Le Système de classification des produits de l'Amérique du Nord (SCPAN) Canada est une classification des produits (biens et services) conçue principalement pour être utilisée dans les programmes statistiques. C'est la norme officielle de Statistique Canada pour la collecte, le traitement et la diffusion de statistiques sur les produits dans ses programmes de statistiques de l'économie, du commerce et des entreprises. Il s'agit entre autres de statistiques sur la valeur des exportations et importations selon le type de produit, la valeur de la production et de la consommation industrielles selon le type de produit, et les indices de prix des produits industriels.
Les classifications statistiques sont des listes structurées exhaustives de catégories s'excluant mutuellement. Dans les faits, cela signifie qu'il y a toujours une catégorie dans la classification si l'objet fait partie de la portée de la classification, et que l'objet peut être classé dans une seule catégorie. La section intitulée « Les concepts sous-jacents » examine de plus près la question de l'objet et de la portée du SCPAN Canada.
La structure du SCPAN Canada est hiérarchique. Ce type de système de classification permet la collecte, l'analyse et la publication de données à différents niveaux de détail, d'une manière normalisée. La section intitulée « La structure de classification et le système de codage » décrit la structure du SCPAN Canada plus en détail.
Les classifications normalisées ont pour objet de faciliter l'intégration des données obtenues auprès de sources multiples en organisant la documentation, la collecte, le traitement, la présentation et l'analyse des données d'une façon systématique. Les classifications sont des éléments essentiels d'un système statistique cohérent et efficace.
Le SCPAN Canada a été élaboré pour faciliter l'intégration des statistiques sur les produits. Le SCPAN Canada 2017 a été approuvé en tant que norme de l'organisme le 19 septembre 2016. L'élaboration du SCPAN Canada est un processus qui s'est déroulé progressivement au fil du temps. La prochaine section donne un aperçu de son historique en ce qui concerne son élaboration et sa mise en œuvre.
Contexte historique
La première version du SCPAN Canada, appelée version 0.1, a été publiée en 2007. C'était la première d'une série de développements pour réorganiser le système utilisé pour classer des données sur les produits dans les programmes de la statistique du commerce et des entreprises de Statistique Canada.
L'élaboration de la classification a commencé quelques années auparavant en tant que projet concerté des organismes nationaux de statistique du Canada, du Mexique et des États-Unis. Le projet du SCPAN suivait l'adoption par les trois pays d'une classification commune des industries, le Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN) en 1997. L'objectif du projet du SCIAN était d'élaborer une norme qui permettrait de comparer les données des industries des trois pays participants. L'élaboration du SCPAN visait le même objectif, mais pour les statistiques sur les produits.
Au début, le projet trilatéral visait à élaborer une classification de produits-services. À ce moment-là, les systèmes statistiques nationaux produisaient beaucoup moins d'information pour les services que pour les biens, et l'élaboration d'une classification type détaillée pour les produits-services était considérée comme une première étape nécessaire pour améliorer cette composante du système statistique.
La première version du SCPAN Canada était largement basée sur des travaux trilatéraux non publiés. La portée de la classification était limitée aux produits (sorties) de certaines industries productrices de services. Bien que présentées comme provisoires, certaines parties de la classification avaient été mises à l'essai et utilisées pour recueillir des données sur les produits dans certaines enquêtes annuelles sur les industries de service.Note de bas de page 1 La classification fournissait également un fondement pour définir les produits-services dans la Classification des produits par entrées-sorties (CPES).Note de bas de page 2 L'intégration simultanée du SCPAN Canada au système de collecte et aux comptes économiques a apporté une importante contribution à l'amélioration de la cohérence des données sur les produits.
À l'époque, le SCPAN Canada (version 0.1) était complété par plusieurs classifications ayant un objectif particulier pour la collecte et la publication de statistiques au sujet de l'offre et de l'utilisation de biens. Certaines de ces classifications avaient l'état des normes ministérielles, par exemple l'Enquête annuelle des manufactures (EAM) – Liste des biens, la Nomenclature canadienne des exportations (NAE) et le Tarif des douanes (TD). D'autres n'étaient pas publiées comme des systèmes de classification type, mais elles jouaient un rôle déterminant dans la collecte de données sur les produits. Il s'agissait entre autres des classifications utilisées pour recueillir et organiser les données sur la production de produits agricoles et miniers, et des classifications utilisées pour produire les indices de prix des matières brutes (IPMB) et les indices de prix des produits industriels (IPPI).
Le principal point faible du système fondé sur plusieurs classifications était l'insuffisance de l'intégration entre les classifications, qui avaient été élaborées à différents moments, parfois en fonction de critères différents, pour être utilisées à différentes fins.
En particulier, le manque de comparabilité entre les données sur la production intérieure de biens et les exportations et les importations de ces mêmes biens était considéré comme une lacune de taille. La deuxième étape de l'élaboration du SCPAN Canada réglait ce problème.
Le SCPAN Canada 2007 a été publié en 2011. Comme le SCPAN Canada 2007 avait une portée limitée à l'univers de biens marchands, il complétait la version 0.1 du SCPAN Canada, dont la portée était limitée à certains services.
Le SCPAN Canada 2007 se composait de groupes (3 chiffres) et de classes (5 chiffres). Le niveau de la classe a été élaboré afin d'intégrer les classifications utilisées pour les statistiques de la production et du commerce international des marchandises. Les méthodes pour intégrer ces classifications au SCPAN Canada devaient toutefois diverger, à cause des contraintes relatives à leur mise en œuvre.
Dans le cas des classifications du commerce international de marchandises, l'approche consistait à utiliser des concordances. Les classifications des exportations et des importations – la Nomenclature canadienne des exportations (NCE) et le Tarif des douanes (TD) – sont obtenues du Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH), une classification internationale obligatoire maintenue par l'Organisation mondiale des douanes (OMD). La concordance a été élaborée entre les classes du SCPAN Canada 2007 (5 chiffres) et celles de la NCE et du TD. Cette approche permettait de présenter les statistiques sur les importations et les exportations en fonction du SH comme l'exige l'accord international et en fonction du SCPAN comme l'exige la cohérence des statistiques sur la production et le commerce au sein du système statistique canadien.
Par ailleurs, les systèmes utilisés pour classer la production intérieure de biens sont élaborés et tenus à jour par Statistique Canada. L'objectif était d'intégrer ces classifications, ainsi que celles utilisées pour les indices de prix à la production industrielle (IPPI) et les indices de prix des matières brutes (IPMB) à un niveau inférieur au niveau de la classe dans une version future du SCPAN Canada.
Les classes à cinq chiffres du SCPAN Canada 2007 ont été agrégées en groupes à trois chiffres. Le niveau du groupe a été conçu pour deux objectifs :
Fournir des groupes analytiques pour publier certaines statistiques.
Fournir une base pour définir des catégories de structures de rechange ou de variantes à des niveaux plus élevés. La première variante visait la présentation de statistiques sur les importations et les exportations. Les nouvelles catégories de plus haut niveau remplaçaient les groupes sommaires à l'importation (GSI) et les groupes sommaires à l'exportation (GSE), qui ont été utilisés pendant plusieurs décennies.
Les statistiques sur le commerce international des marchandises ont été publiées pour la première fois sur la base du SCPAN en octobre 2012.
Le SCPAN 2007 représentait une étape importante vers une harmonisation accrue des statistiques sur les produits. En plus de fournir un cadre pour intégrer les statistiques existantes sur la production et le commerce international, il établissait une approche pour continuer de développer et pour parachever le système. L'approche a été complètement mise en œuvre dans le SCPAN Canada 2012 (version 1.0), publié en 2013.
La principale réalisation du SCPAN Canada 2012 est d'avoir fusionné les anciennes versions du SCPAN Canada et les classifications propres aux programmesNote de bas de page 3 en un seul système englobant tous les biens et services. Le système de classification a été conçu pour répondre aux besoins et aux contraintes de plusieurs programmes de statistique du commerce et des entreprises. La conception de la classification est décrite en détail à la section intitulée « La structure de la classification et le système de codage ».
En plus d'une structure hiérarchique type traditionnelle, le SCPAN Canada 2012 comportait un système pour créer des variantes de la classification type pour les programmes nécessitant une classification plus détaillée (variantes de prolongement), ou une autre structure d'agrégation pour répondre aux différents besoins analytiques (variantes de regroupement). La conception des variantes est décrite plus en détail à la section intitulée « Variantes de classification ».
Deux mises à niveau du SCPAN Canada 2012 (versions 1.1 et 1.2) ont été diffusées, les deux en 2015. Les mises à niveau visaient à améliorer la pertinence et la cohérence de la classification. Le changement le plus important était l'ajout de définitions pour toutes les catégories, introduit dans la version 1.2. Au plus bas niveau de la classification, les définitions comprennent un texte descriptif, ainsi que des exemples illustratifs, des inclusions et des exclusions lorsqu'il y a lieu. Ainsi, le développement du SCPAN Canada a été parachevé pour donner une classification statistique type complète.
La diffusion du SCPAN Canada 2017 constitue la première révision de la classification coordonnée avec la révision du SCIAN. Les révisions à venir sont prévues tous les cinq ans. Le processus de révision encourage la participation active des utilisateurs des classifications.
