enseignants, de mentor et d'autres professionnels et des personnes de confiance en général. Pouvez-vous nous parler de ce que signifie la perte de ce système de soutien pour un enfant ?

Dre Hilary Myron : Tous les enfants ont un droit de vie en sécurité et ça, c'est un… il y a un système de soutien ici au Canada de soutenir les familles qui sont vulnérables, qui ont des défis et sans une communauté pour prendre soin des enfants, on ne peut pas vivre cette réalité. Alors absolument, je suis inquiète quand les enfants n'ont que leur foyer, leur famille à la foyer pour donner du support. Ils ont besoin du soutien hors de juste les parents. Dans toutes les sociétés, le monde entier, il y a des adultes qui font partie des vies des enfants qui ne sont pas leurs parents.

Témoignage - Manon Harvey : Pour certaines familles on a vu aussi une difficulté financière qui pouvait se répercuter au niveau de la qualité ou de la quantité, je devrais dire, des aliments dans leur boîte à dîner.

Alexandra Bassa : Il y a plusieurs enfants qui grandissent dans des conditions difficiles, dans des foyers vulnérables ou encore qui ne se sentent pas toujours en sécurité chez eux. Pour ces enfants, l'école représente bien plus qu'un simple lieu d'apprentissage. Il y a des repas réguliers, une sécurité, des enseignants de confiance et d'autres adultes qui peuvent intervenir dans leur vie de manière positive. Voici ce que Dre Myron avait à dire sur ces enfants.

Dre Hilary Myron : Absolument. Ceux-ci sont les enfants qui me fait ruminer les soirs. Dans ma pratique, il y a une proportion significative de familles qui sont vulnérables et on sait que les enfants vulnérables ont des mesures de santé plus bas que la norme. C'est un risque pour leur santé. Avec les restrictions sur les institutions publiques et ces institutions publiques contribuent à l'égalité à la société, comme les écoles, mais pas juste les écoles, tous les services sociaux, comme les bibliothèques mêmes. Ils sont tous fermés, leurs accès sont limités.

Alors, directement sur le sujet de sécurité chez les enfants, on a déjà des données qui sont très inquiétantes au sujet d'abus. Par exemple, en 2020, l'Agence de santé publique du Canada a publié un rapport qui élabore sur les traumatismes crâniens non accidentels chez les nourrissons. Comme une cause de décès importante, on savait ça toujours, mais depuis le commencement de la pandémie, on suspecte que les taux sont beaucoup plus élevés.

Mon hôpital d'enfant local à Ottawa, CHEO, en concert avec la Société de l'aide d'enfance et Santé publique d'Ottawa, ont sonné une alarme au sujet de ça, une augmentation depuis septembre 2020. Ils ont rapporté un double d'enfants de moins d'un an admis pour cause de maltraitance à l'hôpital et plus spécifiquement en raison de fractures et de traumatismes crâniens. Il y avait même une pédiatre, Dre Michelle Ward, une pédiatre spécialiste en maltraitance d'enfants qui a communiqué ce message au public en disant que dans ses 16 années à CHEO elle n'a jamais vu ces taux-là. Ça me fait très triste. Par le temps qu'on ait une image un peu plus claire de comment les restrictions de la pandémie va avoir, comment ces restrictions vont avoir effet sur les taux d'abus d'enfants, des dommages irréparables seront faits, et ça me fait triste.

Narration (Alexandra Bassa) : Et les bébés dans tout ça? Il y a plusieurs personnes qui ont dû rencontrer les nouveau-nés de leurs amis et les nouveaux membres de leur famille à distance, ou qui n'ont pas encore pu les rencontrer, et c'est très difficile. Les membres de la famille ne peuvent pas venir rencontrer ces nouveau-nés et c'est triste de ne pas avoir pu apprécier ces premiers moments en personne. Mais est-ce qu'il y a un risque de conséquences plus graves au niveau de leur développement?