Les concepts sous-jacents
Les classifications statistiques s'articulent autour de trois concepts de base : l'objet classé ou l'unité statistique, la portée ou l'univers de la classification et les critères utilisés pour regrouper les unités statistiques dans les grandes catégories. Dans le cas du SCPAN Canada, deux de ces concepts – l'unité statistique et la portée de la classification – sont inspirés des concepts du Système de comptabilité nationale (SCN).Note de bas de page 4
Le SCN fournit l'ensemble de définitions, classifications et règles de comptabilité pour faciliter la production de comptes économiques comparables à l'échelle internationale. Les concepts sous-jacents du compte de production sont particulièrement pertinents pour les classifications des produits. Ils sont décrits en détail au chapitre 6 (Le compte de production) du manuel du Système de comptabilité nationale (SCN) de 2008. Les sections qui suivent présentent un bref aperçu et quelques extraits pertinents.
L'unité statistique
Voici des extraits pertinents du manuel du SCN de 2008 au sujet du concept de produit dans les comptes économiques :
« Les produits sont des biens et des services (y compris les produits basés sur la capture des connaissances) qui résultent d'un processus de production. » (paragraphe 6.14)
« Les biens sont des objets physiques produits pour lesquels il existe une demande, sur lesquels des droits de propriété peuvent être établis et dont la propriété peut être transférée d'une unité institutionnelle à une autre par le biais d'une opération sur le marché. S'il existe une demande, c'est que les biens peuvent être utilisés pour satisfaire les besoins des ménages ou de la collectivité, ou pour produire d'autres biens ou d'autres services. » (paragraphe 6.15)
« Les services sont le résultat d'une activité de production qui se traduit par un changement de l'état des unités qui les consomment ou qui facilite l'échange de produits ou d'actifs financiers. Ces types de services peuvent être décrits respectivement comme des services rendant effectif un changement et des services marginaux. Les services rendant effectif un changement sont des sorties produites sur commande : ils se traduisent généralement par un changement de l'état des unités qui les consomment, changement obtenu par l'activité des producteurs à la demande des consommateurs. Les services rendant effectif un changement ne sont pas des entités indépendantes sur lesquelles il est possible d'établir des droits de propriété. Leur commercialisation ne peut être dissociée de leur production. Au moment même où la production d'un service se termine, il doit être fourni au consommateur. Les services marginaux interviennent lorsqu'une unité institutionnelle facilite le changement de propriété de biens, de produits basés sur la capture des connaissances, de certains services ou d'actifs financiers entre deux autres unités institutionnelles. » (paragraphes 6.17 et 6.21)
« Les produits basés sur la capture des connaissances concernent la fourniture, le stockage, la communication et la diffusion d'informations, de conseils et de divertissements de telle sorte que l'unité qui les consomme peut accéder aux connaissances à maintes reprises... Qu'ils soient considérés comme des biens ou comme des services, ces produits n'en présentent pas moins la caractéristique commune essentielle de pouvoir être fabriqués par une unité et fournis à une autre, ce qui rend possible la division du travail et l'apparition de marchés. » (paragraphe 6.22)
D'après ces extraits, les éléments suivants ressortent comme des facteurs essentiels pour cerner les produits :
il s'agit de biens et services qui découlent de processus de production;
ils sont en demande pour satisfaire aux besoins des ménages ou de la collectivité, ou pour produire d'autres biens ou d'autres services;
ils sont produits par une unité et fournis à une autre; et
ils sont négociés (achetés, vendus, transférés ou mis dans l'inventaire des stocks).
L'utilisation d'une combinaison de ces critères exclut les services produits par les ménages pour leur propre utilisation.
Comme c'est souvent le cas, il y a des exceptions à la règle. Le SCPAN Canada comprend un petit nombre de produits qui ne découlent pas de processus de production, c'est-à-dire les produits récupérés comme le papier et les plastiques recyclés et la marchandise usagée. Ces produits découlent d'un processus de consommation au lieu d'un processus de production. Ils sont toutefois en demande et leur inclusion permet de mesurer des opérations importantes dans certaines enquêtes qui utilisent le SCPAN Canada.
La portée de la classification
Les concepts du SCN qui sous-tendent les comptes de production ont également servi à déterminer la portée du SCPAN Canada. Ils s'inspirent d'un des cinq éléments qui définissent les limites de la production du SCN.
« La production de tous les biens ou de tous les services fournis, ou destinés à être fournis, à des unités autres que celles qui les produisent, y compris la production des biens et des services entièrement consommés dans le processus de production de ces biens ou de ces services .» (paragraphe 6.27a)
Ce concept incarne les biens et services marchands et non marchands.
En plus de la production de produits ou services fournis aux unités autres que leurs producteurs, la limite de production du SCN inclut la production de certains produits pour consommation finale ou la formation de capital par leurs producteurs, ainsi que la production de services d'habitation par des propriétaires-occupants. Ce type de production est généralement appelé production pour compte propre.
Le SCPAN Canada n'identifie pas séparément les produits pour compte propre. L'inclusion de la production pour compte propre dans la limite de production du SCN est plus une question de comptabilité qu'une question de classification. D'une perspective de classification, les produits pour compte propre peuvent être classés de la même façon que ceux produits pour d'autres. Par exemple, les services d'habitation produits par des propriétaires-occupants pourraient être classés avec les services d'habitation produits pour le marché. La catégorie pertinente du SCPAN est la classe 76411 – Loyers résidentiels.
L'inclusion ou l'exclusion des actifs est une question souvent soulevée dans le cadre de discussions sur la portée des classifications de produits. Le SCPAN Canada est une classification de produits, et non pas une classification d'actifs. Comme c'est le cas dans le SCN, les actifs et les produits sont classés au moyen de classifications différentes dans le système canadien.
Cela dit, la plupart des actifs commencent leur cycle de vie en tant que produits découlant d'un processus de production. Ces produits deviennent ultérieurement des actifs en raison de leur utilisation comme capital dans un processus de production. Dans le SCN, on parle d'actifs non financiers produits, tandis que dans le SCPAN Canada, on parle de produits. Par exemple, les machines et les logiciels seraient inclus.
Toutefois, les fameux actifs non financiers non produits sont hors du champ du SCPAN Canada. Le SCN décrit ces actifs comme étant composés de trois catégories : ressources naturelles; contrats, baux et licences; et fonds commerciaux et actifs marketing achetés. Bien que les actifs soient hors du champ du SCPAN parce qu'ils ne sont pas produits, les services de ces actifs sont dans le champ, puisqu'ils sont produits. Par exemple, les services des actifs de ressources naturelles sont inclus dans SCPAN 6511121 – Octroi sous licence de droits d'exploration ou d'exploitation de ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, tandis que les services des actifs de franchises sont inclus dans SCPAN 6511114 – Accords de franchise.
Les avoirs financiers sont également inadmissibles au SCPAN Canada.
L'univers du SCPAN Canada peut être résumé de la manière suivante :
Hors du champ
Actifs financiers
Actifs non financiers non produits (sauf les services connexes)
Dans le champ
Actifs non financiers produits (comme produits, et non comme actifs)
Biens marchands, biens et services immatériels
Biens et services publics non marchands
Produits récupérés et usagés (même s'ils ne découlent pas de la production)
Les critères de classification
Les critères de classification désignent les attributs de l'unité statistique utilisés pour créer les catégories les plus détaillées de la classification et pour les regrouper en agrégats analytiques. L'attribut utilisé pour créer les catégories les plus détaillées d'une classification doit être observable et vérifiable dans le contexte d'une opération statistique, ou il doit être possible d'obtenir l'information d'un ensemble de caractéristiques observées.
Certaines classifications sont créées par l'application systématique d'un critère ou plus. La Classification nationale des professions (CNP) est un bon exemple d'un tel système. La CNP utilise deux attributs d'emplois : les 10 grandes catégories professionnelles sont basées sur le type de compétence et les catégories inhérentes sont basées en grande partie sur le niveau de compétence. Le Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN) définit également ses catégories les plus détaillées sur la base d'un seul critère dans la mesure du possible; les établissements sont groupés par industries en fonction de la ressemblance des processus de production utilisés pour produire les biens et services.
D'autres classifications utilisent divers critères pour créer des catégories et des groupes détaillés. Le SCPAN Canada tombe dans cette catégorie, en partie en raison de la nature de la classification, et en partie en conséquence des caractéristiques héritées des systèmes de classification inhérents.
L'univers des produits est très diversifié. Le SCPAN Canada reconnaît près de 3 000 catégories de biens et services à son niveau le plus détaillé (7 chiffres) pour représenter cette diversité. Toutefois, en théorie, il pourrait inclure beaucoup plus de catégories détaillées, mais une telle classification ne serait pas viable dans un système statistique. Une des difficultés associées à la construction d'un tel système est de développer des critères utiles pour déterminer un nombre raisonnable de catégories détaillées. Étant donné que l'univers de produits est tellement diversifié, il n'est pas possible d'utiliser un seul critère.
Les critères suivants sont les plus utilisés pour identifier des produits dans le SCPAN Canada, séparément ou en combinaison :
Caractéristique physique du produit – par exemple, les animaux vivants sont classés selon l'espèce, les minerais et concentrés selon le type de gisement métallique ou minéral, et le pétrole brut selon la densité.
Étape de la transformation – par exemple, les produits en métal brut se distinguent des produits métalliques de base et semi-finis, et les produits de pâtes et papiers se distinguent des produits en papier transformé.
Technologie ou procédé – par exemple, les produits de l'acier laminés à froid se distinguent des produits de l'acier laminés à chaud, les services de transport se distinguent selon le mode, et l'espace et le temps publicitaires sont classés en fonction du mode de livraison.
Objet ou utilisation prévue – par exemple, les services de génie et architecturaux sont classés selon le type de projet auquel ils sont intégrés, les services d'enseignement selon la nature du programme, et les services administratifs publics en fonction de l'usage prévu.
Fonction – par exemple, les télécommunications fixes se distinguent des télécommunications mobiles, les services de gestion sont classés en fonction du type de conseils donnés, et les services personnels et les services de soins personnels sont classés en fonction du besoin satisfait.
Le nombre de catégories au niveau le plus détaillé du SCPAN Canada dépend de l'expérience cumulative à l'égard de la mise en œuvre des classifications de produits.
L'organisation de catégories détaillées en groupes de niveaux plus élevés n'est pas fondée sur un seul critère non plus, mais un principe dominant d'organisation est imbriqué dans le SCPAN Canada, l'industrie d'origine.
Cette caractéristique est héritée des classifications intégrées au SCPAN Canada; bon nombre de ces classifications avaient été élaborées pour recueillir des données de produits (sorties) pour des industries particulières et la classification de l'offre et de l'utilisation du cadre des entrées-sorties qui sous-tend le niveau de classe du SCPAN Canada repose essentiellement sur une industrie du modèle d'origine.
Par conséquent, la présentation et l'organisation du SCPAN Canada ressemblent à ce qu'on retrouve traditionnellement dans les classifications des industries. Les produits des industries primaires (agriculture, industrie forestière et exploitation minière) apparaissent au début de la structure, suivis de ceux des industries de la fabrication, des industries des services de transport, des industries du commerce et des autres industries de services.
L'approche utilisée dans le SCPAN Canada pour créer des catégories détaillées et les regrouper en groupes analytiques n'est pas unique. La Classification centrale des produits (CCP) des Nations Unies et la Classification type des produits par activité (CTP) d'Eurostat adoptent une approche semblable. La CCP et la CTP sont comparables au SCPAN Canada pour ce qui est de l'objet et de la portée.
La structure de classification et le système de codage
Le SCPAN Canada contient une structure de classification type et des variantes type de cette structure. La structure type vise une utilisation à grande échelle, tandis que chaque variante vise à répondre à un besoin particulier des utilisateurs.
La structure de classification type
La structure de classification type est hiérarchique, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une structure dont les catégories aux niveaux inférieurs sont agrégées au niveau juste au-dessus. Elle comprend quatre niveaux : groupe, classe, sous-classe et détail. Le tableau ci-dessous indique le nombre de catégories à chacun de ces niveaux.
Nomenclature et nombre de catégories à l'intérieur de chaque niveau du SCPAN Canada 2017
Niveau
Codage
Nombre de catégories
Groupe
code à 3 chiffres
157
Classe
code à 5 chiffres
506
Sous-classe
code à 6 chiffres
1 409
Détail
code à 7 chiffres
2 737
L'avantage des classifications hiérarchiques est que ces dernières permettent la collecte, la diffusion et l'analyse des données à différents niveaux de détail, d'une manière normalisée. Par exemple, un programme d'enquête peut recueillir les données au niveau de la classification le plus détaillé, mais publier les données à un niveau plus élevé pour protéger la confidentialité.
Le SCPAN Canada est unique, puisque chaque niveau de la hiérarchie a été conçu en vue d'une utilisation en particulier. Cette approche a été adoptée en reconnaissant que différents programmes de statistiques sur les produits peuvent soutenir une classification plus ou moins détaillée, et pour faciliter l'intégration de différents types de données sur les produits. Le principal objectif de chaque niveau de la classification est décrit ci-après, du niveau le plus détaillé au niveau le plus agrégé.
Le niveau de détail (7 chiffres) de la classification a été conçu pour être le niveau le plus précis auquel les programmes de statistique des entreprises recueilleraient et publieraient des données sur les produits des industries. Ce niveau de la classification est le plus souvent utilisé dans les enquêtes annuelles sur les industries pour recueillir les données sur les revenus selon le type de biens produits ou services offerts.
Le principal objectif du niveau de la sous-classe (6 chiffres) est de faciliter la production d'indices de prix pour les produits définis dans le SCPAN. Au moment de publier le SCPAN Canada 2017, cette utilisation était limitée à la production de l'Indice des prix de produits industriels (IPPI), de l'Indice des prix des matières brutes (IPMB) et de l'Indice des prix du commerce international de marchandises (IPCIM). Le programme de l'IPPI mesure les variations des prix à la sortie de l'usine pour les produits vendus par des fabricants canadiens, et le programme de l'IPMB mesure les fluctuations de prix pour les matières brutes achetées par des industries canadiennes pour transformation ultérieure. L'univers des produits industriels et matières brutes représente environ la moitié des sous-classes du SCPAN. L'IPCIM mesure les fluctuations de prix pour les biens importés et exportés.
Le niveau de la classe (5 chiffres) est le niveau cible pour produire des statistiques cohérentes en dollars courants et en dollars constants sur l'offre et l'utilisation des produits, y compris la production, les importations, les exportations et la consommation de produits. C'est le niveau de base de la classification. Comme susmentionné dans l'introduction, les comptes d'entrées-sorties offrent le cadre pour intégrer les statistiques sur les produits à un système cohérent qui décrit l'offre et l'utilisation de biens et services dans notre économie. Pour cette raison, la Classification des produits en termes de ressources et d'emplois (CPRE) utilisée pour la production de tableaux d'entrées-sorties est très ancrée au niveau de la classe du SCPAN.
Enfin, le niveau du groupe (3 chiffres) fournit des agrégations de niveau plus élevé à des fins de présentation et d'analyse. Ce niveau est également la base pour définir des structures de regroupement de rechange, appelées variantes de regroupement (on y reviendra à la prochaine section).
Le SCPAN Canada 2017 utilise un système de codage hiérarchique traditionnel, c'est-à-dire que le code du niveau inférieur comporte un chiffre de plus que le code du niveau supérieur. La classification du pétrole brut et du bitume (groupe 141) ci-après illustre comment fonctionne le système de codage.
La classification du pétrole brut et du bitume (groupe 141)
Code
Title
141
Pétrole brut et bitume
14111
Pétrole brut classique
141111
Pétrole brut classique
1411111
Pétrole brut léger et moyen
1411112
Pétrole brut lourd
14112
Bitume naturel et dilué
141121
Bitume naturel et dilué
1411211
Bitume naturel
1411212
Bitume dilué
14113
Pétrole brut synthétique
141131
Pétrole brut synthétique
1411311
Pétrole brut synthétique
Le lecteur remarquera qu'une catégorie à un niveau inférieur peut être identique à une catégorie au niveau juste au-dessus; dans l'exemple qui précède, le pétrole synthétique se trouve à la fois au niveau du détail (1411311), de la sous-classe (141131) et de la classe (14113). Cette approche vise à ce que la classification soit complète à tous les niveaux.
En plus des codes et des titres, le SCPAN contient des définitions afin d'aider les utilisateurs à comprendre la portée prévue de chaque catégorie et de faciliter la mise en œuvre. Les définitions sont construites en fonction des lignes directrices qui suivent, conçues par le Groupe Neuchâtel de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe(CEE-ONU)Note de bas de page 5 et les lignes directrices du Modèle générique d'informations statistiques (GSIM) – Modèle des classifications statistiques. La définition au niveau le plus détaillé comprend :
Une description générale de la catégorie
Une liste d'exemples illustratifs
Lorsqu'il y a lieu, une liste des cas limites qui appartiennent à la catégorie (inclusions)
Lorsqu'il y a lieu, une liste des cas limites qui n'appartiennent pas à la catégorie, avec un renvoi aux codes de classification auxquels les cas exclus appartiennent (exclusions).
Variantes de classification
Les classifications types sont des composantes essentielles dans un système statistique cohérent. Cela dit, il est impossible pour une seule classification de répondre à tous les besoins analytiques. Cette limite des classifications types est bien connue dans le domaine, et elle a été réglée par l'élaboration de variantes de classifications types, dont il existe deux types :
Les variantes de prolongement ajoutent un ou plusieurs niveaux au-dessous du niveau le plus détaillé de la classification type en fractionnant les catégories de la classification type.
Les variantes de regroupement ajoutent un ou plusieurs niveaux au-dessus d'un niveau de la classification type en regroupant les catégories de la classification type.
Normalement, les variantes de classification sont fondées sur le sujet et ont une portée plus restreinte que la classification type complète. Elles n'ont pas pour objet de remplacer la norme, mais plutôt de la compléter en ajoutant des nouvelles catégories lorsqu'il y a lieu (variantes de prolongement), ou en améliorant l'utilité analytique de la classification en modifiant son organisation (variantes de regroupement). Idéalement, les programmes statistiques qui adoptent une variante de classification peuvent également présenter les données en fonction de la classification type.
Il y a présentement six variantes du SCPAN 2017 :
Dépenses d'immobilisations en construction non résidentielle (variante de regroupement) – Cette variante définit deux nouveaux agrégats de haut niveau (sections et divisions). Les divisions découlent du regroupement de classes types (5 chiffres) du SCPAN 2012 comprenant les bâtiments non résidentiels, les infrastructures, certains services de soutien à l'extraction minière, pétrolière et gazière et certains services d'assainissement. Les codes pour les sections et les divisions ajoutées sont alphanumériques. La variante remplaçait une classification axée sur le programme, utilisée depuis 1965.
Biens agricoles (variante de prolongement) – Cette variante ajoute deux niveaux (8 et 9 chiffres) au-dessous des catégories détaillées du SCPAN comprenant les produits agricoles et les produits du poisson non transformés.
Indice des prix des produits industriels (variante de regroupement) – Cette variante définit un nouveau niveau agrégé (sections) en regroupant les catégories à trois chiffres du SCPAN 2012 incluant les produits vendus par des fabricants canadiens. Le codage pour les nouvelles sections est alphanumérique. La variante remplaçait une classification axée sur les programmes (groupes principaux de produits ou GPP) en usage depuis le début des années 1980.