Dre Hilary Myron : Je reçois des questions fréquentes de mes patients au sujet de ça, l'anxiété sociale, l'anxiété de séparation de ses parents, mais c'est trop tôt de savoir. Je sais que les organismes au Canada desquels j'ai parlé comme, la collaboration avec les enfants d'abord, la Société canadienne de pédiatrie demande des recherches dans exactement ces questions. Mais de mon connaissance, on n'a jamais eu dans notre vie moderne un événement comme tel qui a eu ces effets sur les nourrissons, les jeunes enfants. Chez les nourrissons, il y a plus d'isolation de la famille, plus d'anxiété chez les parents, où chercher les ressources. Même avec quelque chose très concret comme les difficultés d'allaitement qui sont très commun, les parents ont le sens qu'il n'y a pas les ressources pour les aider. Il y a beaucoup de rapports de mes patients que les ressources qui sont là sont plus plein, c'est difficile d'y accéder, les marraines d'allaitement, leurs horaires sont planifiés pour deux semaines en avant. Alors, les interventions de lesquelles elles ont besoin dans une façon immédiates ne sont pas toujours disponibles.

Témoignage - Manon Harvey : Au niveau de mes inquiétudes, un peu...pour les enfants, c'est que vu les circonstances de COVID, nous avons dû tenter de garder les enfants un peu séparés l'un de l'autre, même si nous étions à l'extérieur. Ce qui a pas permis aux enfants d'apprendre à autant partager que nous l'aurions voulu, que nous pouvons gérer à l'intérieur habituellement. Nous avons aussi dû faire attention au contact direct que nous avons avec les enfants. Et sachant que les enfants de cet âge ont besoin de beaucoup beaucoup de réconfort autant émotionnel que physique, puisque c'est généralement la première fois qu'ils vont à l'école ou qu'ils ne sont pas avec leur parents ou à la garderie et qu'ils doivent partager l'attention des adultes. On a dû limiter tout ça et on a vu que ça pouvait créer chez certains enfants une certaine anxiété.

Narration (Alexandra Bassa) : Lorsque j'ai demandé à la Dre Myron quelles étaient les différences dans les préoccupations de ces plus jeunes patients par rapport à celle de ces patients plus âgés, elle a préféré se concentrer sur le point commun qui ressort dans les préoccupations de tous ces patients.

Dre Hilary Myron : J'aimerais souligner que les jeunes patients et les adolescents, ce qui leur manque, c'est la socialisation. Et la socialisation c'est une tâche développementale chez les enfants et les enfants ont vraiment deux choses à faire : grandir et développer. Les détails des tâches changent durant leur vie d'enfant, mais la tâche est encore là. Alors, les préoccupations de mes patients, de jeunes enfants, ils me demandent comment est-ce qu'ils vont développer langage sans voir les lèvres avec tout le monde qui portent des masques. Et malheureusement, je n'ai pas de réponse pour ça.

Témoignage - Manon Harvey : Également, le peu de temps en septembre et octobre que nous étions à l'intérieur, nous devions porter un masque. Et par la suite pendant l'hiver, nous avons dû porter le masque aussi. Ce que nous avons réalisé, c'est que les enfants n'étaient pas capables autant de lire les expressions de notre visage donc ne pouvaient pas toujours savoir les émotions que nous essayons de passer et pour eux c'est quand même une réalité très importante.

Narration (Alexandra Bassa) : Nous avons déjà parlé de l'importance de la socialisation pour le développement des jeunes enfants. Par contre, en ce qui concerne les ados, il y a plusieurs évènements sociaux qui font partie de l'expérience adolescente. Ils ont dû manquer des étapes importantes de leurs vies et des rites de passage comme des graduations de l'école primaire à l'école secondaire, des graduations du secondaire aux études supérieures, des bals de finissants et d'autres événements sociaux. Comment est-ce que la perte de ces activités sociales ou ces activités en général affectent leur développement?