Indice des prix des matières brutes (variante de regroupement) – Cette variante définit un nouvel agrégat (sections) en regroupant les catégories à trois chiffres du SCPAN 2012 comprenant les matières brutes transformées par des fabricants canadiens. Le codage pour les nouvelles sections est alphanumérique. La variante remplaçait une classification axée sur les programmes (groupes principaux de produits ou GPP) en usage depuis le début des années 1980.
Comptes d'importation et d'exportation de marchandises (variante de regroupement) – Cette variante définit deux nouveaux agrégats de haut niveau (sections et divisions). Les divisions découlent du regroupement de groupes types (trois chiffres) du SCPAN 2012 comprenant les marchandises importées et exportées. Les codes pour les sections et les divisions ajoutées sont alphanumériques. La variante remplaçait les groupes sommaires à l'importation (GSI) et les groupes sommaires à l'exportation (GSE), qui étaient utilisés depuis plusieurs décennies.
Fabrication et exploitation forestière (variante de prolongement) – Cette variante ajoute un code de variante supplémentaire à 8 chiffres (niveau 5), sous le code de détail à 7 chiffres de la classification type (niveau 4).
Lien avec d'autres classifications
Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN) Canada
Le SCIAN Canada est la norme officielle pour regrouper les établissements canadiens en industries. Il facilite la collecte, le traitement et la diffusion de statistiques axées sur l'industrie.
L'introduction du manuel du SCIAN décrit la classification comme « ...un système de classification des industries qui a été mis au point par les organismes statistiques du Canada, du Mexique et des États-Unis. Ce système, qui a pour trame l'Accord de libre-échange nord-américain, est conçu pour fournir des définitions communes de la structure industrielle des trois pays et un cadre statistique commun pour faciliter l'analyse des trois économies. »
Le SCIAN Canada et le SCPAN Canada sont fondamentalement différents en ce qu'ils ont chacun leur propre objectif, leurs propres concepts sous-jacents et leur propre portée. Le tableau qui suit décrit les principales caractéristiques des deux systèmes pour faire ressortir ces différences.
Similitude d'une caractéristique physique, d'une étape de la transformation, d'une technologie, d'un objectif ou d'une fonction
Le SCIAN Canada et le SCPAN Canada
Caractéristiques de la classification
SCIAN Canada
SCPAN Canada
Unité statistique (ou objet classé)
Établissements (producteurs)
Produits
Critères de classification
Similitude des procédés de production
Similitude d’une caractéristique physique, d’une étape de la transformation, d’une technologie, d’un objectif ou d’une fonction
Portée ou univers
Établissements exploités au Canada
Produits fabriqués au Canada et consommés au Canada ou ailleurs, ou fabriqués ailleurs et consommés au
Domaine statistique
Statistique de l'industrie (p. ex., produits industriels et consommation intermédiaire, de main-d'œuvre et de capital)
Statistiques sur les produits (p. ex., entrées-sorties de l'industrie selon le type, exportations et importations selon le type, indices de prix)
Exemples d'analyses étayées par des données connexes
Changements survenus dans la structure industrielle ou la productivité au fil du temps
Offre et demande totales, analyse des parts du marché, évolution des habitudes de consommation
Malgré leurs différences, ces systèmes se complètent parce qu'ils fournissent les cadres de classification sous-jacents pour les comptes de production du pays.
Bien que de nombreux produits soient entièrement ou en grande partie fabriqués par une industrie, ce n'est pas toujours le cas. Par exemple, les repas sont surtout produits et consommés dans des établissements de services de restauration, mais ils sont également produits dans des hôtels, des cinémas, des supermarchés et des écoles. Il convient également de souligner que les classifications des produits sont utilisées à l'extérieur de la portée de la statistique de l'industrie; pour certaines utilisations, la connaissance de l'origine industrielle des produits n'est ni utile, ni souhaitable.
Classification des produits en termes de ressources et d'emplois (CPRE)
À la première section de l'introduction, l'objet du SCPAN est décrit comme facilitant l'intégration des données sur les produits obtenues auprès de sources multiples en organisant la documentation, la collecte, le traitement, la présentation et l'analyse des données.
En pratique, la source de données intégrées sur les produits est le compte d'entrées-sorties (ES) du Système canadien des comptes macroéconomiques (SCCM). Le compte des ES fournit l'ensemble de définitions, classifications et règles de comptabilisation nécessaires pour produire des comptes équilibrés sur les industries et les produits, qui décrivent les sources d'approvisionnement et de demande dans l'économie. La Classification des produits en termes de ressources et d'emplois (CPRE) est la base des comptes des produits. L'intégration de la CPRE au SCPAN Canada était une condition nécessaire pour atteindre l'objectif énoncé.
La CPRE a été intégrée au SCPAN Canada au niveau de la classe (cinq chiffres) lorsque c'était faisable en théorie et en pratique, et la CPRE a été adaptée pour se conformer au SCPAN Canada dans la mesure du possible. Il existe toutefois un petit nombre de contraintes théoriques et pratiques qui empêchent l'intégration complète de la CPRE au SCPAN. Les différences les plus importantes sont de nature conceptuelle.
La première différence conceptuelle a trait à la portée des deux classifications.
La CPRE inclut plusieurs produits imputés, non marchands, fictifs et d'entrée primaire (p. ex., main-d'œuvre et capital) qui sont inadmissibles au SCPAN. L'inclusion de ces produits dans la CPRE est requise pour mettre en œuvre les concepts de comptabilité du SCCM.
Le SCPAN inclut plusieurs produits de propriété intellectuelle qui sont inadmissibles à la CPRE, notamment la propriété intellectuelle produite pour compte propre en vue d'une vente avec tous les droits connexes. L'inclusion de ces produits dans le SCPAN découle d'un accord trilatéral. La justification de l'inclusion est que ces types de propriété intellectuelle sont produits par une unité et fournis à une autre. Les données pour mettre en œuvre intégralement cette partie de la classification ne sont pas disponibles.
La deuxième différence conceptuelle concerne l'utilisation de différents critères de classification.
Dans les services de finances et d'enseignement en particulier, le SCPAN Canada utilise les critères convenus dans les travaux de développement trilatéraux. Ces critères sont réputés plus représentatifs des services particuliers que de l'organisation institutionnelle qui fournit les services, comme on le voit dans la classification existante. À ce jour, les données pour la mise en œuvre complète du SCPAN ne sont pas disponibles. De plus, certains détails du SCPAN à l'égard des services financiers ne cadrent pas avec les concepts du SCN.
Bien que ces différences soient réelles, l'objectif pour intégrer la CPRE au SCPAN a été largement atteint. Plus de 80 % des catégories restantes des classes du SCPAN coïncident avec celles de la CPRE, et la proportion restante d'environ 20 % sont des fractionnements ou des regroupements de catégories de la CPRE.
Classification centrale des produits (CCP)
La CCP est une norme internationale pour classer tous les biens et services. Elle est publiée par le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, Division de la statistique.
La CCP ressemble beaucoup au SCPAN Canada pour ce qui est du concept, de l'objet et de la portée. L'introduction du manuel de la CCP la décrit comme suit :
« La Classification centrale des produits (CCP) constitue une nomenclature complète de tous les biens et services. Elle sert de norme internationale pour la compilation et la totalisation de toutes sortes de données nécessitant des détails sur les produits, y compris des statistiques sur la production industrielle, le commerce de produits intérieur et étranger, le commerce international de services, la balance des paiements, la statistique sur la consommation et les prix et d'autres données utilisées dans les comptes nationaux. Elle offre un cadre permettant une comparaison internationale et facilite l'harmonisation de divers types de statistiques liées aux biens et services. »Note de bas de page 6 (Traduction libre)
La similitude s'étend à l'organisation générale de la classification. Comme le SCPAN Canada, la CCP est une classification à quatre niveaux hiérarchiques qui renferme un nombre semblable de catégories détaillées.
Le SCPAN Canada n'est pas entièrement compatible avec la CCP. Pour ce faire, il aurait fallu que la plupart des catégories détaillées du SCPAN Canada coïncident ou soient regroupées avec les catégories les plus détaillées de la CCP ou en soient un sous-ensemble, ce qui aurait nécessité des modifications à la classification nationale qui ne sont pas possibles pour l'instant.
L'idée est d'élaborer et de publier une concordance entre les deux systèmes qui aidera les utilisateurs à comprendre les similitudes et les différences entre eux.
Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH)
Le SH est la norme internationale utilisée par plus de 200 pays, notamment le Canada, pour classer et mesurer le commerce international de marchandises. À l'instar du SCPAN Canada, le SH est un système axé sur les produits, mais son univers est limité aux biens transportables. Ces biens du SH sont en grande partie inclus dans les groupes 111 à 482 du SCPAN Canada.
Le SH est une classification plus détaillée que le SCPAN Canada; à son niveau le plus détaillé (sous-titre ou six chiffres), il reconnaît plus de 5 000 biens. Le SH classe généralement les biens détaillés en fonction des attributs suivants : matériel constitutif, degré ou stade de transformation et utilisation ou fonction.
La structure du SH est différente de la structure du SCPAN Canada, et on n'a pas essayé de l'intégrer au SCPAN Canada. Si on l'avait fait, il serait devenu plus difficile d'atteindre le principal objectif du SCPAN Canada : fusionner plusieurs classifications canadiennes en une seule classification type. Cela dit, le niveau de la classe (cinq chiffres) du SCPAN Canada est par définition un niveau passerelle entre diverses classifications, et les catégories les plus détaillées du SH correspondent au niveau de la classe du SCPAN Canada.Note de bas de page 7
Classification élargie des services de la balance des paiements (EBOPS) 2010
L'EBOPS est la norme internationale pour classer et mesurer le commerce international de services. Elle peut être considérée comme un complément du SH pour la classification et la mesure du commerce international de biens et services.Note de bas de page 8 Une version de l'EBOPS est utilisée dans les Comptes canadiens de la balance des paiements.
À son plus haut niveau, la version de 2010 de l'EBOPS reconnaît 12 grandes catégories de services, qui sont elles-mêmes subdivisées en petit groupe de catégories détaillées.
Dans l'ensemble, l'EBOPS est un système de classification basé sur les produits. Pour les catégories qui sont basées sur les produits, il est théoriquement possible de créer une concordance entre l'EBOPS et les classifications de produits plus détaillées comme le SCPAN Canada. Une telle concordance a déjà été élaborée entre la Classification centrale des produits (CCP) des Nations Unies et l'EBOPS,Note de bas de page 9 et la CCP ressemble au SCPAN Canada pour ce qui est du concept, de l'objet et de la portée.
Toutefois, il y a trois grandes catégories qui sont définies en fonction de l'entité participant à l'activité économique ou du mode de consommation, plutôt qu'en fonction du type de service échangé. Ces catégories sont les voyages, la construction et les biens et services du gouvernement. L'utilisation de différents critères de classification dans ces cas entrave l'élaboration d'une concordance entre les systèmes de classification. Ceci est particulièrement vrai pour la catégorie des voyages, qui comprend les dépenses des voyageurs au titre d'un éventail de biens et services. Il y a un besoin de convergence des classifications des produits des industries et du commerce à des fins de comparaison.
Système de classification des produits de l'Amérique du Nord (SCPAN) trilatéral
Le SCPAN 2017 trilatéral est une structure hiérarchique à six niveaux composée de 24 sections, 61 sous-sections, 172 divisions, 276 groupes, 497 sous-groupes et 1 167 produits trilatéraux. Pour le moment, la structure trilatérale du SCPAN est un renvoi au système de classification en vue d'un test bêta. L'élaboration de la version trilatérale du SCPANNote de bas de page 10 a eu une influence considérable sur l'élaboration du SCPAN Canada.
Dans le cadre de leurs travaux d'élaboration d'une classification commune, les trois organismes statistiques nationaux ont revu les approches traditionnelles de l'organisation des classifications des industries et des produits. En particulier, il y a eu de nombreuses discussions au sujet des critères de classification pertinents pour chaque type de classification.Note de bas de page 11 Dans le cas de la classification des produits, on a conclu que les besoins analytiques des utilisateurs des données sur les produits seraient mieux servis si la structure d'agrégation était axée sur les attributs fondés sur la demande des produits, au lieu des attributs fondés sur l'offre des produits. Cette approche s'éloigne de la pratique existante, qui consiste à faire ressortir l'industrie d'origine des produits, un attribut de toute évidence fondé sur l'offre. La nouvelle structure fait ressortir les attributs tels que la substituabilité des produits, la nature exhaustive des produits, ou la ressemblance des marchés desservis par les produits.
Le SCPAN Canada n'intègre pas tout à fait la nouvelle approche, qui aurait eu un effet déstabilisant et qui aurait compliqué la transition de plusieurs systèmes de classification des produits à un seul. Au lieu de cela, le SCPAN Canada utilise une structure d'agrégation traditionnelle, plus ou moins basée sur l'industrie d'origine des produits.
Cela dit, l'approche adoptée pour le SCPAN trilatéral est un exercice utile. Les catégories les plus détaillées du SCPAN Canada ont été définies de manière à permettre la mise en correspondance des catégories trilatérales les plus détaillées. Autrement dit, les catégories détaillées canadiennes peuvent être réorganisées en fonction de la structure d'agrégation trilatérale. En effet, à quelques exceptions près, la structure d'agrégation trilatérale devient une variante de regroupement de la structure d'agrégation canadienne. La disponibilité des données les plus détaillées du SCPAN Canada influenceront l'ampleur des travaux trilatéraux.
Sommaire des modifications du SCPAN Canada 2012 au SCPAN Canada 2017
Fondé sur un cycle de révision de cinq ans, le SCPAN Canada 2017 est une nouvelle série de la classification après le SCPAN Canada 2012 (version 1.2). Certaines catégories ont été divisées, tandis que d'autres ont été fusionnées. De nouvelles catégories ont été ajoutées et d'autres ont été éliminées ou transférées, ce qui donne une augmentation nette de 123 catégories de produits à différents niveaux, permettant ainsi une plus grande pertinence pour les programmes statistiques et les utilisateurs. La plupart des changements ont entraîné un changement de portée de la catégorie touchée (changements réels). Il s'agit entre autres des changements suivants : combinaisons (fusions ou prises de contrôle), décompositions (démantèlements ou fractionnements) et transferts. D'autres changements concernaient la forme (changements virtuels), puisqu'ils touchaient la correction des titres des catégories, des définitions et des codes, sans aucune incidence sur la portée. La liste détaillée des changements peut être obtenue auprès de la Division des normes, à l'adresse suivante : statcan.standardsproduct-normesproduit.statcan@statcan.gc.ca. Une concordance entre le SCPAN Canada 2012 version 1.2 et le SCPAN Canada 2017 sera aussi publiée.
Changements apportés au SCPAN Canada 2017 par rapport au SCPAN Canada 2012, version 1.2
Nombre net de catégories par niveau
Niveau
SCPAN Canada 2017
SCPAN Canada 2012 version 1.2
Ajouts
Suppressions
Différence nette
Niveau à 3 chiffres (groupe)
157
156
3
2
+1
Niveau à 5 chiffres (classe)
506
506
12
12
0
Niveau à 6 chiffres (sous-classe)
1 409
1 389
51
31
+20
Niveau à 7 chiffres (détail)
2 737
2 635
153
51
+102
Total
4 809
4 686
219
96
+123
Les données sur les produits dans le système statistique canadien
Les statistiques sur les produits s'entendent de celles qui nous renseignent sur différents aspects de l'offre et de l'utilisation des biens et services dans l'économie, comme la valeur et la quantité des biens et services produits par les industries, la valeur et la quantité des biens et services consommés par les industries et les ménages, la valeur et la quantité des importations et des exportations de biens et de services et les fluctuations des prix à différents endroits de la chaîne de distribution. Ces statistiques sont recueillies dans le cadre de diverses enquêtes ou obtenues de sources administratives, puis intégrées aux comptes économiques du pays.
Les statistiques sur les produits sont omniprésentes dans le système statistique. Les quelques exemples qui suivent sont loin d'être exhaustifs; l'idée est de donner au lecteur une idée des différents programmes statistiques qui recueillent et produisent ces statistiques, et de relever ceux qui utilisent le SCPAN Canada ou qui ont l'intention de le faire au moment de la publication du SCPAN Canada 2017.
Les programmes de la statistique du commerce et des entreprises de Statistique Canada sont les principales sources de statistiques sur les produits. Il administre des centaines de programmes mensuels, trimestriels, annuels et ponctuels, dont la plupart recueillent des données sur les produits.
Parmi ces nombreux programmes se trouvent les fameuses enquêtes sur l'industrie, qui visent à mesurer la contribution de certaines industries à l'économie canadienne. Les enquêtes sur l'industrie recueillent habituellement des données sur les revenus, les dépenses et les caractéristiques de l'effectif des établissements, et les composantes de ces enquêtes sur les revenus et les dépenses permettent généralement de recueillir des données selon le type de biens ou de services produits et utilisés. La majorité des enquêtes sur l'industrie font partie du Programme intégré de la statistique des entreprises (PISE) de l'organisme et utilisent, ou ont l'intention d'utiliser, le SCPAN pour classer les revenus selon le type de biens ou de services produits. Voici quelques exemples d'enquêtes qui tombent dans cette grande catégorie :
L'Enquête annuelle sur les industries manufacturières et de l'exploitation forestière (2103)
L'Enquête annuelle sur le commerce de gros (2445)
L'Enquête annuelle sur les industries de services : développement de logiciels et services informatiques (2410)
L'Enquête annuelle sur les industries de services : divertissement et loisirs (2425)
Les programmes de la statistique du commerce et des entreprises se composent également de plusieurs programmes conçus spécialement pour recueillir des données sur les produits. Deux de ces programmes ont une vaste portée et sont basés sur le SCPAN, quoique de manières très différentes :
L'Enquête sur les marchandises vendues au détail (2008)
Le commerce international de marchandises du Canada (2201 et 2202)
L'Enquête sur les marchandises vendues au détail recueille des données sur les ventes au détail pour plus de 100 marchandises auprès de détaillants canadiens. La classification des marchandises utilisée pour la collecte est compatible avec le SCPAN.
Le Programme de la statistique du commerce international canadien de marchandises repose principalement sur les données administratives obtenues de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et du service américain des douanes et de protection des frontières (CBP, Customs and Border Protection) (par le biais du Bureau du recensement des États-Unis – U.S. Census Bureau). En vertu d'un accord international, le codage des exportations et des importations canadiennes doit se faire selon le Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH) maintenu par l'Organisation mondiale des douanes (OMD). La relation entre le SH et le SCPAN est définie en fonction des concordances; une description plus détaillée de cette approche est présentée à la section intitulée « Les méthodes de mise en œuvre de la classification ».