Dre Hilary Myron : On sait chez les adolescents que les rites de passage sont très importants pour leur estime de soi et pour atteindre leur prochain niveau de développement. Alors, c'est une lacune importante. Comment est-ce que ça va les affecter comme adulte? Je ne peux pas te dire, mais c'est certaine que ça a des impacts importants. Tout le monde peut penser à leur vie à l'école secondaire et on les rappelle avec des images, des photographies dans nos têtes et on a des années et des enfants qui vont manquer ça et je suis triste pour eux.

Pour les adolescents, la socialisation, c'est leur but. Ça, c'est qu'est-ce qu'ils doivent faire en adolescence. Et puis c'est gravement limité durant cette pandémie. Alors, chez les adolescents, je me demande si ça change les tendances de comment ils socialisent. Est-ce que ça va avoir des effets à long terme? je ne sais pas.

Témoignage 2 - L'école virtuelle - les effets sur les enfants : L'année scolaire a déjà commencé avec beaucoup d'incertitudes. Pendant l'apprentissage à distance, mes élèves ont eu de la difficulté à participer aux discussions de classe, ce qui n'était jamais un défi en personne. Plusieurs ne mettaient pas leur caméra pendant les leçons, alors c'était très difficile à savoir s'ils complétaient vraiment leurs tâches, ou s'ils jouaient un jeu ou regardaient une vidéo sur YouTube.

Je ne m'attendais surtout pas à un retour à l'apprentissage à distance en mi-avril. Cette-fois ci, mes élèves avaient l'habitude et la connaissance des routines et attentes, étant donné que c'était leur deuxième fois en ligne. Il y avait moins de motivation de la part des élèves, et j'avais plus de conversations avec les parents en ce qui concerne l'achèvement des travaux et la présence aux séances en direct.

Ma plus grosse observation de l'année c'était que les élèves ont besoin de l'apprentissage en personne. Même si certains élèves ont eu une meilleure performance en ligne, et se sont adaptés très bien avec les changements, l'interaction en personne avec leurs enseignants et leurs camarades de classe est essentielle à la santé mentale des élèves.

Témoignage - Zoe : Puis pour la classe virtuelle c'était vraiment difficile lorsque les élèves de 4 et 5 ans, les élèves de maternelle ne devraient pas être en face d'un ordinateur pendant 3 heures par jour. On a dû faire 4 sessions de 45 minutes chaque journée. Après 2 semaines les élèves ne voulaient plus le faire. Ils étaient ennuyés. Ils ne voulaient même pas jouer des jeux ou danser ou prendre une pause. C'était vraiment difficile de voir cela. Ils m'ont toujours demandé: « Madame, quand est-ce qu'on retourne à l'école? Est-ce qu'on va à l'école? Madame, l'école me manque...» pour moi j'ai joué des jeux, on a chanté des chansons, on a écouté des vidéos puis on a même joué à cache-cache sur zoom. Donc ce n'était pas toujours évident, pour le dire simplement.

Narration (Alexandra Bassa) : Pour plusieurs enfants, l'école n'était plus un endroit physique. C'était plutôt quelque chose qui se passait à l'écran. Pour les enfants qui ont commencé l'école durant l'année scolaire 2020-2021, certains l'ont commencé à l'école et l'ont terminé en ligne ou l'inverse, dans tous les cas ils ne savent pas à quoi ressemble une année scolaire normale. Plusieurs élèves étaient désintéressés par l'école à l'écran et décrochaient. Mais, quels pourraient être les effets à long terme de l'enseignement virtuel?

Dre Hilary Myron :

Je suis pas mal certaine que l'éducation virtuelle n'a jamais été jamais été testée sur les populations d'enfants si grandes que celui qui reçoivent les éducations virtuelles actuellement. Et alors, on n'a pas encore développé les meilleures pratiques. Comme parent, comme pédiatre, je me demande qui sont les enfants qui sont mieux adaptés pour cette méthode d'éducation et je me demande si ça c'est celui avec les ressources pour la technologie, une style d'apprentissage qui est adaptable, et ça, ce n'est pas tous les enfants. Je me demande aussi pour les différents âges, comme les enfants pré-alphabétisés, est-ce qu'ils bénéficent de l'école virtuelle de la même façon?