En plus de l'Enquête sur les marchandises vendues au détail et du Programme de la statistique du commerce international canadien de marchandises, les programmes de la statistique du commerce et des entreprises comprennent plusieurs enquêtes qui recueillent des données (valeur et/ou quantité) sur la production, la disposition, la consommation ou les ventes de biens en particulier. Bien que ces enquêtes n'aient pas été conçues en fonction du SCPAN, elles sont souvent compatibles avec le SCPAN, du moins en partie. Voici quelques exemples d'enquêtes qui tombent dans cette catégorie :
Enquête annuelle sur la consommation industrielle d'énergie (5047)
Les indices de prix sont des statistiques sur les produits de base. Statistique Canada suit les mouvements des prix dans divers marchés et dispose de plus de 30 programmes statistiques. Trois grands programmes de prix ont adopté le SCPAN pour produire leurs indices :
Programme de l'Indice de prix des produits industriels (IPPI) (2318). L'IPPI mesure la variation des prix à la sortie de l'usine pour les produits vendus par les fabricants du Canada.
Programme de l'Indice des prix des matières brutes (IPMB) (2306). L'IPMB mesure les variations des prix des matières brutes achetées par les industries canadiennes en vue de leur transformation subséquente.
Indice des prix du commerce international de marchandises (IPCIM) (2203). L'IPCIM mesure les variations des prix des biens importés et exportés.
Les autres programmes des prix, y compris l'Indice des prix à la consommation (IPC), utilisent des classifications de programmes non fondées sur le SCPAN, même si certains sont compatibles avec le SCPAN.
Les programmes de la statistique du commerce et des entreprises comprennent en plus plusieurs programmes qui ne mesurent pas, à proprement parler, un aspect de l'offre et de l'utilisation de biens et services, mais qui ont une dimension axée sur les produits. Les deux programmes suivants sont les plus connus :
Enquête annuelle sur la recherche et le développement dans l'industrie canadienne (RDIC) (4201)
Enquête annuelle sur les dépenses en immobilisations et réparations (EDIR)
Bien que le SCPAN Canada n'ait pas été principalement conçu pour ce type d'application, il est possible dans certains cas d'élaborer des classifications compatibles avec le SCPAN en vue de les utiliser dans ce genre de programme. Par exemple, la composante de l'Enquête sur la RDIC qui mesure les dépenses en recherche-développement par secteur des sciences est compatible avec le SCPAN, tout comme la composante de l'EDIR qui mesure les dépenses en immobilisations au chapitre de la construction non résidentielle.
Alors que les statistiques sur les produits sont courantes dans les secteurs des programmes de statistique du commerce et des entreprises, elles sont plutôt rares dans les programmes de statistique sur les ménages. La seule exception majeure est l'Enquête sur les dépenses des ménages (3508), qui recueille des données sur les dépenses des ménages en fonction d'une classification détaillée propre à l'enquête qui a été conçue avant l'introduction du SCPAN.
Les diverses statistiques sur les produits susmentionnées ne sont pas dénuées d'intérêt en soi, mais leur pleine valeur analytique réside dans leur intégration à un cadre comptable cohérent. C'est le rôle du Système de comptabilité nationale du Canada (SCNC).
Le SCNC comporte plusieurs comptes conçus pour « mesurer les activités liées à la production de biens et de services, à la disposition finale de ces biens et services sur les marchés, aux transactions financières qui les supportent et aux positions du patrimoine qui en résultent ».Note de bas de page 12 Parmi ces comptes, les comptes des entrées-sorties fournissent le cadre pour intégrer les statistiques sur les produits provenant d'une gamme variée de sources, dans un système qui décrit l'offre et l'utilisation des biens, des services et des facteurs de production dans notre économie. La classification des produits en termes de ressources et d'emplois (CPRE)Note de bas de page 13 est à la base de ce cadre; plusieurs versions ont été élaborées au fil du temps. Afin d'atteindre l'objectif visant à améliorer la cohérence des données au niveau des produits dans le système statistique canadien, la CPRE a été intégrée au SCPAN Canada dans la mesure du possible, à commencer par la version de 2009 de la CPRE. L'objectif est de conserver cette intégration à l'avenir.
Il existe plusieurs contraintes conceptuelles et pratiques qui empêchent l'intégration complète de la CPRE dans le SCPAN. Cela dit, l'intégration des classifications utilisées pour la collecte et la compilation de données sur les produits et la classification utilisée pour créer des tableaux d'entrées-sorties dans une seule classification est une importante caractéristique du SCPAN Canada; la caractéristique qui contribuera le plus à l'amélioration de la cohérence.
Les méthodes de mise en œuvre de la classification
Il y a trois grandes méthodes pour mettre en œuvre le SCPAN Canada : intégrer les composantes pertinentes de la classification dans les instruments d'enquête, coder en fonction des descriptions fournies par les répondants, et utiliser des concordances forcées.
L'intégration de la classification aux instruments d'enquête est une méthode souvent utilisée dans les enquêtes sur les industries pour recueillir les revenus selon le type de bien ou de service produit (vendu), ainsi que dans les enquêtes visant à recueillir des données sur les produits. Étant donné que ces deux types d'enquêtes ciblent des populations homogènes, il est possible de déterminer les composantes pertinentes du SCPAN au moment de leur conception. Par exemple, une enquête ciblant les cabinets de comptabilité intégrerait les produits des classes du SCPAN 77121 – Services de comptabilité, de préparation des déclarations de revenus, de tenue de livres et de paye et 77511 – Services de conseils en gestion, puisque les produits de ces classes représentent les sources de revenus les plus probables de ces entreprises. Pour la même raison, une enquête ciblant des détaillants intégrerait les produits du groupe 561 du SCPAN – Services de commerce de détail (sauf les commissions) et certains produits des groupes 571 – Services de réparation et d'entretien (sauf pour les bâtiments et les véhicules automobiles) et 581 – Location et location à bail (sauf la location de biens immobiliers).
C'est la méthode la plus utilisée pour mettre en œuvre le SCPAN. La principale difficulté associée à cette méthode est d'élaborer des guides de déclaration qui permettent aux répondants d'avoir une interprétation uniforme de la classification.
Le codage en fonction des descriptions fournies par les répondants est très fréquent pour les statistiques sur les industries et les professions, mais ce n'est pas le cas des statistiques sur les produits. Tout dépend ici de la source des renseignements pour le codage.
Le codage des industries repose essentiellement sur les descriptions des activités économiques d'après les dossiers administratifs, tandis que le codage des professions repose essentiellement sur les descriptions fournies par les personnes participant à des enquêtes à grande échelle, comme l'Enquête sur la population active ou le Recensement de la population. Dans les deux cas, l'exercice de codage consiste à choisir parmi tous les codes disponibles de la classification pertinente. Dans le domaine des statistiques sur les produits, le codage est effectué essentiellement par les répondants aux enquêtes sur les industries et les produits; le codage basé sur les descriptions fournies par les répondants est généralement limité aux revenus non affectés dans le cadre de ces enquêtes.
Le codage automatisé et assisté par ordinateur est souvent utilisé pour ce type d'exercice de codage. Il consiste à comparer les descriptions fournies par les répondants à une banque de descriptions codées. La principale difficulté associée à cette méthode est d'obtenir des renseignements en quantité suffisante auprès des répondants pour attribuer des codes au niveau le plus détaillé de la classification.
Comme susmentionné, la mise en œuvre du SCPAN Canada dans le cadre du Programme international de la statistique du commerce de marchandises se fait au moyen de concordances forcées. Chacune des catégories les plus détaillées de la Nomenclature canadienne des exportations (NCE) et du Tarif des douanes (TD) est associée à une des classes à cinq chiffres de la classification type. La NCE et le TD découlent du Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH), la classification obligatoire pour le codage et la déclaration de biens importés au Canada ou exportés du Canada.
L'approche de la concordance forcée est réalisable uniquement si les systèmes couplés sont basés sur des concepts similaires et sont suffisamment comparables. Le SH et le SCPAN ont été élaborés indépendamment pour être utilisés à différentes fins et ne sont pas toujours compatibles. Cela dit, étant donné que les concordances sont effectuées au niveau relativement agrégé de la classe du SCPAN, la plupart des incohérences entre les systèmes fondés sur le SH et le SCPAN sont éliminées.
Au moment de la publication du SCPAN Canada 2017, c'était la seule application de la méthode des concordances forcées.
La Classification canadienne des unités et secteurs institutionnels de 2012 se fonde sur la version internationale publiée dans le Système de comptabilité nationale 2008 (SCN 2008). Le SCN de 2008 est la plus récente norme internationale de compilation des statistiques des comptes nationaux.
Canada
Classification canadienne des unités et secteurs institutionnels (CCUSI)
Cette classification a été remplacée par une nouvelle norme générale le 22 mai 2007.
10
0 à 4 ans
11
5 à 9 ans
12
10 à 14 ans
13
15 à 19 ans
14
20 à 24 ans
15
25 à 29 ans
16
30 à 34 ans
17
35 à 39 ans
18
40 à 44 ans
19
45 à 49 ans
20
50 à 54 ans
21
55 à 59 ans
22
60 à 64 ans
23
65 à 69 ans
24
70 à 74 ans
25
75 à 79 ans
26
80 à 84 ans
27
85 à 89 ans
28
90 à 94 ans
29
95 à 99 ans
30
100 à 104 ans
31
105 à 109 ans
32
110 à 114 ans
33
115 à 119 ans
34
120 à 124 ans
Renseignements additionnels sur les variables : comment les interpréter
« Une variable est une caractéristique d'une unité statistique que l'on observe et pour laquelle une valeur numérique ou une catégorie d'une classification peut être attribuée. »
Dans la définition qui précède, les composantes clés sont :
l'unité statistique observée,
la caractéristique,
la mesure numérique, et
la catégorie d'une classification.
Ces composantes sont les composantes standard utilisées dans la présente trousse d'information pour désigner et structurer les variables. Un organisme statistique qui publie des données doit adopter une façon uniforme pour désigner et structurer les variables auxquelles les données se rapportent. Pour ce qui est des utilisateurs, ils doivent être capables de reconnaître la même structure qui sous-tend le nom des variables, quelle que soit la subdivision de l'organisation qui produit les données et le sujet étudié. En ce qui a trait à la gestion des renseignements sur les données (appelés métadonnées) publiées par l'organisation, il faut adopter une convention et une structure de désignation uniformes pour les variables, afin de pouvoir conserver efficacement les métadonnées dans une base de données centrale, ainsi que de permettre une extraction efficace et une recherche utile par les utilisateurs.
La convention et la structure de désignation dont il est question précédemment sont adaptées de la norme de l'Organisation internationale de normalisation (ISO), Technologies de l'information - Registres de métadonnées, ou ISO 11179. Cette norme est adoptée par un nombre croissant d'organismes statistiques nationaux.
Façon dont la structure est appliquée
Lorsqu'il est décidé de produire des données dans le cadre d'un programme statistique, afin d'éclairer un certain domaine, les analystes responsables doivent déterminer :
la ou les unités statistiques qui seront observées, par exemple des personnes ou des ménages dans le cas d'un programme de statistiques sociales, ou des établissements commerciaux ou des entreprises dans le cas d'un programme de statistiques sur les entreprises;
les caractéristiques de ces unités statistiques qui seront mesurées, par exemple les revenus ou les dépenses et parfois l'occurrence proprement dite de l'unité statistique (par exemple le nombre de personnes, auquel cas la caractéristique mesurée de l'unité statistique est son existence même).
Le plus souvent, le programme statistique produira des données pour plus d'éléments que simplement la globalité des unités observées et pour plus d'éléments que simplement la caractéristique globale mesurée; le programme produira probablement des données pour dessous-catégories de l'unité statistique et pour des sous-catégories de la caractéristique générale. Par exemple, dans le cas des revenus des ménages, les données sont produites pour différentes catégories de revenus, par exemple, la rémunération, les pensions, etc.; de même, les données sont produites pour différentes catégories de ménages, par exemple les ménages comptant un soutien, les ménages comptantdeux soutiens, etc.. Ces catégories sont ce que les organismes statistiques appellent des « classes à l'intérieur de classifications ». Pourplus de cohérence entre les données publiées par les diverses subdivisions d'un organisme statistique, et même par différents organismesstatistiques, on crée des classifications types. Celles-ci comprennent généralement les catégories de caractéristiques et d'unités d'observations les plus fréquemment utilisées. Ainsi, les trois pays de l'Amérique du Nord ont développé le Système de classification des industries del'Amérique du Nord (SCIAN), en vue de publier des données pour les mêmes sous-catégories d'industries.
Enfin, les analystes doivent décider de l'unité de mesure qui sera utilisée pour exprimer les valeurs numériques; ainsi, dans le cas des revenus, il peut s'agir de dollars canadiens courants ou de dollars constants de 1997, etc..
Façon de consulter les tableaux statistiques des séries chronologiques à partir des composantes ISO
Prenons un tableau de série chronologique s'appliquant au Canada, dans lequel les en-têtes des colonnes correspondent aux périodesde référence, et les titres des lignes, aux noms de la caractéristique générale mesurée pour l'unité statistique observée, par exemple, « Revenus totaux de tous les ménages ». La documentation des variables que vous consultez en ce moment définit la caractéristique mesurée et l'unité statistique observée. Les cellules comprises dans les lignes contiennent les valeurs numériques, selon l'unité de mesureindiquée dans la documentation des variables.
Dans la plupart des cas, les données du tableau seront ventilées selon la région géographique à l'intérieur du Canada, par exemple,provinces et territoires, ou régions métropolitaines, etc. La documentation des variables informe les utilisateurs de cette ventilationgéographique. Dans la plupart des cas, la valeur de la caractéristique générale mesurée sera ventilée en sous-catégories de caractéristiques et/ou d'unités statistiques, i.e., en d'autres mots, ventilées en classes à l'intérieur de classifications; par exemple, les classes de sources de revenus ou les classes d'industries. La documentation des variables informe toujours les utilisateurs des différentes classes de la ou des classifications particulières utilisées pour présenter les données du tableau. Les noms de ces classes et groupes de classes apparaissent dans les titres des lignes du tableau.
Les signes dont il est question dans le présent document s'appliquent à toutes les données que Statistique Canada publie, y compris les totalisations simples et les estimations, quelle qu'en soit la source (enquêtes, recensements et fichiers administratifs).
La légende suivante devrait figurer dans toutes les publications.
Symbole
Description
.
indisponible pour toute période de référence
..
indisponible pour une période de référence précise
...
n'ayant pas lieu de figurer
0
zéro absolu ou valeur arrondie à zéro
0s
valeur arrondie à 0 (zéro) là où il y a une distinction importante entre le zéro absolu et la valeur arrondie
p
provisoire
r
révisé
x
confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
E
à utiliser avec prudence
F
trop peu fiable pour être publié
[En blanc] ou A à D
acceptable ou supérieur
correction de grande importance
*
valeur significativement différente de l'estimation pour la catégorie de référence (p < 0,05)
<LDD
inférieur à la limite de détection
Signes relatifs aux données
. indisponible pour toute période de référence
On emploie ce signe pour indiquer qu'aucune donnée n'est publiée pour quelque période de référence que ce soit. L'utilisation de ce signe signifie que la série chronologique sous-jacente, bien qu'elle puisse exister en théorie, n'existe pas dans les faits.
Exemple :
Indice des prix à la consommation, aliments, Montréal
Dans le calcul de l'Indice des prix à la consommation (IPC), seules les données sur les produits et services ayant trait au logement sont recueillies à l'échelon municipal, les données sur les autres produits et services (p. ex., les aliments) étant recueillies à l'échelon provincial.
.. indisponible pour une période de référence précise
On emploie ce signe lorsque la série existe, mais qu'aucune donnée n'est publiée pour une période de référence précise.
Exemple :
Taux de change quotidien du mark allemand, en dollars canadiens (série B100005)
Date
Taux de change en dollars canadiens
8 juin 2001
0,6617
9 juin 2001
..
10 juin 2001
..
11 juin 2001
0,6531
12 juin 2001
0,6611
Note : Dans ce tableau, les nombres relatifs aux 9 et 10 juin ne sont pas disponibles du fait que les données ne sont pas recueillies les samedis et les dimanches. Le signe « .. » indique que la période de référence précise se trouve à l'intérieur de la période de référence de la série chronologique. Si la série existe mais que la donnée simple se situe à l'extérieur de la période de référence de la série chronologique, on ne doit rien inscrire dans la cellule du tableau.
... n'ayant pas lieu de figurer
On emploie ce signe lorsqu'il est impossible d'entrer une donnée dans la cellule du tableau. À titre d'exemple, il ne pourrait y avoir de données pour les « conducteurs d'automobiles légitimes de moins de 15 ans » ou les « femmes atteintes du cancer de la prostate ». Dans de tels cas, aucune série chronologique ne sera disponible.
Exemple :
Population étudiée, selon le groupe d'âge, et conducteurs, selon le type de véhicule et le groupe d'âge
Groupe d'âge
Type de véhicule
Population
Camion
Autobus
0 à 15 ans
...
...
14 899
15 à 44 ans
8 456
401
15 678
45 à 64 ans
8 915
431
11 879
65 ans et plus
1 599
34
7 321
Total
19 970
866
49 777
Note : On ne doit employer ce signe que lorsque l'entrée de données est impossible. Il ne doit pas être utilisé lorsque l'auteur juge que la donnée est « trop peu fiable pour être publiée » (voir la section Signes qualitatifs des données).
s valeur arrondie à 0 (zéro)
On emploie ce signe lorsqu'une valeur a été arrondie à 0 (zéro) et que, de plus, il y a une distinction importante entre le « zéro absolu » et la valeur arrondie à zéro. Ce signe est employé comme exposant avec le zéro (« 0s ») et est accompagné d'une note en bas de page qui indique que « la valeur a été arrondie à 0 ». Ce signe doit être utilisé en cas d'exception. On utilise ce signe dans les tableaux de données comme caractéristique des données simples. Il revient aux divisions auteures de déterminer quand ce signe doit être utilisé.
p provisoire
On emploie ce signe pour indiquer qu'une donnée est provisoire. Les données provisoires sont susceptibles d'être révisées. On utilise ce signe dans les tableaux de données comme caractéristique des données simples. Il revient aux divisions auteures de déterminer quand ce signe doit être utilisé.
r révisé
On emploie ce signe lorsqu'une donnée est révisée. On utilise ce signe dans les tableaux de données comme caractéristique des données simples. Il revient aux divisions auteures de déterminer quand ce signe doit être utilisé.
x confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
On emploie ce signe uniquement lorsqu'une donnée simple est supprimée pour protéger les renseignements personnels des répondants. On ne doit s'en servir pour aucun autre motif ni le remplacer par un autre signe.
<LDD inférieur à la limite de détection
Ce signe est utilisé lorsque les données de laboratoire provenant de l'analyse d'échantillons biologiques et environnementaux sont supérieures à zéro, mais se situent en deçà de la concentration à laquelle une quantité précise peut être déterminée. Ce signe est adopté comme caractéristique d'un point de données. Il est employé uniquement dans le cadre des enquêtes à mesures directes.