Et finalement, comme on en a déjà discuté, l'école n'est pas juste pour apprendre les habiletés de math, de lecture, certainement ces choses sont très importantes, mais c'est plutôt aussi pour la socialisation. De résoudre les problèmes entre nos pairs, nos collègues, de négocier, de savoir comment gérer nos émotions, de gérer nos frustrations, de gérer les difficultés dans une classe. Ça, c'est une mini société, et ça, c'est clé pour les enfants, d'adapter à une monde de travail pour lequel on les prépare.

Alors, je veux juste aussi rappeler que nos atteintes académiques sont directement reliées à nos capacités de faire des gains d'emplois et je voulais juste rappeler de certains rapports qui sont sortis sur cet thème. Le science table Ontario a écrit un rapport récemment au sujet des fermetures d'école en Ontario en disant que chaque mois manqué à l'école est prévoyé à causer une perte de gain d'emploi dans la vie vers 1 %. Le coût total de ça juste en Ontario pourrait être dans les trillions de dollars. Ces coûts-là ne sont pas distribués dans une façon égale. Celui qui sont déjà plus à risques vont souffrir plus et ça, c'est un thème de cette pandémie. Ça va plus empirer les inégalités dans notre société qui est vraiment une des conséquences les plus aiguës pour moi de cette pandémie. Soit médicale, avec la perte de vie plus significative chez les populations vulnérables, le monde entier, mais aussi les pertes de gains futurs de ces mêmes populations et leurs enfants.

Narration (Alexandra Bassa) : En effet, toutes les familles n'ont pas les mêmes moyens ou les mêmes ressources pour pouvoir s'adapter à l'apprentissage à distance.

J'ai demandé à Dre Myron de nous donner des exemples de comment les groupes vulnérables sont particulièrement affectés par ces mesures d'apprentissage à distance.

Dre Hilary Myron : Je vois que les effets de la situation socio-économique d'un enfant ont un impact sur le bien-être physique et le bien être mental de l'enfant. L'impact académique pour les familles vulnérables, les populations vulnérables, les foyers à faibles ressources sont plus aigu. Un parent qui doit être présent à la maison pour surveiller l'enfant pendant ses cours en ligne et surtout les jeunes enfants qui soient, n'est pas capable d'aller travailler ou va manquer plus de travail. Certains parents n'occupent pas des postes qui leur permettent de faire ça, d'être plus flexibles, de travailler des heures plus flexibles. Certaines enfants n'ont pas l'accès à l'internet ou un ordinateur.

Je pense que, une autre chose à ajouter, c'est que, c'est un effet cumulatif sur les enfants. Ce n'est pas quelque chose qui va… Si ça dure plus longtemps, ça va avoir un effet plus aigu sur les enfants que si c'était quelque chose de bref. Et c'est certain que quand tout a commencé, on a pensé qu'on allait revenir à la vie normale plus vite qu'on a pu faire. Et avec le temps, ces effets sont de plus en plus profonds.

Narration (Alexandra Bassa) : Le nombre d'appareils connectés à Internet, disponibles dans le ménage pourrait également avoir une incidence sur les possibilités d'apprentissage, compte tenu de la demande accrue d'accès à Internet de la part des frères et sœurs et des parents qui peuvent travailler à domicile. Dans l'ensemble, 58 % des ménages qui avaient accès à Internet avaient moins d'un appareil par membre du ménage - ce qui n'est pas assez pour permettre à tous les membres du foyer de travailler ou de faire leurs devoirs, en même temps. Parmi les ménages faisant partie du quartile de revenu le plus bas, 63,0 % des ménages avaient moins d'un appareil pour chaque membre du ménage, comparativement à 56 % des ménages faisant partie du quartile de revenu le plus élevé. Près du quart des ménages du quartile de revenu le plus bas ont déclaré utiliser uniquement des appareils mobiles pour accéder à Internet, soit trois fois plus que la proportion des ménages du quartile de revenu le plus élevé.

Alexandra Bassa : Pouvez-vous donner des conseils aux parents qui doivent faire face aux effets négatifs de l'augmentation du temps d'écran?

Dre Hilary Myron : Ça c'est une question assez difficile parce que les écrans ont un rôle ici qui est important. Je me fie sur les conseils de la société canadienne de pédiatrie pour conseiller les parents au sujet des temps sur les écrans. On sait que les écrans ne sont pas avisés pour les très jeunes enfants. En moins de 2 ans, on les évite le plus possible. On sait que les enfants à l'école ont besoin de leurs écrans. Alors d'après moi, je ne compte pas ce temps devant l'écran comme le temps de loisir. Par contre, si un enfant ne bouge pas, ça, c'est quelque chose qu'on doit corriger. Alors le plus de temps qu'on a devant l'écran, si c'est pour le loisir ou pour l'éducation, je conseille les parents d'aussi prendre en tête les temps d'activité physique. On a besoin d'un équilibre.

Narration (Alexandra Bassa) : L'apprentissage virtuel a exacerbé les inégalités. En 2018, avant la pandémie, environ 60 % des élèves âgés de 15 ans avaient des directeurs d'école jugeant alors que leurs écoles disposaient de ressources suffisantes pour soutenir un enseignement à distance.

Par contre, le degré de préparation entre les écoles et les élèves était inégal dans l'ensemble du pays et des écarts ont été relevés entre les établissements d'enseignement canadiens socio économiquement privilégiés et les établissements défavorisés. Par exemple, environ 88 % des élèves d'écoles défavorisées sur le plan socioéconomique ont déclaré avoir accès à un ordinateur à la maison, par rapport à 98 % des élèves d'écoles socio économiquement privilégiés.

En 2018, bien que seulement 1,2 % des ménages ayant des enfants n'avaient pas accès à Internet à la maison, ce pourcentage est un peu plus élevé pour les ménages dans les 25 % inférieurs de la répartition du revenu (4,2 %) que pour les ménages se situant dans les 25 % supérieurs de la répartition (0.2%).

Alexandra Bassa : Pour les parents dont les enfants n'apprennent pas bien en ligne sur Zoom, et ça doit être le cas pour la plupart des jeunes, est-ce que d'un point de vue, peut-être d'un point de vue plus médical, est-ce qu'il y a un risque pour ces enfants pour qu'ils prennent… qu'ils prennent du retard l'année prochaine?

Dre Hilary Myron : On ne sait pas. Je vais être très clair qu'on ne sait pas si les enfants vont apprendre mieux en ligne ou pire en ligne. Je pense que les données ne sont pas là, en disant que je ne suis pas expert en éducation.

Mais, oui, il y a définitivement celui qui commence à exprimer des inquiétudes au sujet des lacunes qui seront à long terme et on ne sait pas. Alors comme pédiatre dans un bureau qui voit souvent les petits enfants, je me demande si on a des délais, en apprendre l'alphabétisme, l'écriture, est-ce que ça va empirer des retards à la vie longue, ou est-ce qu'on se rattrape? Oui, les enfants ont des cerveaux fantastiques, les enfants s'adaptent bien. Ça, c'est une des qualités des enfants et une des raisons que j'aime aussi être une pédiatre, mais à quel point est-ce qu'on peut les pousser? et à quel point est-ce qu'on est content à expérimenter avec ça ? Ça c'est toute une génération et d'habitude, les changements qu'on fait, on les fait dans une façon petit à petit. Mais ça, c'est un changement très holistique et comme j'ai dit avant, on va avoir des conséquences qu'on ne peut pas prévoir.

Alexandra Bassa : En tenant compte de tout ce que vous observez chez vos patients tous les jours, est-ce que vous diriez que c'est le bien-être mental des enfants ou le bien-être physique qui est le plus préoccupant?