Exemple :
Triclosane (corrigé en fonction de la créatinine) — Moyennes géométriques et certains centiles des concentrations urinaires (μg/g créatinine) chez les Canadiens âgés de 3 à 79 ans, selon le groupe d'âge, Enquête canadienne sur les mesures de la santé, cycle 3 (2012-2013)
Groupe
Âge
Nbre
% <LDD
Moyenne géometrique
10e percentile
50e percentile
90e percentile
95e percentile
Estimation
Intervalle de Confiance
Estimation
Intervalle de Confiance
Estimation
Intervalle de Confiance
Estimation
Intervalle de Confiance
Estimation
Intervalle de Confiance
de
à
de
à
de
à
de
à
de
à
Total
3 à 79 ans
5 642
34,47
17
15
20
<LDD
<LDD
<LDD
9,9
9,2
11,0
350
310
390
640
510
770
Hommes
3 à 79 ans
2 815
34,03
17
15
20
<LDD
<LDD
<LDD
8,7
7,1
10,0
310E
190
440
470
340
610
Femmes
3 à 79 ans
2 827
34,91
17
15
20
<LDD
<LDD
<LDD
11,0
8,0
13,0
390
260
520
810
560
1 100
Signes qualitatifs des données
Voici les signes qualitatifs normalisés qui devraient être utilisés lorsque des renseignements sur l'évaluation de la qualité des données sont disponibles.
Signes qualitatifs des données
Signe
Signification
E (exposant)
à utiliser avec prudence
F
trop peu fiable pour être publié
[En blanc] ou A à D
acceptable ou supérieur
correction de grande importance
F trop peu fiable pour être publié
Lorsqu'une donnée simple est « trop peu fiable pour être publié », elle est supprimée; seul le signe « F » doit apparaître dans la cellule du tableau.
[En blanc] ou A à D acceptable ou supérieur
Quand les données ne sont pas suivies d'un signe qualitatif, cela signifie que leur qualité est « acceptable ou supérieure » en vertu des politiques et des normes en vigueur à Statistique Canada. Pour dénoter des niveaux plus précis de qualité « acceptable ou supérieure », des cotes alphabétiques telles les lettres A à D devraient être inscrites à côté des données.
correction de grande importance
Ce symbole est utilisé lorsqu'une correction de grande importance est apportée à un produit statistique. Un avis décrit la correction et indique à quel moment cette correction a été effectuée.
Une correction de grande importance est une correction qui a une incidence considérable sur l'analyse générale, la comparabilité ou la compréhension d'un produit statistique. Une correction de grande importance a une incidence sur l'adéquation des données du produit statistique à leur utilisation.
On ajoute le symbole de correction après le titre du produit dans un communiqué du Quotidien, une publication, un tableau de données, des produits publiés par le Recensement de la population ou d'autres produits statistiques; ce symbole est assorti d'un lien superposé affichant la note de correction. Celle-ci sera également incluse dans les autres formats de téléchargements.
Signes d'analyse des données
* valeur significativement différente de l'estimation pour la catégorie de référence (p < 0,05)
Exemple : * valeur significativement différente de la période précédente (p < 0,05)
Signes désuets
— néant ou zéro
Ce signe est désuet. Il a été remplacé par 0 (zéro).
-- infime
Ce signe est désuet. Il a été remplacé par 0 (zéro). En cas d'exception, on peut utiliser le « 0s » (à savoir un zéro suivi d'un « s » exposant) pour indiquer que les données ont été arrondies à 0 (zéro).
Présentation des signes dans les tableaux
Il existe deux catégories de signes conventionnels utilisés dans les tableaux : les signes de remplacement et les signes d'accompagnement. Les premiers remplacent les données simples et les seconds les accompagnent.
Remplacement
.
..
--
...
x
F
<LDD
Accompagnement
p
r
0s
E
Les signes de remplacement devraient être insérés à l'endroit où la donnée simple aurait dû figurer. On doit appliquer à ces signes la même police, les mêmes caractéristiques (gras, soulignement, italique, couleur) et le même alignement que les données simples du reste du tableau.
Présentation des signes d'accompagnement dans les publications électroniques
Dans le cas des documents en ligne comme les documents HTML, les signes d'accompagnement doivent être inscrits dans la même cellule que les données simples.
Exemple :
Exemple de la façon appropriée d'appliquer des symboles pour les formats en ligne tels que HMTL
132,3r
Dans le cas des documents téléchargeables comme les documents CSV, les signes d'accompagnement peuvent être inscrits dans leur propre colonne à côté de la colonne de données.
Exemple :
Exemple de la façon appropriée d'appliquer des symboles pour les formats de téléchargements tels que CSV
Colonne de données
Symbole
132,3
r
Normes antérieures - Ethnicité
Ethnicité a un certain caractère multidimensionnel dans la mesure où il comprend des aspects comme la race, l'origine ou l'ascendance, l'identité, la langue et la religion. Il peut englober aussi des dimensions plus subtiles comme la culture, les arts, les coutumes et les croyances de même que des pratiques comme l'habillement et la préparation de la nourriture. Le concept revêt également un caractère dynamique, étant constamment en état de changement. Il changera par suite d'une nouvelle vague d'immigration, de mélanges et d'intermariages, qui peuvent entraîner la formation de nouvelles identités.
Il y a trois manières fondamentales de mesurer l'ethnicité : l'origine ou l'ascendance, la race et l'identité.
L'origine ou l'ascendance tentent de déterminer les racines ou l'origine ethnique d'une personne. Cependant, le concept est quelque peu ambigu puisqu'il ne donne habituellement pas de point de référence. Étant donné qu'il peut apparaître de nouveaux groupes ethniques avec le temps, le répondant peut avoir de la difficulté à répondre à une question portant sur l'origine. Par exemple, si l'un des arrière-arrière-grands-pères du répondant était un Écossais qui exerçait la traite des fourrures et qui s'est marié à une femme crie, le répondant est-il Écossais ou Cri? Ou est-il Métis, soit un groupe que la Constitution canadienne définit comme étant une population autochtone distincte? Cela illustre aussi la légitimité de déclarer des origines multiples. Comme une personne a deux parents, quatre grands-parents, huit arrière-grands-parents et ainsi de suite, on comprend que ces ancêtres peuvent être issus de multiples groupes ethniques. La totalisation des données résultantes devient donc complexe. On peut habituellement s'en tirer en montrant la population à origine unique et celle à origines multiples. La présentation des combinaisons, telles que français et anglais, dans des réponses multiples se limite généralement aux groupes de la société qui sont dominants ou qui ont la plus forte population. Le concept peut également poser problème en raison d'un manque réel de connaissances de la part des répondants. Il se peut qu'ils ne connaissent pas leurs origines. De plus, l'opinion publique peut influer sur la déclaration de l'ethnicité dans certaines circonstances. Par exemple, on a mentionné qu'il peut y avoir eu sous-déclaration de l'origine allemande lors du Recensement de 1941, qui a été effectué pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Sur le plan conceptuel, la race peut présenter un peu moins d'ambiguïté que l'origine ou l'ascendance, mais elle n'est pas sans difficultés quand il faut la mesurer. Le concept se fonde d'abord sur des caractéristiques physiognomoniques génétiques, dont la couleur de la peau est la principale, bien qu'elle ne soit pas la seule. Cependant, une personne peut être de races mixtes, dont certaines, comme les Cholos d'Amérique latine, ont été elles-mêmes reconnues comme étant évoluées. De plus, la terminologie peut être ambiguë. Les chercheurs peuvent préférer utiliser caucasien au lieu de blanc, mais il se peut que beaucoup de répondants ne comprennent pas bien ce terme-là. La terminologie évolue avec le temps comme le terme Afro-américain en Amérique a remplacé Noir, qui a remplacé Nègre. Il peut également y avoir un terme très répandu dans la langue qui est vraiment offensant pour le groupe concerné. Par exemple, le terme Esquimau utilisé pour renvoyer aux Inuit.
L'identité présente un certain attrait parce qu'elle tente de mesurer la perception qu'ont les gens d'eux-mêmes plutôt que la perception qu'ils ont de leurs ancêtres. Cependant, elle conserve certaines dimensions non seulement de l'origine, mais aussi de la race. De plus, elle peut englober certains aspects de la citoyenneté. Voici une question courante : « À quel groupe ethnique vous identifiez-vous? » Certains répondants peuvent associer la question à la citoyenneté et répondre Canadien. D'autres peuvent l'associer à l'origine et déclarer Italien. D'autres encore peuvent y voir un renvoi à la fois à la citoyenneté et à l'origine et répondre Italo-Canadien. Certains peuvent y voir des dimensions raciales et déclarer Noir ou Canadien de race noire. De plus, certains contextes peuvent laisser supposer qu'on renvoie à l'ethnicité tandis qu'on parle en fait de la langue. Par exemple, on fait souvent référence aux Canadiens français et aux Canadiens anglais, qui renvoient non pas à l'ethnicité proprement dite mais à la langue parlée.
Étant donné la difficulté, non seulement d'élaborer des notions et des concepts adéquats de l'ethnicité, mais aussi de recueillir des données non ambiguës, on peut se demander s'il vaut la peine de se mettre à la tâche. Cependant, au cours de la rencontre internationale sur le défi que présente la mesure de l'univers ethnique (Challenges of Measuring an Ethnic World, Ottawa, 1992), on a fait remarquer que l'ethnicité est un facteur fondamental de la vie humaine : c'est un phénomène inhérent à l'expérience humaine. La malléabilité inhérente de l'ethnicité n'est donc pas une raison suffisante pour empêcher les bureaux de statistique de recueillir des données sur l'ethnicité. Les données sur l'ethnicité sont également très recherchées par divers utilisateurs.