Dre Hilary Myron : C'est absolument les deux, comme ils sont reliés. Je suis bien moins inquiète sur les maladies physiques non diagnostiquées, malgré le fait qu'on a vu un peu ça au commencement de la pandémie avec une hésitation de présenter pour les soins aigus à l'urgence, mais pour la plupart, c'est mieux maintenant. On a vu une petite augmentation des cas de cancer ou de diabète type 1 chez les enfants qui ont présenté un peu plus tard, mais je pense que c'est beaucoup mieux maintenant avec l'éducation.

Et les enfants n'ont pas besoin de surveillance pour les maladies physiques comme les adultes, comme les surveillances pour le cancer du sein ou des intestins chez les adultes, mais comme j'ai dit déjà, les tâches d'enfants sont de grandir et de développer. Alors la surveillance chez les enfants, c'est de surveiller leur développement et leur croissance et on ne sait pas ce qui est normal dans ce contexte d'isolation sociale et s'ils vont rattraper des lacunes et quand.

Alexandra Bassa : Dans un article d'opinion que votre collègue a écrit pour le Ottawa Citizen, on parle de stress toxique. Pourriez-vous nous expliquer ou expliquer aux auditeurs ce que ça veut dire et nous donner des exemples de ces effets sur les enfants?

Dre Hilary Myron : Alors, les exemples du stress toxique, c'est l'exposition des enfants aux choses comme la violence, insécurité de domicile, l'insécurité alimentaire, un manque de routine et certainement les abus. On rappelle que un sur trois adultes peut rappeler de l'abus dans leur passé, et ça c'est un numéro assez étonnant.

Alors le stress toxique es

t l'effet cumulatif de ces défis chez les enfants qui contribuent à comment cet enfant va répondre au stress au futur. Et notre vie est plein de stress. On ne peut jamais protéger de ça. Alors, c'est comment on s'adapte et les enfants qui ont vécu les stress toxiques ont souvent des mal adaptations au stress au futur. Ces stress toxiques sont associés aussi avec moins de stabilité économique et plus de défis médicals au futur.

Alexandra Bassa : Dans nos recherches, nous avons remarqué que plusieurs pédiatres ont mentionné le fait qu'il y avait une tendance à la hausse dans l'apparition des troubles alimentaires chez les enfants, en lien avec la pandémie. C'est assez surprenant comme constat. J'ai demandé à Dre Myron de nous en dire un peu plus sur ça.

Quel est le lien entre la pandémie et les troubles alimentaires?

Dre Hilary Myron : Je ne suis pas expert en trouble alimentaire, mais ce que je sais, c'est que les enfants qui ont une tendance à un trouble alimentaire sont ceux qui ont des tendances plus perfectionnistes. Celui qui sont plus attirés aux routines. Et tout ça est perturbé durant cette pandémie. En plus, ils sont à la maison, sans les influences dans le monde vrai -- tout est sur l'internet et on sait que ça a une influence particulier chez les adolescents, les enfants aussi vers les images du corps non réalistes et non représentatives de la réalité.

Alors en manquant cet contrôle sur leus activités normales -- le manque de sports, des clubs, des autres activités avec la socialisation -- les enfants qui sont déjà vulnérables à ces troubles se présentent plus fréquemment avec ces problèmes. Ça, c'est mon propre théorie de pourquoi on a vu des augmentations dans les taux, mais la question de est-ce qu'on a vu les augmentations des taux des troubles alimentaires, la question est bien répondue. La réponse est oui, on a vu plus d'hospitalisations et derrière chaque hospitalisation, il y a des enfants qui n'ont pas eu besoin d'une hospitalisation, mais qui ont eu besoin de traitements et de support.

De l'autre côté, même s'il n'y a pas un diagnostic d'un trouble alimentaire diagnostiqué, où les enfants ils restrictent ce qu'ils mangent, on voit les changements dramatiques sur les courbes de croissance. Comme les prises de poids qui ne sont pas sains. Je me demande si c'est relié au manque de routine, d'activités physiques et aussi plus de troubles de l'humeur.

Témoignage - Manon Harvey : Et aussi, l'autre grand anxiété que nous avons vue chez les enfants c'est que ils viennent à l'école anxieux...beaucoup plus anxieux que normalement. Nous pensons que c'est probablement parce qu'ils vivent l'anxiété qui est vécue à la maison, de par leurs parents, de par les changements que COVID a donc apporté à chacune des familles.

Narration (Alexandra Bassa) : Nous avons vu que plusieurs de vos collègues de médecine ont des inquiétudes par rapport aux symptômes alarmants qui se présentent chez les jeunes enfants, indiquant une mauvaise santé mentale, comme l'anxiété et la dépression clinique. Pour les parents, quels sont les signes à surveiller?

Dre Hilary Myron : Certainement. C'est de surveiller l'état d'humeur de votre enfant. Est-ce qu'ils ont encore le plaisir à jouer, à manger, les changements dans leur sommeil, les changements dans leur alimentation. Et aussi, chez les enfants, c'est important d'être honnête et transparent avec eux, mais aussi de ne pas trop les exposer aux craintes des adultes.

Narration (Alexandra Bassa) : Une comparaison des réponses des parents avec les réponses des jeunes de 12 à 17 ans révèle que ces derniers n'ont pas souvent la même opinion que leurs parents par rapport à leur santé mentale.

Dans presque la moitié des cas, les parents ont évalué la santé mentale de leurs jeunes de la même manière que ces derniers.

Pour l'autre moitié des cas, la perception des jeunes par rapport à leur santé mentale était différente de celle de leurs parents. Quand cette perception était différente, près de deux tiers des jeunes ont évalué leur santé mentale moins positivement que leurs parents.

Ces résultats laissent entendre que les parents ne sont pas toujours conscients des problèmes de santé mentale de leurs enfants.

Alexandra Bassa : Est-ce que, selon vous, les parents sont-ils toujours conscients de l'état de santé mentale de leur enfant? Est-ce qu'il y a parfois un décalage entre la perception des parents et l'expérience de l'enfant?

Dre Hilary Myron : C'est certain que les parents ne sont pas toujours conscients de l'état de santé mentale de leurs enfants. C'est une famille dynamique, mais c'est important que les parents soient réceptifs aux enfants et à leurs inquiétudes. Les inquiétudes des enfants sont importantes et on doit tenir en tête que les enfants nous observent comme adulte et apprennent de nous, nos réactions. Alors, ils sont très sensibles au fait que nous sommes comme adulte stressés, inquiets, et comme adulte, on a une tendance de vouloir protéger les enfants d'incertitude, mais c'est important d'adresser ça avec les enfants et dire les parents ne savent pas toujours comment on va gérer le prochain défi, mais que nous sommes là pour leur protéger.

Narration (Alexandra Bassa) : Une mauvaise santé mentale peut influer sur un grand nombre de facettes de la vie d'un enfant et avoir des répercussions durables sur son développement, son rendement scolaire et sa capacité à créer des liens sociaux.

En 2019, les enfants et les jeunes ayant une santé mentale passable ou mauvaise avaient des résultats scolaires inférieurs, dans l'ensemble, à ceux des enfants ayant une très bonne ou une excellente santé mentale. Plus précisément, près d'un tiers des enfants et des jeunes de 3 à 17 ans dont la santé mentale était passable ou mauvaise avaient une note moyenne de C ou moins. Par comparaison, 9 % des enfants et des jeunes dont la santé mentale était très bonne ou excellente avaient une note moyenne de C ou moins.

Les enfants et les jeunes dont la santé mentale a été évaluée comme passable ou mauvaise par leurs parents étaient aussi plus susceptibles d'avoir de la difficulté à se faire des amis que ceux ayant une très bonne ou une excellente santé mentale. En 2019, environ le quart des enfants et des jeunes âgés de 5 à 17 ans dont la santé mentale était passable ou mauvaise avait de la difficulté à se faire des amis, par rapport à seulement 1 % des enfants et des jeunes ayant une très bonne ou une excellente santé mentale.

Témoignage - Manon Harvey : Par contre, ce qu'on réalise maintenant à la fin de l'année c'est que, tout c'est plus ou moins replacé, que les enfants sont très résilients et qu'ils ont trouvé une façon de s'adapter à tout ça et d'apprendre quand même. Et nous, on a trouvé des façons originales et créatives de quand même enseigner ce que nous avions à enseigner.

Alexandra Bassa : On entend souvent dire que les enfants vont s'en sortir, ils vont simplement s'adapter et que leur résilience est incomparable. Est-ce une bonne façon de voir les choses? Quelles sont les limites de la résilience des enfants?

Dre Hilary Myron : Je suis d'accord que les enfants vont s'en sortir, ils sont adaptables et ça c'est un élément magnifique des enfants. Ceci dit, on doit être conscient que les demandes qu'on mets sur les enfants et les adolescents sont lourdes et ils répondent à ces demandes pour protéger la société en entier et ont doit donner l'appui pour qu'ils peuvent se rattraper. Il y a une responsabilité chez les adultes de répondre à ces questions importantes que vous avez posées aujourd'hui pour qu'on peut aider les enfants à se rattraper et de devenir mieux après cet changement assez important.

Narration (Alexandra Bassa) : Voici les espoirs de Dre Myron au moment de l'enregistrement, sachant que l'épisode ne sortirait pas avant septembre 2021.

Dre Hilary Myron : Alors, j'ai beaucoup d'espoir que les écoles seront ouvertes et on va reprendre nos activités normales chez les enfants, comme les sports et les autres loisirs. Je dis ça parce que je suis très heureuse de voir les taux de vaccination, même au début de l'été 2021. On fait des progrès énormes et on sait que les vaccinations nous protègent. C'est presque un miracle de science qu'est-ce qu'on a fait et ça nous permettra de reprendre une vie normale pour nos enfants. D'après moi, comme j'ai dit, ils ont beaucoup fait pour nous comme une société et nous avons une responsabilité de reprendre leur vie normale pour qu'ils peuvent développer dans une façon la plus santé et saine possible.

Alexandra Bassa : Et qu'est-ce que vous espérez que nous allons retenir de cette pandémie?

Dre Hilary Myron : Il y a beaucoup d'aspects positifs qu'on devra retenir même dans les horreurs de cette pandémie : être créatifs avec nos réponses, être adaptable quand c'est nécessaire et comment soutenir les autres dans les temps les plus difficiles. Je suis encore positif sur le futur du différente sorte d'éducation pour les enfants, de flexibilité, de mieux choisir les bonnes façons d'éduquer nos enfants avec leurs capacités.

Alexandra Bassa : À la fin de notre entrevue, Dre Myron avait une petite annonce à faire à l'attention des parents de jeunes enfants.

Il y a-t-il un sujet que je n'ai pas abordé dont vous aimeriez discuter?

Dre Hilary Myron : C'était un peu différent, je pense à la natation. Je suis vraiment triste pour les enfants qui n'ont pas pendant deux années n'ont pas eu accès aux leçons de natation. C'est aussi quelque chose qui a un lien au sécurité des enfants. Alors, je voulais juste mettre un petit avertissement sur ça. Je voulais encourager les familles de n'oubliez pas que c'est très important pour les enfants d'apprendre comment nager.

Alexandra Bassa : Vous étiez à l'écoute de Hé-coutez bien! Un merci tout particulier à notre invitée Dre Hilary Myron d'avoir pris le temps de répondre à toutes nos questions. Merci également à Marie-Pierre, à Manon et à Zoé et à nos participants anonymes d'avoir partagé leurs expériences avec nous.

Vous pouvez vous abonner à cette émission là où vous obtenez vos balados. Vous pourrez également trouver la version anglophone de notre balado, appelé Eh Sayers. Merci de nous avoir écouté et à la prochaine!